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Proche-Orient : l'escalade

Chars de l'armée israélienne positionnés à la frontière avec Gaza. [JACK GUEZ / AFP]

L’armée israélienne a intensifié ses frappes contre le Hamas, alors que la tension est au plus haut dans les villages arabes d’Israël. 

 

Un véritable déluge de feu s’est abattu sur Gaza depuis lundi soir. Peu après minuit, l’armée israélienne a lancé l’opération "Bordure protectrice", menant des dizaines de raids aériens qui ont tué au moins dix-sept Palestiniens et fait des centaines de blessés.

Ces manœuvres constituent des représailles aux tirs de roquettes qui se sont multipliés ces derniers jours en provenance de la bande de Gaza. Depuis la nuit de lundi à mardi, plus de 130 projectiles ont été lancés vers Israël, forçant les autorités à fermer les écoles et camps de vacances dans un rayon de 40 km.

Jerusalem se trouvait hier soir en alerte, alors que plusieurs explosions retentissaient dans la ville. Une attaque revendiquée par le Hamas, qui ajoutait avoir aussi visé Haïfa et Tel-Aviv. Tsahal avait, quelques heures plus tôt, abattu quatre activistes qui avaient tenté de s’infiltrer dans une base militaire du sud d’Israël. 

Ce nouveau cycle de violence a été déclenché par le meurtre de trois jeunes Israéliens, suivi par l’assassinat d’un adolescent palestinien en représailles. La région est proche de l’implosion.

 

Une opération à durée illimitée 

Alors que des dizaines de chars avaient été déployés hier le long de la frontière avec Gaza, l’opération "Bordure protectrice" devrait même prendre de l’ampleur. Le gouvernement israélien a donné hier son feu vert au rappel de 40 000 réservistes, en vue d’une possible intervention terrestre

"Depuis la dernière offensive de novembre 2012 ("Pilier de défense"), le Hamas a accumulé des dizaines de milliers de roquettes. C’est une mission d’autodéfense pour rétablir notre sécurité", a justifié l’armée israélienne.

"Il s’agit d’une opération destinée à l’opinion, alors que les Israéliens ont été choqués par la mort des trois jeunes Israéliens, analyse Frédéric Encel, auteur de Atlas géopolitique d’Israël (éd. Autrement). Mais dans ce genre de conflit asymétrique, le plus puissant a tout à perdre en termes d’image."

Alors qu’au moins dix-sept Palestiniens ont été tués hier, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a demandé à la communauté inter­nationale d’intervenir "pour arrêter la dangereuse escalade". Et la Ligue arabe a appelé à une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.

 

La crainte d’une intifada 

Le lancement d’une opération israélienne de grande envergure ne peut que renforcer la tension qui règne depuis une semaine en Cisjordanie et dans les localités arabes d’Israël. Suite au meurtre de l’adolescent palestinien, des affrontements avaient éclaté dans plusieurs d’entre elles.

Les autorités voient ainsi planer le spectre d’une troisième intifada. "Le risque est réel, même si, lors du déclenchement des deux premières intifadas, la situation sociale des Palestiniens était bien plus mauvaise, selon Frédéric Encel. Et le gouvernement de Benyamin Netanyahou ne joue pas la politique du pire, en exprimant ses condoléances pour la mort du jeune Palestinien." 

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