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François Hollande / pape François : quatre sujets de divergence

Le pape François reçoit François Hollande vendredi [Gabriel Bouys / AFP /Archives - Fred Dufour / Gabriel Bouys / AFP / Archives]

Hasard du calendrier, François Hollande et le pape François se rencontrent pour la première fois, le 24 janvier, jour de la Saint-François de Sales. Passé ce clin d'œil les sujets que les deux hommes aborderont ne manqueront pas.

 

Le premier se dit ouvertement athée. Le second, tout en soignant les formes, n'a pas manqué de rappeler les positions de l'Eglise sur de grands sujets sociétaux.

Mais il paraissait difficile à François Hollande et le pape de ne pas se rencontrer. D'autant plus que le président français est un des derniers chefs d'Etat à rendre visite au pape François.

Lors de cette audience privée, on peut supposer que les deux hommes s'entendront sur quelques grands sujets diplomatiques. En revanche la discussion pourrait être plus abrupte sur les sujets dits "éthiques".

Car le pape désire que l'Eglise "apporte sa contribution spécifique sur des questions profondes qui engagent une vision plus complète de la personne et de son destin". Une contribution qu'elle souhaite donner non seulement au niveau "anthropologique ou sociétal, mais aussi dans les domaines politique, économique et culturel".

Aussi la multiplication des réformes sociétales votées ou projetées sous le quinquennat du président Français ne devrait pas manquer d'alimenter la conversion.

 

> L'interruption volontaire de grossesse : la visite de François Hollande intervient trois jours seulement après la suppression par les députés de la notion de "détresse" comme motif d'interruption de grossesse. Là où les promoteurs de la loi voient une confortation du droit à l'avortement, ses adversaires y voient une dangereuse "banalisation", voire un pas vers l'eugénisme. Et récemment encore, le pape François a dit "l'horreur" que suscitait en lui l'avortement qu'il range dans la "culture du déchet" caractéristique selon lui de l'époque actuelle.

 

> La fin de vie : un projet de loi sur la fin de vie pourrait, selon les recommandations du rapport Sicard remis à François Hollande en décembre 2012, autoriser une forme de suicide assisté pour alléger les souffrances des malades. François Hollande n'a jamais fait mystère de vouloir faire évoluer la loi pour mettre en place une "assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité" dans la mesure où "la législation en vigueur ne permet pas de répondre à l’ensemble des préoccupations légitimes". En juin 2013, aux parlementaires Français venus le rencontrer, François avait exhorté à "amender et même abroger" les lois contraires à leur conscience comme l'euthanasie.

 

>Le mariage gay : autre pomme de discorde entre les catholiques et le gouvernement, le mariage gay. L'année dernière, il faisait descendre des centaines de milliers de Français dans la rue, laissant naître un profond clivage dans la société française, notamment à propos de la filiation. Pour le Vatican, celle-ci pose un grave problème "anthropologique". Et si  le pape François a surpris en tenant des propos sur la bienveillance à manifester aux homosexuels - "Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? - il n'empêche qu'ils jugent ces actes "désordonnés".

 

> La protection des chrétiens d'Orient : Après avoir imaginé à la fin de l'été 2013 s'investir aux cotés des Etats-Unis pour déloger Bachar al-Assad en Syrie, François Hollande s'est inquiété en octobre du sort des chrétiens d'Orient. Trop tard pensent de nombreux analystes dans la mesure où ces chrétiens adressaient à l'époque une supplique unanime pour que la France renonce à cette attaque. Une inertie surprenante de la part d'un pays traditionnellement protecteur. Une inertie qui lui a fait  perdre crédit au bénéfice des Russes, bien plus bienveillants. Et qui pourrait bien redimensionner l'influence de la France dans la région alors-même que le poids de cette communauté est reconnu.

 

Mais les efforts de François Hollande ces derniers mois pour se rapprocher avec l'électorat catholique devrait tempérer ces oppositions. Comme en témoigne ses déclarations inattendues lors de la libération du Père Georges Vandenbeusch. Le chef de l’État avait fait l’éloge de son "énergie" sacerdotale et salué ses "convictions religieuses". Ou encore lors de ses voeux à la presse le 14 jnvier dernier. Le président avait nettement pris ses distances avec le mouvement Femen.

 

 

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