L’expulsion d’une collégienne rom kosovare, la semaine dernière dans le Doubs, a suscité hier une nouvelle déferlante de critiques à gauche au sujet de l’immigration.
Au cœur de la controverse, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a été contraint, hier, de lancer une «enquête administrative» sur «les conditions d’éloignement» de la jeune fille de 15 ans, qui a été interpellée pendant une sortie scolaire devant le parking de son école.
Demandant que «chacun garde son sang-froid», le ministre avait toutefois assuré, mardi soir, avoir veillé «scrupuleusement au respect des droits des étrangers».
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a promis hier que l’arrêté d’expulsion serait annulé «s’il y a eu faute». Mais de son côté, le président François Hollande est resté prudent, affirmant en marge du Conseil des ministres, qu’il fallait «y voir plus clair avant de commenter les faits».
L’indignation a été en revanche unanime dans les rangs de la gauche, y compris au sein du PS. «Je demande (…) qu’on sanctuarise l’école, qu’on garde nos principes de droits et nos principes d’humanité à l’avenir», a réagi le ministre de l’Education, Vincent Peillon.
Plus virulent, le député socialiste du Nord, Bernard Roman, a été jusqu’à parler de «rafle». L’un des porte-parole du PS, Eduardo Rihan Cypel, a, quant à lui, estimé qu’il y avait des «relents de sarkozysme au sein d’un certain nombre d’administrations».
Autre détracteur, le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon a fustigé la «politique inhumaine» du ministre de l’Intérieur et réclamé sa démission.
A gauche, il n’y a eu guère que l’ex-candidate PS à l’Elysée, Ségolène Royal, pour voler au secours de Manuel Valls, déjà soutenu par la droite. Celle-ci a invité ses amis «à se calmer» en attendant les résultats de l’enquête.