En direct
A suivre

Sarkozy juge préférable de revoter

Nicolas Sarkozy. [Eric Feferberg / AFP/ Archives]

La crise à l'UMP semblait toujours loin d'être réglée lundi soir, avec la proclamation de nouveaux résultats en faveur de Jean-François Copé, immédiatement récusés par François Fillon et les déclarations de Nicolas Sarkozy. 

Selon l'AFP, l'ancien président a estimé lors de son déjeuner avec François Fillon qu'il serait préférable d'appeler les adhérents de l'UMP à voter une nouvelle fois pour sortir le parti de l'impasse. Nicolas Sarkozy lui a également déconseillé de saisir la justice pour contester les résultats. Nicolas Sarkozy privilégie la solution de nouvelles élections "pour éviter l'escalade du conflit", a déclaré une source à l'AFP. Nicolas Sarkozy et François Fillon ont déjeuné ensemble lundi à Paris, une entrevue qui a duré une heure à une heure trente.

La commission des recours de l'UMP, dont les fillonistes ne reconnaissent pas la légitimité, avait de nouveau proclamé Jean-François Copé président de l'UMP, avec 952 voix d'avance, et non plus 98 comme lors de la proclamation des premiers résultats le 19 novembre.

Immédiatement, au siège de l'UMP, Jean-François Copé a appelé "à choisir le pardon plutôt que la division", en tendant la main à François Fillon. Mais ce dernier a dénoncé un "coup de force" de son rival. L'ex-Premier ministre a de nouveau récusé les résultats, en dénonçant le manque de neutralité des membres de la commission, dont six sur neuf avaient soutenu un candidat pendant la campagne (4 pro-Copé, 2 pro-Fillon).

La commission des recours a accédé à davantage de demandes du camp Copé, en faisant notamment annuler les résultats des bureaux 1 et 3 de Nice ou les résultats de Nouvelle-Calédonie, où François Fillon l'emportait, et où les copéistes dénonçaient des fraudes. Les contestations de l'ancien Premier ministre ont, pour leur grande majorité, été rejetées, au motif qu'elles n'auraient pas été suffisamment argumentées.

Le député UMP Jérôme Chartier, proche de François Fillon, à l'Assemblée nationale à Paris le 26 novembre 2012 [Pierre Verdy / AFP]
Photo
ci-dessus
Le député UMP Jérôme Chartier, proche de François Fillon, à l'Assemblée nationale à Paris le 26 novembre 2012
 

L'ancien Premier ministre, qui doit réunir mardi à 09H30 ses soutiens parlementaires, menace toujours de saisir la justice pour contester les résultats.

"Toutes les questions seront évoquées", y compris celle d'un nouveau groupe parlementaire, a déclaré le député Jérôme Chartier, tout en assurant que "jamais François Fillon ne se fera l'artisan de la division de l'UMP".

 

Un parti "exsangue"

Après l'échec dimanche soir de la tentative de médiation d'Alain Juppé pour mettre fin à la guerre de succession ouverte à droite par la défaite en mai de Nicolas Sarkozy , le parti fondé en 2002 continuait lundi à se déliter.

Le filloniste Dominique Dord a ainsi annoncé qu'il démissionnait de son poste de trésorier national de l'UMP, "ne pouvant plus supporter l'ambiance au sein de la direction du parti". Il a aussi lancé de nouvelles et virulentes attaques contre le député-maire de Meaux en dénonçant "l'utilisation des moyens du parti pendant la campagne électorale (...) qui n'a profité qu'à un seul candidat, Jean-François Copé".

Pour l'élu savoyard, ce procédé "aurait été dénoncé pour n'importe quelle élection et aurait dû entraîner une annulation du résultat". L'UMP "est exsangue" financièrement, a aussi affirmé Dominique Dord.

Dans la recherche tous azimuts d'une sortie du labyrinthe mortel, des "non-alignés" ont multiplié les initiatives.

Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé qu'elle lançait "une pétition" sur internet pour demander à "revoter". Initiative soutenue par le député-maire de Nice et pro-Fillon, Christian Estrosi.

"Pas responsable!" a illico tranché Jean-François Copé, alors que la pétition en ligne dépassait les 16.500 signatures vers 19h.

Les partis adverses continuent de se frotter les mains. Pour Marine Le Pen, présidente du FN, "l'UMP n'existe plus", il ne reste qu'à désigner "un administrateur judiciaire".

Frédérique Espagnac, l'une des deux porte-parole du PS, a elle demandé à l'UMP que le "mauvais feuilleton" de la guerre des chefs "se termine" pour devenir un parti qui "soit force de propositions".

 

Et toujours sur DirectMatin.fr

Victoire de Copé : Fillon dénonce un "coup de force"

UMP : ces leaders qui pourraient profiter de la crise

Qui pourrait quitter l'UMP ?

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités