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Poutine appelle à faire confiance à Assad

John Kerry, Lakhdar Brahimi et Sergueï Lavrov, le 13 septembre 2013 à Genève lors des pourparlers sur l'arsenal chimique de la Syrie [Philippe Desmazes / AFP] John Kerry, Lakhdar Brahimi et Sergueï Lavrov, le 13 septembre 2013 à Genève lors des pourparlers sur l'arsenal chimique de la Syrie [Philippe Desmazes / AFP]

Washington et Moscou ont exprimé vendredi l'espoir qu'une avancée sur les armes chimiques de la Syrie favorise la tenue d'une conférence de paix, une vue que ne partage pas du tout l'opposition syrienne.

"Nous sommes déterminés à travailler ensemble, à commencer par l'initiative sur les armes chimiques, avec l'espoir que nos efforts seront payants et apporteront paix et stabilité dans cette région tourmentée du monde", a déclaré le secrétaire d'Etat américain John Kerry, au deuxième jour de négociations américano-russes à Genève sur la mise sous contrôle de l'arsenal chimique syrien.

Il a précisé avoir convenu avec son homologue russe Sergueï Lavrov d'une nouvelle réunion "à New York autour du 28 septembre", en marge de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, pour essayer de fixer une date pour une conférence de paix sur la Syrie.

A l'issue d'une rencontre tripartite avec l'émissaire des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la Syrie Lakhdar Brahimi, Sergueï Lavrov a réaffirmé l'engagement de la Russie en faveur de cette conférence de paix.

Le président russe Vladimir Poutine, le 13 septembre 2013 à Bichkek, au Kirghizstan [Mikhail Klimentyev / Ria-Novosti/AFP]
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Le président russe Vladimir Poutine, le 13 septembre 2013 à Bichkek, au Kirghizstan
 

Il a appelé à ce que "tous les groupes de la société syrienne y soient représentés". "Les parties syriennes doivent arriver à un consentement mutuel sur l'organe de gouvernement de transition qui disposera de toute l'autorité", a-t-il insisté.

Lakhdar Brahimi est en charge de la préparation d'une conférence internationale dite Genève 2 pour rechercher une solution politique. Jusqu'à présent sa mission est restée dans l'impasse faute de consensus international et d'accord des belligérants.

Dans un communiqué vendredi, l'opposition syrienne s'est inscrite en faux sur l'idée qu'une percée sur les armes chimiques du régime permettrait d'avancer politiquement sur la paix dans le pays, ravagé par une guerre civile depuis plus de deux ans et demi qui a fait plus de 110.000 morts.

"Les promesses faites par le régime syrien" pour mettre sous un contrôle international ses armes chimiques "ne sont que de nouvelles tentatives pour tromper la communauté internationale et l'empêcher de le punir pour ses crimes", a déclaré la Coalition nationale de l'opposition syrienne.

Sergueï Lavrov et John Kerry, le 13 septembre 2013 à Genève lors des discussions sur l'arsenal chimique de la Syrie [Philippe Desmazes / AFP]
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Sergueï Lavrov et John Kerry, le 13 septembre 2013 à Genève lors des discussions sur l'arsenal chimique de la Syrie
 

"Il ne peut y avoir de progrès que si la communauté internationale décide de contraindre le régime syrien à respecter ses engagements selon un calendrier précis et lui signifie qu'une action militaire reste d'actualité s'il ne coopère pas", a ajouté la Coalition.

A Istanbul, l'opposition, en quête de crédibilité sur la scène internationale, a entamé vendredi une réunion de deux jours pour tenter de constituer un gouvernement provisoire.

"Tous deux, Sergueï Lavrov et moi, nos pays, nos présidents sont très préoccupés par les morts et les destructions, les actes des deux parties, de toutes les parties qui provoquent de plus en plus de réfugiés, de plus en plus une catastrophe humanitaire", assurait dans le même temps à Genève John Kerry.

Armes disséminées sur tout le territoire?

 

Jeudi, le président syrien Bachar al-Assad s'était engagé à envoyer aux Nations unies les documents nécessaires pour signer un accord sur l'interdiction de l'utilisation des armes chimiques, mais avait posé ses conditions: que les Etats-Unis cessent de "menacer" de frappes militaires et "de livrer des armes" aux rebelles.

Infographie sur les deux méthodes de destruction des armes chimiques [AFP / AFP]
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Infographie sur les deux méthodes de destruction des armes chimiques
 

Le président russe Vladimir Poutine, à la manoeuvre sur le dossier syrien depuis le début de la semaine, a aussitôt demandé à la communauté internationale de "saluer" le pas de Damas sur ses armes chimiques.

Vendredi à Genève, MM. Kerry et Lavrov, renforcés par des dizaines d'experts, devaient préciser le processus conduisant à une mise sous contrôle de l'arsenal chimique syrien. Selon un expert français, Olivier Lepick, rendre inopérantes les armes chimiques syriennes est réalisable mais est "très cher, très long et très compliqué".

Les premières discussions américano-russes jeudi ont été jugées "bonnes et constructives" par John Kerry, qui a multiplié en public les signes de bonne entente avec son homologue russe.

Vendredi, le quotidien Wall Street Journal a affirmé que la Syrie avait commencé à disséminer son arsenal chimique sur une cinquantaine de sites différents, pour compliquer la tâche de ceux appellés à les contrôler. Le journal, qui cite des responsables américains anonymes, affirme qu'une unité militaire spécialisée déplace depuis des mois, y compris la semaine dernière, ces stocks d'armes chimiques, qui dépassent le millier de tonnes, selon des experts.

 
 

Paris a soumis à ses partenaires de l'ONU un projet de résolution qui prévoit un éventuel recours à la force en cas de manquements de Damas à ses obligations de désarmement chimique, un texte jugé "inacceptable" par la Russie. Les discussions de Genève, centrées sur les armes chimiques, n'ont pas vocation à résoudre les différends qui ont éclaté au grand jour sur ce projet de résolution.

 

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