Les violences se poursuivent au Proche-Orient, et le bilan ne cesse de s’alourdir (cent victimes côté palestinien, trois du côté israélien). Une course contre la montre diplomatique est engagée pour parvenir à un cessez-le-feu.
L'analyse de Wassim Nasr, diplômé de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques (CEDS), spécialiste du Proche-Orient.
La situation actuelle peut-elle perdurer ?
Wassim Nasr : les Israéliens n’ont pas intérêt à ce que la situation perdure. Car même si le Hamas peut tirer une seule roquette, c’est une victoire pour lui, le but de l’opération lancée par l’Etat hébreu étant justement de faire cesser ces tirs de roquettes. Ne pas y parvenir serait donc un échec. Israël doit, soit arriver à un compromis, soit écraser le Hamas, avec une opération chronométrée et précise, en évitant tout enlisement.
Plus la situation actuelle continue, plus elle bénéficie aux plus radicaux dans la bande de Gaza. Et Netanyahou sait qu’il ne peut pas rester les bras croisés, surtout avant les législatives de janvier.
Que penser de l’appel à l’unité des groupes palestiniens (Fatah, Hamas et Jihad islamique) ?
Je n’y crois pas. C’est un classique dans ce genre de situation, mais ils ont tellement de choses qui les séparent et leur approche de la situation avec Israël est tellement différente que je pense que ce sont surtout des déclarations, que cette solidarité sera éphémère.
Un responsable du Hamas a dit souhaiter que les Etats-Unis, principal allié d'Israël, se portent « garants» d’un cessez-le-feu. Washington peut-il faire bouger les lignes?
Les Etats-Unis ont le pouvoir de changer la donne. Mais ils ne le feront pas car le président Barack Obama, même s’il n’apprécie guère Benyamin Netanyahou, reste à 100% derrière Israël.
A lire également sur Direct Matin.fr :
Une opération terrestre peut jouer en la faveur de Netanyahou
Bande de gaza, vers un conflit ouvert