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"Lumen Fidei" : la première encyclique du pape François

"Lumen Fidei" est la première encyclique du pape François[Alberto Pizzoli / AFP]

"La lumière de la foi" en français  : tel est le titre de la première encyclique du pape François publiée en français le 5 juillet. Symbole de continuité au Vatican, c'est son prédecesseur Benoît XVI qui en avait entamé la rédaction. Voici ce qu'il faut retenir de ce texte "à quatre mains".

 

Composée de quatre chapitres, l'encyclique "Lumen Fidei" se veut une façon d'éclairer l'époque, marquée par "un éclatement des repères éthiques et spirituels", explique Mgr Bernard Podvin, porte-parole des évêques de France. La foi, conçue par le pape François, est un trésor dont l'Église est dépositaire et que les catholiques se doivent de transmettre. Régulièrement associée à l'obscurantisme, la foi serait au contraire une démarche libératrice, explique le pape au travers de ce texte attendu.

L'encyclique, en filigranne, n'élude pas la question de la souffrance contemporaine, que la foi ne saurait estomper. De même, par petites touches, le Souverain Pontife esquisse quelques allusions au phénomène de déchristianisation des terres anciennes de chrétienté. Dans la continuité de Benoît XVI - très attaché à une approche rationnelle de la foi et au rejet du relativisme - mais aussi de Jean-Paul II - qui avait signé l'encyclique "Foi et Raison" ("Fides et Ratio") en 1988 - le pape François professe une foi ancrée dans la connaissance et la transmission, objective et non subjective.

 

Quelques extraits significatifs de l'encyclique Lumen Fidei (le numéro des paragraphes figure entre parenthèses) : 

 

- "La foi a été comprise (...) comme une lumière subjective, capable peut-être de réchauffer le coeur, d'apporter une consolation privée, mais qui ne peut se proposer aux autres comme lumière objective et commune pour éclairer le chemin" (3)

- "Il est urgent de récupérer le caractère particulier de la foi parce que, lorsque sa flamme s'éteint, toutes les autres lumières finissent par perdre leur vigueur" (4)

- "L’Église, en effet, ne suppose jamais la foi comme un fait acquis, mais elle sait que ce don de Dieu doit être nourri et renforcé" (6)

- (Benoît XVI) " avait déjà pratiquement achevé une première rédaction d’une Lettre encyclique sur la foi. Je lui en suis profondément reconnaissant et, dans la fraternité du Christ, j’assume son précieux travail, ajoutant au texte quelques contributions ultérieures" (7).

- "Au lieu de la foi en Dieu on préfère adorer l’idole, dont on peut fixer le visage, dont l’origine est connue parce qu’elle est notre oeuvre" (13)

- "Dieu aime ce monde et l’oriente sans cesse vers lui ; et cela amène le chrétien à s’engager, à vivre de manière encore plus intense sa marche sur la terre" (18)

- "Dans la culture contemporaine, on tend souvent à accepter comme vérité seulement la vérité de la technologie : est vrai ce que l’homme réussit à construire et à mesurer grâce à sa science" (25)

- "La lumière de l’amour, propre à la foi, peut illuminer les questions de notre temps sur la vérité" (34).

- "La foi n’est pas seulement une option individuelle que le croyant prendrait dans son intériorité" (39

- "J’ai évoqué ainsi les quatre éléments qui résument le trésor de mémoire que l’Église transmet : la Confession de foi, la célébration des Sacrements, le chemin du Décalogue, la prière (46)

- "Assimilée et approfondie en famille, la foi devient lumière pour éclairer tous les rapports sociaux" (54)

- "La lumière de la foi ne nous fait pas oublier les souffrances du monde. Pour combien d’hommes et de femmes de foi, les personnes qui souffrent ont été des médiatrices de lumière ! Ainsi le lépreux pour saint François d’Assise, ou pour la Bienheureuse Mère Teresa de Calcutta, ses pauvres". 

 

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