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Marché du travail : le ton monte avant la réunion de la dernière chance

Le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly à Matignon, le 22 novembre 2012 [Pierre Verdy / AFP/Archives] Le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly à Matignon, le 22 novembre 2012 [Pierre Verdy / AFP/Archives]

C'est le rendez-vous de la dernière chance: patronat et syndicats, qui affichent leur pessimisme, se retrouvent jeudi et vendredi pour tenter d'arracher un compromis sur la "sécurisation de l'emploi", tant souhaité par François Hollande.

Depuis le coup d'envoi des discussions, le 4 octobre, syndicats (CDFT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC) et patronat (Medef, CGPME, UPA) constatent leurs désaccords sur cette réforme cruciale visant à fluidifier le marché du travail, en offrant plus de souplesse aux entreprises et plus de protection aux salariés.

L'exécutif, qui n'espère plus de compromis "historique" depuis leur échec à s'entendre avant fin 2012, voit dans cette réforme un élément primordial de la lutte contre le chômage, qui touche 3,13 millions de Français.

 

Les tractations s'accélèrent

Alors que chaque partie attend un "pas" du camp adverse et que les tractations s'accélèrent, un gouffre continue de les séparer.

"Il faut que ça bouge, que des gestes soient faits", estime-t-on dans l'entourage du président de la République, qui fixe comme date butoir "le 11 janvier".

Selon une source proche des négociations, le nouveau projet patronal exclut toujours la principale revendication syndicale: la taxation des contrats courts, qui figure dans la feuille de route du gouvernement.

Pour pousser le Medef à "lâcher" sur ce point jugé essentiel, le gouvernement a, selon cette même source, menacé d'exclure les contrats courts de l'assiette de calcul du crédit d'impôt compétitivité (CICE).

Excédée par cette "ingérence", la patronne des patrons, Laurence Parisot, qui croyait jusqu'ici à un accord, a fait volte-face lundi, se déclarant "très pessimiste" en raison "de nombreux points durs" et d'"une surenchère inacceptable".

"On n'est pas dans une logique de menace", se défend-on au ministère du Travail, où "on reste confiant".

"L'enjeu est de démontrer la capacité du dialogue social à être un outil de transformation, tout le monde joue gros", estime-t-on.

"Ce serait le premier accord qui réglerait des questions lourdes" depuis le début des années 80, juge ainsi un proche de Michel Sapin.

 

CGT et FO dans la rue contre le Medef

Les organisations d'employeurs, qui "ne peuvent assumer un échec, au risque d'être affaiblies pendant le reste du quinquennat", selon un représentant patronal, pourraient consentir in fine à taxer les seuls CDD liés à un "surcroît d'activité".

Au-delà, d'autres points durs demeurent, notamment la "déjudiciarisation" des procédures de licenciement, chère au patronat.

Pour les syndicats, c'est lui qui détient les clés.

Laurent Berger (CFDT) l'a répété vendredi: "s"il ne bouge pas, il n'y aura pas d'accord".

La position du numéro un de la centrale réformiste est délicate: s'il revendique de n'être "ni l'allié, ni l'ami du gouvernement", la réussite du dialogue social reste son cheval de bataille.

Ses exigences sont claires: réduction des temps partiels subis, complémentaire santé pour tous, droits rechargeables à l'assurance-chômage et taxe pour limiter les contrats courts.

A l'opposé, la CGT et FO ne voient pas d'inconvénient à laisser la main au gouvernement et au législateur en cas d'échec.

Bernard Thibault, dont l'organisation, rejointe par FO, appelle à manifester jeudi devant le siège du Medef, s'est fixé comme "première mission" pour 2013 de lutter contre "la déréglementation du code du travail".

La signature de Force ouvrière, longtemps attentiste, semble elle aussi s'éloigner. Pour Jean-Claude Mailly, un accord tiendrait du "miracle".

Pour être entériné, ce dernier ne doit pas rencontrer l'opposition de plus de deux des cinq organisations syndicales.

En cas d'échec, François Hollande se dit prêt à "assumer" seul une réforme ambitieuse.

 

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