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Restos du Cœur : l’association lance sa 39e campagne ce mardi en plein boom de l’inflation et de la précarité

Au total, les 2.333 lieux d’accueil mis à disposition par les Restos du Cœur ont attiré 1,3 million de bénéficiaires en 2022/2023. [Ludovic MARIN/AFP]

Les Restos du Cœur ouvrent ce mardi 21 novembre leur 39e campagne annuelle. Un lancement qui intervient alors que le pays est confronté à une crise inflationniste d’ampleur qui pousse un nombre croissant de Français dans la précarité chaque année.

La demande est telle que l’association a dû refuser de potentiels bénéficiaires pour la première fois cette année. L’emblématique association des Restos du Cœur, mise sur pied par l’humoriste Coluche en 1985, a lancé ce mardi sa 39e campagne. 

A cette occasion, elle a communiqué des chiffres édifiants sur l’étendue de la mobilisation de ses 73.000 bénévoles lors de l’année écoulée. Au total, les 2.333 lieux d’accueil mis à disposition par les Restos du Cœur ont attiré 1,3 million de bénéficiaires entre 2022 et 2023. En un an, cela représente pour la structure 200.000 personnes supplémentaires à prendre en charge.

Dans la même lignée, le nombre de repas distribués a fortement augmenté cette année par rapport à l’an dernier, passant ainsi de 142 millions de repas servis en 2021/2022 à 171 millions de repas distribués entre 2022/2023. 

Une inflation en hausse qui a creusé la précarité

L’inflation grandissante, aggravée par la guerre en Ukraine qui s’éternise depuis de longs mois, a entrainé une explosion de la précarité et par conséquent une hausse de la demande auprès des Restos du Cœur. Les derniers chiffres relayés par l’Insee mardi dernier ont témoigné d’une hausse quasi-constante de la pauvreté en France depuis une décennie. 

En 2021, 9,1 millions de personnes se trouvaient en situation de pauvreté monétaire en France. Cela signifie que ces dernières vivaient avec des revenus mensuels inférieurs au seuil de pauvreté, fixé à 60% du revenu médian, soit 1.158 euros pour une personne seule ou 1.737 euros pour un couple.

Entre 2020 et 2021, le taux de pauvreté en France a progressé de 0,9 point pour s’établir à 14,5 % de la population française totale. Nul doute que ce chiffre s’est creusé en 2022 et 2023, ce qui a poussé les associations venant en aide aux personnes dans le besoin a poussé la sonnette d’alarme ces derniers mois.

Une baisse des bénéficiaires annoncée par les Restos du Coeur

La première d’entre elles, les Restos du Cœur, qui regroupent à elle seule 35 % de l’aide alimentaire distribuée dans l’Hexagone, a marqué les esprits début septembre en annonçant la limitation du nombre de ses bénéficiaires cet hiver. 

Par exemple, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), une dizaine de bénéficiaires potentiels ont dû être refusés par l’association sur un total de 108 inscriptions, selon les informations de RMC. Même les bénéficiaires pris en charge par les Restos du Cœur vont devoir se serrer la ceinture car les portions distribuées ont été réduites afin de satisfaire le maximum de demandes.

Symptomatique d’une crise plus large, les autres associations de solidarité ont alerté depuis des mois sur la saturation du 115, le numéro permettant aux personnes sans-abri de trouver un hébergement d’urgence. 

Un plan de lutte contre la pauvreté jugé insuffisant

Le nouveau plan de lutte contre la précarité, présenté par Elisabeth Borne en septembre dernier, doit être doté d'une «augmentation de 50% des crédits dédiés à la lutte contre la pauvreté par rapport à la stratégie précédente. Lancé en 2018, le précédent plan était doté de 8 milliards d'euros sur quatre ans.

Une mesure jugée largement insuffisante pour les associations de lutte contre la précarité. Ces dernières ont notamment réclamé une revalorisation des minimas sociaux, une hausse des aides au logement (APL) et la fin des fermetures des places en hébergement d'urgence.

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