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Le Proche-Orient à vif

Des gardes-frontières israéliens positionnés à l'entrée d'Halhul, près d'Hébron. [AHMAD GHARABLI / AFP]

Après la découverte des corps des trois jeunes disparus, Israël accuse le Hamas. Faisant craindre une nouvelle flambée de violence.

 

L’émotion va-t-elle laisser place à la colère ? Et la colère à la violence ? Hier, avaient lieu les funérailles de Eyal Yifrach, Naftali Frankel et Gilad Shaer, les trois jeunes Israéliens, âgés de 16 à 19 ans, enlevés le 12 juin dernier et retrouvés morts lundi soir.

Alors que des milliers de personnes ont rendu hommage aux victimes, la traque s’intensifiait pour mettre la main sur les principaux suspects, deux Palestiniens originaires de Hébron, en Cisjordanie.

De son côté, le gouvernement israélien, qui accuse le Hamas palestinien, s’est réuni pour mettre en place la riposte. Restait simplement à connaître l’ampleur de celle-ci, et ses répercussions sur la situation au Proche-Orient.

 

Une riposte à double tranchant

La réponse ne s’est pas fait attendre. Dans la nuit de lundi à mardi, l’armée israélienne a démoli les maisons de Marwane Qawasmeh et Amer Abou Eisheh, membres du Hamas et suspects de l’enlèvement et du meurtre des jeunes Israéliens. Mais cette action ciblée pourrait n’être qu’un début.

Car derrière ces deux hommes, c’est le Hamas que le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, a promis de "faire payer". "Nous considérons le Hamas comme responsable de l’enlèvement et du meurtre des jeunes et nous savons comment régler nos comptes avec eux", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Moshé Yaalon.

Résultat, l’armée de l’air israélienne a bombardé trente-quatre cibles terroristes de la branche armée du Hamas à Gaza. Selon des observateurs, il s’agirait des raids aériens les plus massifs depuis 2012.

Mais avant de mettre en place de nouvelles opérations militaires, les Israéliens doivent être certains de viser le bon ennemi."Israël va vouloir savoir si l’enlèvement et le meurtre des trois jeunes est un acte isolé ou le résultat d’une décision politique délibérée", affirme le géopoliticien Dominique Moïsi, conseiller spécial à l’Institut français des relations internationales (Ifri).

 

Vers une troisième intifada ?

Benyamin Netanyahou doit donc peser le pour et le contre d’une éventuelle riposte plus violente.

Certains Israéliens pensent en effet qu’en cas d’assauts répétés, Israël passe du statut de victime à celui de bourreau. Le quotidien Maariv assure que, de cette façon, "le Hamas recouvrerait un peu de sympathie internationale".

Mais surtout, les stratèges israéliens redoutent qu’une importante campagne de bombardements contre Gaza n’entraîne une réponse encore plus meurtrière du Hamas et du jihad islamique. Ils craignent notamment que ces derniers commencent à tirer leurs roquettes directement vers la région de Tel-Aviv.

Le Hamas, qui a nié toute implication dans le rapt des trois jeunes, a d’ailleurs menacé Israël. "Si les occupants se lancent dans une escalade ou une guerre, ils ouvriront sur eux les portes de l’enfer", a déclaré un porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri.

"Il est trop prématuré pour dire si ce sont les prémices d’une troisième intifada, estime Dominique Moïsi. C’est un tournant, mais on ne sait pas encore dans quelle direction." 

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