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Sans abri: "Ne pas laisser de bâtiments vacants", selon Duflot

Cécile Duflot, le 3 décembre 2013 à Chambéry [Jean-Pierre Clatot / AFP/Archives] Cécile Duflot, le 3 décembre 2013 à Chambéry [Jean-Pierre Clatot / AFP/Archives]

Face à la crise du logement, il ne faut "pas laisser de bâtiments vacants", a déclaré vendredi la ministre du Logement Cécile Duflot, lors de la visite d'un immeuble vide à Paris transformé en centre d'hébergement pour familles sans-abri, a constaté une journaliste de l'AFP.

Alors que la crise du logement est plus que jamais présente et que le système de l'hébergement d'urgence pour les sans-abri est saturé, la ministre a rappelé qu'en région parisienne, "3,5 millions de m2 de bureaux" étaient vacants et "sans doute 5 millions en France".

Dans le centre d'hébergement visité par la ministre, situé non loin de la place de Clichy dans le VIIIe arrondissement, et géré par l'association Aurore, 120 personnes, dont une majorité de familles avec enfants et de femmes seules, sont hébergées depuis la réquisition du bâtiment, en janvier 2013. L'immeuble était occupé par l'Institut national de la propriété industrielle (Inpi), qui a déménagé en banlieue parisienne.

Trois options s'offraient pour cette propriété de l’État: "Soit murer le bâtiment, soit le faire gardienner, soit l'utiliser... La solution était évidente", a dit la ministre à la presse.

La réquisition du bâtiment était au départ "temporaire", pour passer l'hiver. Elle a finalement été pérennisée pour permettre d'accueillir les familles toute l'année, le temps de trouver une autre fonction au bâtiment, ce qui peut prendre plusieurs années, a souligné Pierre Coppey, président de l'association Aurore.

"Nous revendiquons notre statut de squatteurs légaux, on s'en va le jour où on nous le demande", a-t-il ajouté, rappelant qu'il existait "de nombreuses possibilités de mobiliser des bâtiments administratifs" vides à Paris.

L'utilisation temporaire de bureaux et leur transformation en logements, "c'est un vrai sujet", a souligné la ministre, relevant que certains propriétaires privés, notamment de cliniques, faisaient également ce choix.

Plusieurs résidents du centre ont raconté à la ministre leur situation. Une jeune mère de famille, reconnue prioritaire Dalo (droit au logement opposable), a expliqué qu'elle était sans logement depuis 2010, alors qu'elle est en CDI, tout comme son compagnon. Son fils de trois ans, "depuis qu'il est né, n'a jamais eu de logement à lui", a-t-elle dit.

Cette situation n'est "pas normale", a estimé Mme Duflot. "Aujourd'hui, en Ile-de-France, un couple en CDI n'arrive pas à accéder à un logement, alors qu'ils n'auraient rien à faire dans un centre d'hébergement", a-t-elle regretté.

Revenant sur le chantier des réquisitions de bâtiments privés contenant plus de cinq logements vides, lancé l'année dernière, la ministre a expliqué qu'il avait eu "un effet dissuasif", car "plus des trois quarts des logements" vides identifiés ont finalement été mis en relocation par leur propriétaires. "L'objectif, c'est qu'il n'y ait plus de logements vides", a-t-elle dit.

Mme Duflot a également rappelé ses deux grands chantiers en matière d'hébergement: "En finir avec la gestion au thermomètre", qui ne mobilise des bâtiments qu'en période de froid, et en finir avec "les nuitées hôtelières", très coûteuses pour héberger les sans-abri.

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