Des têtes vont-elles tomber avant les municipales de mars 2014 ? Alors que l’impopularité du président François Hollande et celle de son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, atteignent des records et que la contestation se répand à travers le pays, la question d’un remaniement de l’équipe gouvernementale est de nouveau d’actualité.
L’idée fait même son chemin au sein des rangs socialistes. Le député de l’Essonne, Malek Boutih, a estimé, hier dans les colonnes du Parisien , qu’il fallait «remplacer Jean-Marc Ayrault d’urgence».
Mais un remaniement serait-il vraiment efficace ? Selon un sondage Clai-Metronews-LCI publié lundi, 67% des Français y seraient en tout cas favorables.
Pour Yves-Marie Cann, politologue et directeur en charge des opinions à l’institut CSA, en revanche, «toute la difficulté du remaniement» consiste à promouvoir des personnalités susceptibles d’incarner un changement «de cap politique», et en l’occurrence économique, assez significatif, pour répondre aux attentes exprimées. «Le remaniement est une manœuvre politique à un coup», souligne-t-il. C’est pour cette raison que François Hollande devrait conserver cette arme en prévision d’une défaite aux municipales de 2014.
En attendant, le chef de l’Etat songerait plutôt, selon Les Echos, à une «expression forte» avant Noël, comme un discours devant le Congrès.
Ayrault reste droit dans ses bottes
Les propos de Malek Boutih, minoritaires rue de Solferino, ont déclenché hier des réactions outrées au sein de la majorité. Les députés PS, qui ont ovationné le Premier ministre à l’Assemblée nationale, se sont ainsi relayés pour le défendre.
De son côté, face aux attaques, Jean-Marc Ayrault a répliqué : «J’ai une tâche difficile à accomplir, rien ne m’impressionne.» L’épisode a aussi fait réagir le Front national qui, lui, estime que remanier serait inutile. Il plaide pour une dissolution de l’Assemblée.
Boutih taclé au groupe PS, Ayrault ovationné
67% des Français pour un remaniement
Ayrault accuse Jacob de contester la "légitimité" de Hollande