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François Hollande entend rester «le patron»

Le président français François Hollande à Paris, le 28 octobre 2016 [STEPHANE DE SAKUTIN / POOL/AFP/Archives] Le président français François Hollande à Paris, le 28 octobre 2016 [STEPHANE DE SAKUTIN / POOL/AFP/Archives]

François Hollande a tenu à faire savoir dimanche à Manuel Valls et à tout autre potentiel prétendant qu'il entendait, même fortement affaibli, rester "le patron" jusqu'au bout en maîtrisant notamment son calendrier pour 2017.

Les petites phrases acides distillées ces derniers jours par le Premier ministre, qui a mis en avant cette semaine sa loyauté à l'égard "de la France et de la gauche" et évoqué sa "colère" à la lecture du livre reprenant les confessions de M. Hollande, ne sont pas passées inaperçues.

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"Chacun doit être à sa tâche", a lancé samedi François Hollande, dans une première salve. Une "évidence" pour Manuel Valls, qui n'y voit aucun "recadrage" et rappelle que sa "loyauté" à l'égard du chef de l'Etat ne peut pas être remise en question. Dimanche, Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement et proche de François Hollande, a enfoncé le clou: "le patron, jusqu’à nouvel ordre, c’est le président de la République, il a été élu", a-t-il martelé lors du Grand Rendez-vous Europe 1/Les Echos/iTELE.

Quant au "patron du gouvernement", "j'en ai eu deux , Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls", a ajouté Stéphane Le Foll, comme pour mieux souligner que le chef de l'Etat peut à sa guise changer de Premier ministre. Des propos que Manuel Valls, en tournée en Afrique, s'est refusé cette fois à commenter.

Le président français François Hollande (d) et le Premier ministre Manuel Valls ç l'Elysée à Paris, le 19 octobre 2016 [ALAIN JOCARD / AFP/Archives]
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Le président français François Hollande (d) et le Premier ministre Manuel Valls ç l'Elysée à Paris, le 19 octobre 2016

 

Le Premier ministre, qui affûte de plus en plus ouvertement ses armes de recours pour 2017, au cas où François Hollande déposerait les siennes, avait évoqué jeudi sa "colère" personnelle et une "honte" ressentie selon lui par les militants socialistes à la lecture du livre-confessions de François Hollande "Un président de devrait pas dire ça...", selon Le Monde paru vendredi.

"Je n'ai pas senti de honte chez les militants, c'est très clair", a rétorqué Stéphane Le Foll, qui ressent toutefois "des doutes et des questionnements".

"Un patron ça ne se décrète pas"

Les fidèles du président n'ont en tout cas aucun doute sur le fait que François Hollande sera bien candidat à sa succession, en passant outre les sondages désastreux et les marques de défiance dans son propre camp, telle celle de Claude Bartolone. "Aujourd’hui, celui qui est en capacité de pouvoir rassembler c’est François Hollande !", a assuré M. Le Foll, soulignant que le président "est un battant".

Pour l'heure, il faut respecter le calendrier prévu par le président de la République, a-t-il exigé: "il donnera sa position au mois de décembre". "François Hollande se prépare à mener une campagne de challenger en allant sur le terrain, en parlant à tous les Français", confie un autre proche, qui assimile cette campagne à venir davantage à celle de Jacques Chirac - qui n'était pas sortant - en 1995 qu'à celle de François Mitterrand en 1988.

"Valls cherche à se différencier, on le voit. Il ne veut pas partir avec l'eau du bain, mais il soutiendra le président", assure-t-il, alors que le Premier ministre fait part de plus en plus ouvertement du "sentiment de responsabilité" qui l'habite face à la situation "périlleuse" de la gauche. Même si l'hypothèse d'un renoncement présidentiel reste jugée improbable à Matignon.

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"Si François Hollande n'est pas candidat - je n’y crois pas trop- une nouvelle situation se crée. Le Premier ministre peut être candidat, mais on évoque aussi d'autres noms", a déclaré de son côté le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis à La Dépêche du Midi. Chez les candidats à la primaire de la gauche, on compte les points, quand on ne met pas de l'huile sur le feu. Benoît Hamon estime "légitime" une candidature de Hollande à la primaire, jugeant à l'inverse que Valls "est le plus mal placé" pour rassembler à gauche.

Arnaud Montebourg plaide lui pour le "renouveau", qu'il souhaite incarner, et ironise sur la colère du Premier ministre, l'incitant à aller "au bout" de son "éphémère exaspération" en démissionnant et en étant candidat à la primaire. "Un patron, ça ne se décrète pas, ça s'impose naturellement", a lâché pour sa part Gérard Collomb, soutien d'Emmanuel Macron, promettant une décision de son favori pour 2017 avant la fin de l'année.

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