En direct
A suivre

UMP : ces leaders qui pourraient profiter de la crise

Plusieurs personnalités de l'UMP demeurées au-dessus de la mêlée pourraient vite apparaître comme des recours.[MIGUEL MEDINA / AFP]

L'affrontement sans pitié auquel se livre Jean-François Copé et François Fillon pour la présidence de l'UMP pourrait bien en fin de compte fragiliser les deux prétendants. De quoi relancer l'appétit de quelques poids lourds à droite restés prudents et déterminés à rafler la mise. Tous n'ont pas le même jeu en main, et chacun joue sa carte.

 

> NKM joue Juppé puis sa carte personnelle

Candidate malheureuse à la candidature pour la présidence de l'UMP, la députée Nathalie Kosciusko-Morizet n'a pas pris position pendant la campagne. Une belle opération puisqu'elle apparait comme une non-alignée, qui discute à la fois avec Jean-François Copé et François Fillon.

La semaine dernière, elle a semblé jouer la carte du recours de Juppé, se réjouissant dans un entretien au Figaro, de la mise en place d'un arbitrage, "première bonne nouvelle depuis plusieurs jours". Mieux elle a été citée pour faire partie des membres "neutres" de la médiation.

Mais la médiation Juppé a finalement échoué. Cette semaine, elle semble décidée à jouer sa propre carte : lundi matin, elle a annoncé sur Europe 1 qu'elle lançait "une pétition" pour demander à "revoter" à l'UMP, où l'élection du 18 novembre est, selon elle, "trop douteuse". Sa proposition, dans l'air du temps chez les militants UMP a aussitôt été rejetée par Jean-François Copé.

Elle comptait plus de 16.500 signatures à 19h. Des chiffres contestés, puisque sur la toile, on a souligné que chacun pouvait signer plusieurs fois la pétition. La proposition de NKM n'a pas été reprise par François Fillon qui a pourtant de nouveau refusé de reconnaître les résultats annoncé par la commission nationale des recours. Par contre, toujours après cette annonce, le député pro-Fillon Eric Ciotti l'a évoquée : "On veut que les militants revotent, il n'y a pas d'autres solutions aujourd'hui". Tout comme le pro-Fillon Jean-François Lamour : "Je pense qu'il serait bien, à terme, de réorganiser un scrutin."

 

> Xavier Bertrand joue Copé puis Sarkozy

Pas candidat à la présidence de l'UMP, mais candidat à la primaire annoncée de 2016, Xavier Bertrand a soutenu sur la pointe des pieds François Fillon. Dès le soir de l'élection où les deux candidats avaient tour à tour proclamé leur victoire, l'ancien patron de l'UMP avait repris sa liberté en demandant à Jean-François Copé et François Fillon d'exiger de leurs équipes qu'elles "arrêtent immédiatement l'escalade verbale" au nom de "l'unité" et de "l'image" de l'UMP.

Ses paroles ayant été vaines, plutôt que de trop parler, il a fait parler ses proches, le député Gérald Darmanin en tête. Mardi, celui-ci appelait au rassemblement derrière Jean-François Copé, quelques heures avant son chef qui le fit mercredi. Il exhortait alors François Fillon, à "saisir la main tendue" de Jean-François Copé et ne souscrivait pas à la dénonciation d'une "fracture morale".

Mais voyant la position de Jean-François Copé se fragiliser, il a vite rejoint le clan des militants de la médiation Juppé tout en appelant à la sagesse de Nicolas Sarkozy, une façon de ménager l'ancien président de la République, qui apparait ce lundi comme un recours possible.

 

> Bruno Le Maire joue sa propre carte

Champion des déclarations chocs, Bruno Le Maire, autre candidat malheureux à la candidature, n'a cessé depuis le fameux dimanche électoral de clamer son désarroi sur la situation de l'UMP. Lundi dernier, c'était "le surréalisme, c'est bien pour un dimanche soir, ça ne doit pas durer très longtemps." Mardi, le député de l'Eure enfonçait le clou : "Nous sommes en train de devenir l'écurie présidentielle du Front national ou de Jean-Louis Borloo. Au choix."

