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Syrie : les scénarios d'une intervention militaire

Le croiseur USS Mahan, équipé de 90 missiles Tomahawk, croise dans les eaux méditerraénne. Son retour prévu à sa base de Norfolk (Virginie) a finalement été annulé.[US NAVY]

Avec les dernières déclarations du secrétaire d'État américain John Kerry, l'hypothèse d'une intervention militaire se fait de plus en plus prégnante. D'ores et déjà, plusieurs scénarios d'intervention militaire ont été présentés à Barack Obama.

 

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Pour le secrétaire d'État John Kerry, la nature chimique de l'attaque commise mercredi dernier dans les banlieues de Damas ne fait plus aucun doute, tout comme la responsabilité du régime de Bachar al-Assad dans cette opération qui aurait fait plusieurs centaines de victimes civiles.

Si les Russes demeurent réticents face à l'hypothèse d'une attaque concertée contre les forces gouvernementales syriennes, l'état-major américain planche sur un plan d'attaque, bien entendu confidentiel, mais dont certains éléments du contour ont commencé à filtrer dans la presse.

 

Une attaque limitée dans le temps et dans l'espace

Les Américains ne sont pas disposés à laisser leurs soldats piégés dans un nouveau bourbier comparable à l'Iran ou à l'Afghanistan. Aussi le scénario de frappes extrêmement précises, qui pourrait se dérouler en moins de 48 heures, écartant toute possibilité d'invasion terrestre, est-il le plus fréquemment évoqué.

Autres possibilités d'action : le mise en place d'une zone d'interdiction aérienne, la fourniture d'armes aux rebelles ou la mise en place de zones tampons pour protéger les populations civiles.

 

L'emploi d'avions risqué

Si l'hypothèse d'une attaque par voie aérienne fait l'unanimité, reste à savoir par quels vecteurs. L'emploi d'avions n'est pas le plus probable car la Syrie dispose de systèmes antiaériens performants, même si les S-300 russes, commandés et longtemps attendus, n'ont finalement pas été livrés.

Des appareils pourraient pourtant être utilisés dans un cas seulement : en tirant leurs missiles hors de l'espace aérien syrien. C'est la méthode qu'avait utilisée l'aviation israélienne lorsqu'elle avait bombardé des installations syriennes en mai dernier.

 

Les missiles de croisière privilégiés

Pour effectuer les frappes "chirurgicales", c'est donc l'emploi de missiles de croisières Tomahawk qui serait privilégié. Le positionnement de quatre destroyers américains dans les eaux méditerranéennes - le USS Barry, le USS Gravely, le USS Ramage et le USS Mahan, chacun équipé de 90 missiles Tomahawk, semble venir étayer cette hypothèse. Des missiles pourraient également être tirés depuis des sous-marins. Enfin , l'emploi de drones, qui évite également de courir tout risque humain, est également évoqué.

 

Des cibles fixes et mobiles 

L'état-major américain aurait récemment mis à jour la liste des cibles envisagées a rapporté CNN vendredi dernier. Officiellement, il s'agirait d'annihiler les capacités d'emploi d'armes chimiques par le régime de Damas, ce qui passe par la destruction de rampes de lancement mobile et de batteries d'artillerie. Les cibles comprendraient également des bâtiments officiels du régime et des casernes.

 

Quels participants ?

Si attaque il y a, elle sera naturellement placée sous le leadership américain. Pourtant, d'autres puissances pourraient participer aux opérations. Ainsi la Grande-Bretagne serait en train de plancher sur des plans d'attaque, tandis que la Turquie a explicitement fait part de son souhait de se joindre aux opérations, ce qui pourrait passer par la mise à disposition de son espace aérien ou de ses bases proches de la frontière syrienne. La France devrait préciser sa position mardi soir.

 

Quelles conséquences ?

Si Moscou a évoqué des conséquences dramatiques en cas d'attaque contre la Syrie, les scénarios sont là encore divers. Les spécialistes envisagent a minima des destabilisations locales, notamment au Liban où le Hezbollah pourrait mener des opérations contre Israël. Les organisations palestiennes pourraient également agir à cette occasion. Mais l'hypothèse d'un embrasement régional ne saurait être écartée. Ce qui est certain, c'est que Damas a promis des représailles en cas d'attaque.

 

 

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