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"Une opération terrestre peut jouer en la faveur de Netanyahou"

Le Premier ministre israélien a assuré que l'Etat hébreu allait "continuer à prendre toute action nécessaire pour défendre sa population".[GALI TIBBON / AFP]

Au moins quinze Palestiniens et trois Israéliens ont été tués depuis le début de l'opération déclenchée mercredi après l'assassinat du chef militaire du Hamas Ahmad Jaabari. Le risque d'escalade suscite l'inquiétude de la communauté internationale. Le décryptage de  Wassim Nasr, journaliste diplômé de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques (CEDS), spécialiste du Proche-Orient.

 

En cette période électorale (des législatives ont lieu en janvier en Israël), une opération terrestre dans la bande de Gaza est-elle possible ?

Wassim Nasr : L’option n’est pas à exclure, car les Israéliens ont tout préparé pour une éventuelle opération, ils ont même appelé les réservistes en cas de besoin. Le fait d‘avoir tué le chef militaire du Hamas, cela donne son Ben Laden à  Benyamin Netanyahou, et même les journaux d’opposition, comme Haaretz, ont salué cette action. Une intervention pourrait donc jouer en faveur de l’actuel premier ministre d'un point de vue électoral, si elle est précise et chronométré. Mais pas si l’armée se retrouve embourbée dans un conflit.

 

Le président égyptien a condamné les opérations israéliennes. Jusqu’où pourrait-il aller dans le soutien au Hamas ?

Sa réaction semble logique car, en Egypte, les Frères musulmans n’ont eu de cesse de critiquer l’attitude trop complaisante de l’ex-dirigeant Hosni Moubarak (déchu en 2011) vis-à-vis d’Israël. Mais je ne pense pas que ce soutien se traduira par des actes car les Egyptiens n’y ont aucun intérêt. Ils sont plutôt inquiets de voir la situation leur échapper, notamment au vu des dernières violences dans le Sinaï.

 

Peut-on craindre un embrasement général dans la région et une alliance du Hamas avec le régime syrien contre Israël, par exemple ?

Les Syriens estiment plutôt que le Hamas paie le prix de sa trahison: le groupe islamiste qui contrôle la bande de Gaza a quitté l’axe Damas-Téhéran pour s’allier aux Qataris (qui soutiennent les rebelles syriens, ndlr]. Le Hamas n’a plus vraiment de liens solides avec le régime syrien. De même, le soutien de l’Iran au Hamas est plus rhétorique qu’autre chose.

 

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