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IVG : l'Assemblée vote l'article controversé 

La ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem lors des questions au gouvernement le 21 janvier 2014 à  [Joel Saget / AFP] La ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem lors des questions au gouvernement le 21 janvier 2014 à [Joel Saget / AFP]

L'Assemblée nationale a voté mardi soir l'article controversé confortant le droit à l'interruption volontaire de grossesse et rejeté le déremboursement de l'IVG par la Sécurité sociale.

Le vote de l'article "5 quinquies C" du projet de loi sur l'égalité femmes-hommes, qui supprime la notion de "détresse" pour une femme voulant demander une IVG, a eu lieu après un débat passionné et parfois grave de plus de deux heures dans un hémicycle aux rangs garnis d'une centaine de députés.

Les chiffres de l'avortement en France

La gauche ont fait bloc pour défendre "un toilettage" d'une "formulation devenue obsolète" de la loi Veil de 1975, clamer le droit des femmes à disposer librement de leur corps et dénoncer tout diktat d'un "ordre moral" et tout "retour en arrière" sur l'IVG à l'image de l'Espagne.

Nombre de ses oratrices et orateurs, y compris le chef de file des députés PS Bruno Le Roux, ont souligné qu'une IVG n'était "jamais un acte banal" mais une "décision douloureuse" et qu'une femme n'y recourait pas "pour le plaisir" ou comme "moyen de contraception".

La ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem a notamment souligné que "l'IVG est un droit à part entière et pas une simple tolérance assortie de conditions".

La droite est apparue plus divisée.

Le chef de file des députés UMP Christian Jacob le 12 novembre 2013 à l'Assemblée nationale à Paris [Bertrand Guay / AFP/Archives]
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Le chef de file des députés UMP Christian Jacob le 12 novembre 2013 à l'Assemblée nationale à Paris
 

La majorité des orateurs de l'UMP, souvent des membres de l'Entente parlementaire pour la Famille, ont plaidé pour supprimer l'article, estimant que cette "modification dogmatique" remettait en cause "l'équilibre" de la loi Veil et refusant toute "banalisation de l'avortement".

Ils ont aussi reproché à la majorité de vouloir diviser les Français et de vouloir se "ressouder" autour d'un sujet de société entre "sociaux-démocrates, gauche, Front de Gauche qui n'ont plus grand chose en commun sur le plan économique et social".

Affirmant notamment que "jamais la notion de +détresse+ n'a empêché une femme d'avoir accès à l'IVG" et accusant la gauche de "casser ce qui fait consensus" par seul "intérêt politicien, politicard", le chef de file des députés UMP Christian Jacob a voté contre l'article.

Mais des élues comme Nicole Ameline ou Françoise Guégot ont défendu la disparition de la notion de "détresse". "Dénier aux femmes la capacité de juger elles-mêmes, de décider serait un recul juridique et une défaite de la pensée", a lancé l'ancienne ministre de la Parité, pour laquelle si la France "ne sert pas la cause du droit des femmes, elle trahira sa trahison".

A l'UDI, si Sonia Lagarde puis Jean-Louis Borloo ont personnellement soutenu l'article, ils ont regretté qu'il "crée une fracture inutile dans notre société, source de tensions et divisions".

La députée FN Marion Marechal Le Pen le 14 janvier 2014 à l'Assemblée nationale à Paris [Patrick Kovarik / AFP/Archives]
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La députée FN Marion Marechal Le Pen le 14 janvier 2014 à l'Assemblée nationale à Paris
 

L'extrême droite a plaidé pour la suppression de l'article controversé. "Pour défendre quoi qu'on en dise la vie, il faut conserver ces gardes fous qui sont aussi moraux", a estimé Marion Maréchal-Le Pen (FN).

L'amendement d'une quinzaine de députés UMP pour dérembourser l'IVG a été très majoritairement rejeté, par 142 voix contre 7. A l'UMP Jean-Frédéric Poisson qui défendait cet amendement en faisant notamment valoir qu'"avorter consiste à mettre fin à une vie humaine", la ministre a rétorqué qu'il était "insupportable" de vouloir "exclure du droit à l'IVG les femmes les plus modestes".

Sur cet amendement-là, M. Jacob a lui marqué son "désaccord" avec M. Poisson, affirmant que "l'IVG de confort n'existe pas" et qu'il s'agit d'"un acte médical" pour lequel il est nécessaire de "maintenir le remboursement".

 

 

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