Décidemment le pape François apprécie manier l'humour pour faire passer ses messages. Dans une homélie prononcée mardi sans notes lors de sa messe quotidienne, il a malicieusement glissé que "Saint-Pierre n'avait pas de compte en banque" pour rappeler la nécessité de l'Eglise de tendre vers une attitude de pauvreté et de dépouillement.
La pauvreté semble définitivement être un des piliers du pontificat du pape argentin. Peu de temps après son élection, en expliquant le choix de son nom, François d'Assise il avait lancé : "comme je voudrais une Eglise pauvre, pour les pauvres!".
Ce mardi, comme il commentait un passage de l'évangile selon Saint-Matthieu dans lequel Jésus envoie en mission les 12 apôtres en les invitant à vivre dans le dépouillement, il en a remis une couche devant une soixantaine de personnes, parmi lesquelles le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Une façon de fixer un objectif à l'Eglise, entendue comme institution, d'une attitude davantage tournée vers la pauvreté et le dépouillement.
"Dès le départ, c'était comme ça : Saint-Pierre n'avait pas de compte en banque, et quand il a dû payer les impôts, le Seigneur l'a envoyé en mer pêcher un poisson et trouver dedans la monnaie, pour payer", sous-entendu la monnaie symbolique de la parole de Dieu.
Pas des "entrepreneurs" non plus
François a également cité un passage des "Actes des Apôtres", pour expliquer que les apôtres ne partaient pas évangéliser ici-et-là pour "faire une organisation pour soutenir l'Evangile", ni "ouvrir de commerce".
"Quand nous voulons faire une Eglise riche, l'Eglise vieillit, n'a pas de vie" a-t-il enchaîné, certain que la pauvreté doit caractériser l'Eglise car elle "nous sauve du risque de devenir des organisateurs, des entrepreneurs", a-t-il dit.
"Il faut certes poursuivre les œuvres de l'Eglise --et certaines sont un peu complexes-- mais avec un cœur habité par la pauvreté", a-t-il dit, en répétant que l'Eglise "n'est pas une ONG".
Le pape François prépare actuellement une encyclique sur la béatitude de l'Evangile "Heureux les pauvres".
Quand le pape François manie l'humour