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Prostitution : le faux-pas de Vallaud-Belkacem

La ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, le 9 octobre 2013 à l'Assemblée nationale [ / AFP/Archives] La ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, le 9 octobre 2013 à l'Assemblée nationale [ / AFP/Archives]

Plusieurs députés ont vivement critiqué mardi les propos de Najat Vallaud-Belkacem sur le "mépris" dont ont fait preuve, selon elle, les opposants au texte sur la prostitution en n'assistant pas aux débats vendredi.

Les élus ont également mis en cause l'agenda surchargé de l'Assemblée.

"Najat Vallaud-Belkacem est allée trop loin. Il est légitime qu'elle défende ses positions mais elle doit respecter les autres. Comme moi, on peut être femme et féministe, et être contre cette loi", a déclaré devant la presse la coprésidente du groupe des Verts Barbara Pompili.

La ministre des Droits des femmes, qui s'était exprimée seulement devant une vingtaine de députés vendredi midi, avait conclu son discours en "regrettant que "beaucoup d'entre vous soient absents".

"Je le dis clairement à tous ceux qui seraient tentés de ne pas voter ce texte alors qu'ils n'ont pas participé aux débats d'aujourd'hui: l'indifférence quand elle conduit à un refus porte un nom, le mépris", avait-elle ajouté.

Ces propos avaient déjà entraîné une protestation en séance du coprésident des groupes des Verts François de Rugy qui avait trouvé cela "pas correct" et jugé anormal qu'un "sujet important, grave, délicat, complexe" soit "traité de la sorte un vendredi après-midi" quand les députés sont souvent dans leur circonscription.

En conférence des présidents de groupes, qui réunit les chefs de file des groupes politiques et les présidents des commissions parlementaires, l'attitude de Najat Vallaud Belkacem a été considérée "comme inadmissible", y compris par des socialistes, selon le chef de file de l'UMP Christian Jacob.

Plus généralement, les députés de tous bords sont nombreux à protester contre le rythme parlementaire du lundi au vendredi avec de nombreuses séances de soirée.

Durant tout l'automne "on a siégé du lundi au vendredi", "ce ne sont pas de bonnes conditions de travail", a jugé M. Jacob.

"Le lundi et le vendredi, les parlementaires doivent être dans leurs circonscriptions car ils ont besoin de ce contact avec le terrain, de rencontrer des gens, des associations, pour préparer les positions qu'on a à défendre à l'Assemblée", juge-t-il.

De fait, plusieurs séances ces dernières semaines le lundi ou le vendredi, comme le vote de mesures de lutte contre l'optimisation fiscale ou la deuxième lecture sur le cumul des mandats, se sont déroulées en présence seulement d'une poignée de députés UMP.

"Le lundi et le vendredi sont réservés au terrain dans les circonscriptions, les députés ne peuvent être au four et au moulin", a renchéri Mme Pompili.

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