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Victoire de Copé : Fillon dénonce un "coup de force"

François Fillon lors d'un meeting de campagne, le 8 octobre 2012 à Paris[Bertrand Guay / AFP]

Enième rebondissement dans le feuilleton de la crise à l'UMP : la Commission nationale des recours proclame Jean-François Copé président de l'UMP... Non plus avec 98, mais avec 952 voix d'avance. Réaction immédiate du camp Fillon par communiqué et par la voix d'un proche, Jérôme Chartier.

Dans un communiqué, l'ancien premier ministre a dénoncé "un coup de force" de Jean-François Copé tout en récusant une nouvelle fois les résultats. Cette décision "est illégale car elle est issue d'une Commission dont la composition n'offre aucune garantie d'impartialité, la plupart des membres ayant pris position pour l'un des candidats. Ceux qui soutenaient Jean-François Copé n'ont pas voulu se mettre en réserve et ont siégé", insiste François Fillon.

Puis son porte-parole, Jérôme Chartier a confirmé ne pas reconnaître le résultat annoncé par la commission nationale des recours. D'ailleurs, "c'est la troisième fois que Jean-François Copé annonce ou fait annoncer sa victoire". 

Le proche de François Fillon a répondu a quelques questions. Un groupe parlementaire filloniste est-il d'actualité ? "Jamais François Fillon ne se fera l'artisan de la division de l'UMP. Mais il n'est pas possible de faire confiance à une présidence de l'UMP qui n'est pas investie de façon légitime". "Demain matin, à 9h30, François Fillon a convoqué une réunion avec l'ensemble de ses soutiens". Et "demain matin, toutes les questions seront évoquées"

 

Jean-François Copé : victoire de nouveau confirmée.

La commission des recours a confirmé son avance, encore accrue (952 voix et non plus 98 voix). Jean-François Copé en a expliqué les raisons depuis le siège de l'UMP : les irrégularités constatées dans deux circonscriptions des Alpes-Maritimes et celle de la Nouvelle-Calédonie, qui ont conduit la commission des recours à annuler le scrutin dans ces fédérations.

Il a appelé l'UMP à l'union, au travail en équipe, en particulier dans les deux semaines à venir : "Il n'y  a ni vainqueur, ni vaincu, mais qu'une seule et grande famille UMP". "J'invite les parlementaires de la majorité à se retrouver et à se parler, à travailler main dans la main pour incarner une opposition solide et unie face à la gauche." Enfin, il faut "organiser des groupes de parole et de réflexion dans tous les cantons, départements, circonscriptions." "Nous avons besoin de François Fillon", a-t-il ajouté, en appellant à "choisir le pardon plutôt la division".

 

Plus tôt dans la journée, François Fillon a déjeuné avec Nicolas Sarkozy

L'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, aurait eu une "longue et chaleureuse conversation téléphonique" avec Jean-François Copé aujourd'hui, selon son entourage. Il s'est ensuite entretenu avec François Fillon autour d'un déjeuner pendant près d'une heure et demie dans ses bureaux parisiens.

Son entourage a souligné que l'ancien chef de l'Etat est "très préoccupé par la situation de l'UMP, il suit cette situation au plus près dans une volonté d'apaisement. Il écoute, il entend, il est disponible pour ceux qui veulent le voir et lui parler", tout en précisant que son rôle ne s'inscrivait pas dans le prolongement de celui d'Alain Juppé. Il se voit plutôt en "conciliateur" pour Isabelle Balkany.

 

La violente charge du trésorier de l'UMP contre Copé

Dominique Dord, le député-maire d'Aix-les-Bains, filloniste et trésorier de l'UMP, a annoncé qu'il quittait son poste de trésorier national de l'UMP. Il "se refuse à cautionner la mascarade qui se joue actuellement" a t-il déclaré dans une interview au Dauphiné Libéré.

"Soyons clairs, dans n'importe quelle élection, avec un résultat aussi serré, le juge électoral annulerait le scrutin au motif de l'utilisation abusive des moyens collectifs par l'un des candidats", a-t-il écrit dans un communiqué réquisitoire, dénonçant "un mélange des genres effarant" et une "utilisation abusive" des moyens du parti par le camp de Jean-François Copé qu'il chiffre à 200.000 euros pour la seule prise en charge de cadres salariés. Il pointe aussi la "mise à pied" ou la démission de deux cadres du parti.

 

François Fillon a envoyé un hussier au siège

Sur le front judiciaire, la bataille est désormais enclenchée. François Fillon a demandé lundi matin la "saisie" des données électorales du scrutin. A sa sortie du siège de l'UMP lundi matin, un huissier a déclaré que son rôle était de "mettre sous scellés le matériel électoral pour permettre aux deux parties d'y avoir accès de manière contradictoire". L'avocat de François Fillon a assuré que la direction de l'UMP "a refusé d'exécuter la décision de justice" dont était porteur l'huissier.

Une assertion que Jérôme Lavrilleux, bras droit de Jean-François Copé a démenti : "Il n'y a pas eu de demande de saisie de documents, ce n'est pas ce que l'huissier nous a demandé". "Le matériel est déjà sous scellés" et "tous les débats de la commission sont enregistrés, sous contrôle d'huissier".

L'avocat de l'UMP a indiqué pour sa part qu'il allait demander ce soir en référé à la justice de retarder la saisie à titre conservatoire des données électorales du scrutin du 18 novembre. Il argue que cette saisie ne doit pas intervenir avant la fin des travaux de la commission des recours car une telle saisie "paralyserait l'activité du parti".

La machine judiciaire semble en marche, bien que le médiateur de dimanche, Alain Juppé, se soit prononcé contre le recours en justice.

 

L'hypothèse d'une nouvelle élection

Lundi, l'hypothèse d'une nouvelle élection à la présidence de l'UMP faisait son chemin parmi les pro-Fillon et les personnalités dites non-alignées de l'UMP. Leurs déclarations n'ont pas manqué de jeter un peu plus de trouble dans ce feuilleton qui dure depuis une semaine.

Ainsi, Nathalie Kociusko-Morizet a annoncé lundi matin le lancement d'une pétition pour revoterQuelques heures plus tard, c'est le député-maire de Nice Christian Estrosi, soutien de François Fillon qui a demandé qu'un nouveau vote des adhérents soit organisé pour mettre fin à la crise à l'UMP : "Je souhaite ardemment que l'on redonne très rapidement la parole aux militants pour sortir de cette impasse (...). Soyons responsables et revotons" a déclaré le secrétaire général de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy.

Jean-François Copé le 25 novembre 2012 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP]

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Jean-François Copé le 25 novembre 2012 à Paris
 

Hier, l'échec d'une médiation

Dimanche soir Jean-François Copé a expliqué qu'on ne pouvait "pas mélanger procédures juridique et politique" à propos de la médiation tentée par Alain Juppé. Pour lui, la commission de recours doit proclamer le nom du président de l'UMP avant que ne s'engage "la médiation politique".

La risposte de François Fillon a été rapide et violente, lui qui accuse la commission de recours d'être à la main de son rival. Il a accusé Copé de porter "seul" la "responsabilité" de l'échec de la médiation". Surtout, il veut saisir la justice "pour rétablir la vérité des résultats", dénonçant des "coups de force successifs de Jean-François Copé".

 
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Derrière ce capharnaüm, la grande question est celle de la candidature de droite pour la présidentielle. Avec deux leaders affaiblis, Nicolas Sarkozy apparaît comme le seul incontesté. Un récent sondage le donnait comme le meilleur candidat pour représenter l'UMP en 2017.

 

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