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L'ONU négocie pour enquêter sur l'attaque de Damas

Photo fournie par le réseau d'opposition syrienne Shaam News montrant un couple pleurant face aux cadavres de proches, tués lors d'une attaque qui pourrait être chimique, le 21 août 2013 près de Damas [Ammar al-Arbini / Shaam News Network/AFP] Photo fournie par le réseau d'opposition syrienne Shaam News montrant un couple pleurant face aux cadavres de proches, tués lors d'une attaque qui pourrait être chimique, le 21 août 2013 près de Damas [Ammar al-Arbini / Shaam News Network/AFP]

La communauté internationale, ainsi que les organisations des droits de l'Homme, réclament que les experts de l'ONU, présents en Syrie, vérifient sur place les accusations de l'opposition sur un recours aux armes chimiques par le régime.

Un haut responsable de la sécurité à Damas a de nouveau démenti jeudi ces accusations en déclarant à l'AFP qu'utiliser ces armes le premier jour de travail des experts de l'ONU en Syrie aurait été "un suicide politique".

Ce qui est sûr c'est qu'une offensive a eu lieu mercredi dans la Ghouta orientale et à Mouadamiyat al-Cham, des secteurs de la banlieue sud-ouest de Damas aux mains des rebelles et qu'elle a fait un grand nombre de victimes, même si le bilan reste imprécis.

L'opposition a fait état de plus de 1.300 morts, mais l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un large réseau de militants et médecins, n'a comptabilisé que 170 morts (71 hommes, 34 femmes, 25 enfants, 40 combattants) et n'a pu confirmer un recours aux armes chimiques.

Lors d'une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU mercredi soir, ses membres ont dit vouloir "faire la lumière sur ce qui s'est passé" et salué la "détermination du secrétaire général (Ban Ki-moon) à mener une enquête approfondie, impartiale et prompte".

Mais ces propos cachent mal les divisions au sein de cette instance entre les puissances pro-régime et celles pro-rébellion sur le conflit syrien en général, qui a fait depuis mars 2011 plus de 100.000 morts, poussé à la fuite des millions de Syriens et dévasté le pays.

Selon un haut responsable américain, cité par le Wall Street Journal, Washington "a de fortes indications sur une attaque aux armes chimiques(...), mais il faut rassembler tous les faits pour déterminer notre action".

Cependant, le plus haut gradé américain, Martin Dempsey, a estimé qu'une intervention militaire américaine en Syrie ne déboucherait pas sur une situation favorable aux Etats-Unis, les rebelles selon lui ne soutenant pas les intérêts des Etats-Unis.

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a quant à lui souhaité "une réaction de force" si un massacre était avéré, tout en excluant l'envoi de troupes au sol.

Dans le camp adverse, la Russie et l'Iran, qui soutiennent le régime du président Bachar al-Assad, ont de nouveau pris la défense de leur allié.

Pour Moscou, il s'agit d'une "provocation" montée par l'opposition.

"Si l'information concernant l'utilisation d'armes chimiques est exacte, très certainement elles ont été utilisées par les groupes terroristes", a dit le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif à son homologue turc Ahmet Davutoglu.

M. Davutoglu, dont le pays soutient la rébellion, a d'ailleurs réclamé une intervention de la communauté internationale estimant que "la ligne rouge a été franchie depuis longtemps" en Syrie.

 

"Mandat et accès total" de l'ONU

Les experts de l'ONU sont arrivés dimanche en Syrie. Son mandat se limitait à déterminer si des armes chimiques ont été utilisées dans le passé à Khan al-Assal (nord), Ataybé (près de Damas), et à Homs (centre).

Mais l'ONU a annoncé que le chef de cette équipe, Aake Sellström, avait entamé des négociations avec le régime pour pouvoir enquêter sur l'attaque de mercredi.

Deux ONG internationales ont aussi réclamé une enquête de ces experts.

"Que des armes chimiques aient été utilisées ou pas, l'attaque a causé la mort d'un grand nombre de civils, et (...) le gouvernement syrien doit autoriser l'accès immédiat aux inspecteurs de l'ONU", assure Human Right Watch (HRW).

A l'appui des accusations sur ce massacre présumé, des photos de cadavres de jeunes enfants et des vidéos ont été diffusées par les militants anti-régime. Elles montrent des enfants inanimés étendus sur le sol près de corps d'hommes qui ne portent aucune trace de sang, ou du personnel soignant tentant de mettre aux enfants des masques à oxygène, alors que des médecins essaient de ranimer d'autres qui semblent inconscients.

Entretemps, la guerre continue de faire rage sur plusieurs fronts dans le pays. Les bombardements dans la région de Damas sont survenus dans le cadre d'une vaste offensive de l'armée pour chasser les rebelles de lieux stratégiques qu'ils contrôlent à la périphérie de la capitale.

Selon un militant sur place, les forces du régime "y ont repris des points stratégiques" mais les rebelles ont lancé une contre-offensive.

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