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Les prémices d’une reprise ?

Le ministère français des Finances, à Paris, le 14 avril 2012 [Loic Venance / AFP/Archives]

Les prévisions de l’OCDE font espérer le retour de la croissance. Pour les économistes, la France n’est pas tout à fait sortie du tunnel.

 

Le pessimisme était général. Les bonnes nouvelles sont peut-être de retour. L’Organisation européenne de coopération et de développement économique (OCDE) a revu à la hausse hier sa prévision de croissance pour l’Hexagone.

Alors qu’elle tablait au printemps sur un recul de 0,3 % du PIB en 2013, elle prévoit un rebond de 0,3 %. Un pronostic très supérieur aux prévisions du FMI, de la Commission européenne et du gouvernement français. Une prévision optimiste qui vient s’ajouter au rebond surprise de la croissance enregistré au deuxième trimestre. Le PIB français a progressé de 0,5 % après deux trimestres consécutifs de baisse.

 

Des signes encourageants

«Nous sommes sortis de la récession», affirme l’économiste Nicolas Bouzou, directeur du cabinet Asterès. Ce frémissement de la croissance s’expliquerait par une accélération de l’activité chez nos voisins allemands, anglais, italiens et espagnols. «Nos exportations augmentent car le climat s’améliore dans ces pays», poursuit l’économiste.

Autres signaux positifs : le CAC 40 a franchi ces derniers mois le seuil psychologique des 4 000 points. Et la consommation des ménages est repartie à la hausse (+0,3 % au deuxième semestre 2013 selon l’Insee). Des chiffres encore trop modestes pour parler d’une véritable reprise. «Le processus est lent», admet l’économiste.

 

Encore des indicateurs au rouge

Tout le monde ne voit pas ce frémissement du même œil. «L’OCDE va vite en besogne et est un peu trop optimiste», met en garde Marc Touati, économiste et président du cabinet ACDEFI. Selon lui, l’organisation n’aurait fait qu’intégrer mécaniquement à ces prévisions le rebond de croissance enregistré au deuxième trimestre.

Et il ne serait dû qu’à l’explosion de la consommation d’énergie qui a accompagné le mauvais temps du printemps dernier. «Nous avons tellement plongé qu’il est naturel que nous remontions. C’est le sursaut du chat qui tombe», explique-t-il.

Plusieurs indicateurs sont encore au rouge. Dans l’industrie et les services, l’activité stagne. Et les projets d’investissements, créateurs d’emplois, sont moins nombreux. En juillet, les chefs d’entreprise de l’industrie manufacturière tablaient sur une baisse de 6 % de leurs investissements en 2013 par rapport à 2012.

Enfin, les taux d’emprunts pour le remboursement de la dette française ont recommencé à augmenter. La sortie du tunnel n’est donc peut-être pas encore pour tout de suite. Si les prévisions de l’OCDE se confirmaient, la France pourrait toutefois s’en rapprocher. 

 

L'OCDE confirme le retour de la croissance 

La croissance rebondit, l'emploi ne repart pas 

 

 
 
 

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