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Les grands défis de Valls

Manuel Valls, prend le poste de Premier ministre le 1er avril 2014 et s'installe à Matignon, à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP]

Manuel Valls, qui a pris hier ses fonctions à Matignon, doit maintenant faire face à des challenges de taille, notamment économiques.

 

Une poignée de main polie dans la cour, et Matignon a changé de locataire hier. Après avoir parlé d’une «tâche éprouvante, mais exaltante», le désormais ex-Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a transmis le flambeau à son successeur, Manuel Valls. «Je vous souhaite de réussir, je vous souhaite bon courage», a-t-il ajouté.

Il va en falloir au nouveau Premier ministre, qui devrait dévoiler la composition de son «équipe resserrée» aujourd’hui, pour mener les réformes économiques d’ampleur qui l’attendent.

 

Redresser l’économie avec des mesures social-démocrates 

Tous les indicateurs sont au rouge. Lundi, l’Insee a porté un coup de massue au gouvernement en révélant un déficit en 2013 de 4,3%, supérieur à l’objectif affiché de 4,1%.

Quant à la dette, elle ne cesse de se creuser, atteignant 93,5 % du PIB l’année dernièreSans compter la courbe du chômage, toujours orientée à la hausse. Dès lors, rien d’étonnant à ce que François Hollande charge en priorité Manuel Valls de «redonner de la force» à l’économie française.

Le Premier ministre devra préciser le schéma choisi pour réduire les dépenses publiques de 50 milliards d’euros d’ici à 2017, ainsi que l’avait promis son prédécesseur. Et certains analystes sont plutôt optimistes quant à ses chan­ces de réussite, à l’instar des experts de la Société générale CIB. Ces derniers se sont félicités de sa nomination dans une note hier, estimant que ce «Tony Blair du PS» pouvait amorcer un «tournant prudent vers des mesures social-démocrates» susceptibles de plaire aux marchés.

Autre chantier pour Manuel Valls, et non des moindres : lancer le pacte de responsabilité. Signé le 5 mars, il doit permettre à la fois de redonner de l’air à des entreprises dont les marges et les investissements ne cessent de reculer et de lutter contre le chômage en encourageant les embauches. «Il y a désormais grande urgence à agir dans le sens du pacte», a déclaré le Medef hier.

 

Un pacte de solidarité pour soulager les ménages 

Mais marchés et entreprises ne sont pas les seuls qu’il faut rassurer. François Hollande veut convaincre les Français, à l’heure où la consommation fait du surplace et où le ras-le-bol fiscal se fait sentir dans les enquêtes de popularité comme dans les urnes.

Le président a annoncé lundi soir le lancement d’un «pacte de solidarité». A charge pour le gouvernement Valls de mettre en œuvre une «baisse rapide des cotisations des salariés» et la «diminution des impôts des Français» d’ici à 2017.

Dans son relevé de conclusions remis aujourd’hui, le groupe de travail, qui planche depuis janvier sur la remise à plat de la fiscalité des ménages, suggère plusieurs pistes pour y parvenir. Il préconise notamment de supprimer la prime pour l’emploi afin de financer une baisse des cotisations pour les salariés les plus modestes.

Selon Les Echos, un tel scénario permettrait de gagner 60 euros net supplémentaires sur un Smic. Une revalorisation du RSA activité serait aussi envisagée. Autant de mesures destinées à prouver aux Français que le «message clair» envoyé lors des municipales a bien été entendu.

 

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