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Roms : réunion interministérielle à Matignon

Après les "stigmatisations" de l'ère Sarkozy, les Roms veulent être reconnus comme "acteurs de leur intégration" via un "accès au droit commun", alors qu'une réunion interministérielle, mercredi à Matignon, se penche sur cette minorité objet récemment d'opérations de police controversée.[AFP] Après les "stigmatisations" de l'ère Sarkozy, les Roms veulent être reconnus comme "acteurs de leur intégration" via un "accès au droit commun", alors qu'une réunion interministérielle, mercredi à Matignon, se penche sur cette minorité objet récemment d'opérations de police controversée.[AFP]

Après les "stigmatisations" de l'ère Sarkozy, les veulent être reconnus comme "acteurs de leur intégration" via un "accès au droit commun", alors qu'une réunion interministérielle, mercredi à Matignon, se penche sur cette minorité objet récemment d'opérations de police controversées.

La rencontre, qui sera présidée par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et réunira plusieurs ministres, dont Manuel Valls (Intérieur) et Cécile Duflot (Logement), aura lieu mercredi à 15H30, selon Matignon.

M. Ayrault recevra ensuite, à 16H30, le collectif Romeurope (interview exclusive de Laurent El Ghosi membre fondateur de Romeurope à DirectMatin), puis, à 17H30, M. Valls, dont les déclarations prônant la "fermeté" dans l'évacuation des camps illégaux de Roms ont hérissé une partie de la gauche et les associations impliquées.

Ces derniers jours, le ministre de l'Intérieur "a pris une position un peu... rude", a estimé vendredi sur France Inter Malik Salemkour, de Romeurope, selon lequel "maintenant il faut reprendre une position un peu plus normale, il faut travailler sur les questions de fond".

Les évacuations de camps illégaux de Roms et l'expulsion de certains vers leur pays d'origine (Roumanie et Bulgarie essentiellement), sont jugées inefficaces par les associations interrogées par l'AFP.

Cécile Duflot affirme elle-même dans une tribune publiée par Libération vendredi: "on ne résout pas le problème, on le déplace". Les camps se reforment rapidement, leurs habitants n'ayant pas d'autre solution pour se loger, et les expulsés reviennent presque aussi vite en France.

"Une politique durable reste à construire" sur ce dossier politiquement miné, héritage de la présidence de Nicolas Sarkozy qui avait désigné les Roms comme fauteurs de troubles lors de son discours de Grenoble à l'été 2010, estime Mme Duflot.

Cette prise de position avait entraîné le placement sous surveillance de la France par la Commission européenne, inquiète de cette stigmatisation sur des critères ethniques.

Les évacuations récentes ont amené la Commission, le 10 août, à réitérer cette mesure à l'égard de la France, qui s'est engagée à fournir pour fin août des garanties "contre les expulsions arbitraires et les traitements discriminatoires".

La réunion de mercredi, résume Cécile Duflot, vise à "mettre en place une politique d'avenir pour les Roms en France, qui sera exemplaire en Europe, au lieu d'être pointée du doigt comme le fut celle du précédent gouvernement".

Plusieurs pistes ont déjà été évoquées: levée des "mesures transitoires" bloquant l'accès des Roms au marché français du travail (et donc à une source de revenus), examen des initiatives déjà mises en place et qui fonctionnent, listage des terrains et locaux disponibles pour reloger les Roms évacués...

Les politiques ont conscience que rien ne pourra être réglé sans l'Europe: "la vraie solution" est que "les pays d'origine (...) changent fondamentalement leurs politiques qui discriminent depuis des décennies ces populations", a estimé M. Valls la semaine dernière.

Mais quelle forme une initiative européenne pourrait-elle prendre? Ni Matignon, ni les ministères de l'Intérieur et du Logement n'ont pour l'heure de réponse à cette question.

Saimir Mile, le président de l'association La Voix des Roms, appelle les pouvoirs publics à enfin considérer les siens "comme acteurs de leur intégration", une approche qui serait "un gage de réussite et une source d'économies".

"L'accès au droit commun et à la citoyenneté pour cette population relève de la justice et du bon sens. Nous sommes prêts à y contribuer", ajoute-t-il.

Malik Salemkour demande lui "qu'on ramène ce sujet à sa juste proportion. 15 à 20.000 personnes (le nombre des Roms présents en France), ce n'est quand même pas assez important pour justifier la polémique et la stigmatisation de ces dernières années".

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