Rallié à Jean-François Copé au lendemain de la proclamation officielle des résultats, il est comme bon-nombre de non-aligné vite descendu du cheval du député de Meaux. Jeudi, il pressait les deux ennemis de se rencontrer prenant à témoins les militants qui "ne vont pas attendre très longtemps" et "sont en train de se tourner" vers Jean-Louis Borloo ou Marine Le Pen.

Une position qu'il maintient avec un certain succès puisque son nom est apparu dans la liste des personnalités susceptibles de composer la commission de médiation de Juppé. Commission qui a fait long feu. En ne s'engageant pas trop, l'ancien ministre garde un jeu très ouvert pour la suite. Mieux, il a suggéré ce lundi que "le président qui sera proclamé, quel qu'il soit, s'engage à ne pas être candidat aux primaires en 2016".

 

> François Baroin a joué la carte Juppé

Ancien allié de Jean-François Copé, François Baroin a finalement rejoint la campagne de François Fillon, au prétexte que "l'amitié" n'entrait pas en ligne de compte dans son choix. Les résultats du scrutin l'ont sans doute mis dans l'expectative. Il a redressé la barre cette semaine, avec un succès mitigé. "L'initiative de François Fillon de faire appel à Alain Juppé est dans l'intérêt de tous", indiquait ainsi mardi François Baroin qui avec quelques autres figures a pris la tête des députés qui ont appelé à la médiation d'Alain Juppé.

Fillon puis Juppé, ces deux choix trop visibles ont sans doute hypothéqué les chances de ce chiraquien de tirer son épingle du jeu.

 

> Alain Juppé, sa propre carte à défaut de l'union

Beaucoup ont prêté à Alain Juppé l'ambition de se remettre en selle par le truchement de sa commission de médiation. L'hypothèse d'une présidence par intérim qui aurait pu se prolonger aurait ainsi agacé les partisans de François Fillon, Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy. Aujourd'hui il n'exclut pas un "nouveau vote".

Notons par ailleurs que l'ancien Premier ministre siège à la Commission des sages de l’UMP. Une commission que certains veulent solliciter pour résoudre le conflit. Bref, Alain Juppé, si sa médiation a échoué, aura encore voix au chapitre.

 

> Nicolas Sarkozy, sa propre carte

En se mêlant à la cacophonie ambiante, Nicolas Sarkozy s'est affiché comme un recours possible pour dénouer la crise de l'UMP. Il n'a pas parlé dimanche, mais envoyé ses lieutenants à l'instar de Frédéric Lefebvre. Mais à Alain Juppé à qui l'on demandait si une entrée en scène de l'ex-chef de l'Etat pouvait faire bouger les lignes, le maire de Bordeaux a répondu : "Je pensais que l'ancien président de la République devait un peu se protéger de ces querelles partisanes. Il apparaît clairement qu'il est le seul aujourd'hui à avoir l'autorité suffisante pour proposer éventuellement une sortie que je ne n'aperçois pas, pour ce qui me concerne".

Lundi, lors d'un déjeuner avec François Fillon, il a estimé, selon l'AFP, qu'il serait préférable d'appeler les adhérents de l'UMP à voter une nouvelle fois pour sortir l'UMP de l'impasse. Il aurait également déconseillé à l'ancien Premier ministre de saisir la justice pour contester les résultats. 

L'implication de Nicolas Sarkozy dans la résolution du conflit serait un indice de plus pour évaluer son souhait de revenir en 2017.

 

 

Et toujours sur DirectMatin.fr

Qui pourrait quitter l'UMP ?

Victoire de Copé : Fillon dénonce un "coup de force"

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités