Le président de la République François Hollande vient tout juste de l'annoncer : il ne sera pas candidat pour un second mandat, une première sous la Ve République.
Cette annonce, très attendue, n'a pas manqué de faire vivement réagir le monde politique. A commencer par François Fillon, le candidat Les Républicains, fraîchement choisi lors des primaires de la droite et du centre. «Le président de la République admet, avec lucidité, que son échec lui interdit d'aller plus loin», a-t-il indiqué dans un communiqué.
La campagne de la droite est lancée. Sa porte-parole, Valérie Boyer, a profité du renoncement du président pour rappeler sur Twitter «agissons avec François Fillon».
Le Président de la République a enfin compris que son mandat était un échec. N'enfonçons pas le clou mais agissons avec @FrancoisFillon !
— Valérie Boyer ن (@valerieboyer13) 1 décembre 2016
A lire aussi : Présidentielle 2017 : qui sont les candidats ?
Mots acerbes, également, de la part du candidat à la présidentielle et ancien socialiste Jean-Luc Mélenchon, qui qualifie ce renoncement d'«énormes aveu d'échec» sur le plateau de TF1. «Il ne faudrait pas que ça fonctionne comme une amnistie pour tous ceux qui ont participé à cet échec», a-t-il averti. Se présenter «eût été une espèce de crucifixion pendant cinq mois». «Il a pris le pays dans des conditions et avec un programme, il ne l'a pas appliqué, il a totalement désorganisé son camp.»
«Cinq années perdues pour la France», fustige Gérard Larcher, président Les Républicains du Sénat, sur Twitter.
Le bilan de ce quinquennat n'avait pas d'autre issue que cette décision de François Hollande qui clôt 5 années perdues pour la France
— Gérard Larcher (@gerard_larcher) 1 décembre 2016
«Le choix d'un homme d'Etat»
Dans son camp et au sein du gouvernement, les réactions sont plus douces et modérées. Manuel Valls, Premier ministre et potentiel présidentiable, salue «le choix d'un homme d'Etat». L'ancien ministre Emmanuel Macron, qui prépare sa candidature à l'Elysée, a évoqué «une allocution extrêmement digne».
Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste a également salué sur Twitter cette annonce, avec «élégance, hauteur de vue, sens de la France.»
Le président de la République avec élégance, hauteur de vue, sens de la France et non sans émotion, a décidé de protéger son bon bilan.
— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 1 décembre 2016
Christiane Taubira, ancienne garde des Sceaux, malgré des dissenssions avec le chef de l'Etat au sujet de la déchéance de nationalité, a reconnu «un moment de dignité comme la politique en était devenue avare. L'exigence pour les gauches est colossale.»
Un moment de dignité comme la politique en était devenue avare. L'exigence pour les gauches est colossale.
ChT— Christiane Taubira (@ChTaubira) 1 décembre 2016