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Récession : l’année 2013 à reculons

François Hollande à l'Elysée, le 10 mai 2013 à Paris. François Hollande à l'Elysée, le 10 mai 2013 à Paris.[Bertrand Langlois / AFP/Archives]

L’année 2013 débute mal. L’Insee a dévoilé hier une succession de chiffres inquiétants qui illustrent le marasme économique français. Le PIB a ainsi reculé de 0,2 % au premier trimestre 2013, après une baisse identique fin 2012.

Avec ces deux trimestres successifs de recul, la France est donc techniquement rentrée en récession. Autre mauvaise nouvelle : le pouvoir d’achat des ménages français a accusé un repli historique de 0,9 % l’an dernier.

 

Une situation inquiétante

Principal moteur, la consommation des ménages a été atone au premier trimestre reculant de 0,1 %. Autre facteur d’explication de la récession, les entreprises sont de plus en plus frileuses. En baisse pour le cinquième trimestre consécutif, leurs investissements ont diminué de 0,9 % depuis le début de l’année.

Pour les experts cette situation est préoccupante. «- 0,1 % de croissance n’est pas en soi une catastrophe. Ce qui est beaucoup plus inquiétant, c’est que cette récession se cumule à quatre mauvaises années économiques. La France n’a toujours pas réussi à effacer les stigmates de la crise de 2008», estime Mathieu Plane, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Face à ces résultats, le gouvernement a tenté aussitôt de dédramatiser. Tout en reconnaissant que «la situation économique [était] grave», François Hollande a estimé que «la panne de la croissance concerne l’Europe tout entière» avec une baisse du PIB dans la zone euro de 0,2 % au premier trimestre, comme en France.

De plus, les principaux partenaires commerciaux français font partie de la zone euro, elle-même en récession. La situation économique française n’est donc «pas une surprise», a réagi hier le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici.

 

Un enjeu européen

Convaincu d’une reprise au second semestre, François Hollande juge possible une «croissance nulle», alors même que l’Insee table sur 0,3 % sur l’année. Pour y parvenir, «il faut muscler encore nos dispositifs économiques (…) et faire en sorte que nous ayons une économie (…) plus souple, plus compétitive» a estimé Pierre Moscovici.

L’autre clé se trouve entre les mains de Bruxelles. La France s’est engagée sur la voie du «sérieux budgétaire» (baisse du budget de l’Etat, effort fiscal…) pour réduire son déficit public à 3 % en 2015. Pour Mathieu Plane, de l’OFCE, «ces politiques d’austérité réclamées par l’Europe pèsent sur la France. Il faut que la Commission lâche du lest».

Déjà en sursis, le gouvernement doit agir vite. S’il ne parvient pas à relever sa croissance et donc à renflouer les caisses de l’Etat, il devra tôt ou tard recourir à un nouvel effort budgétaire. Autre épée de Damoclès : son engagement d’inverser la courbe du chômage à la fin 2013. Selon l’OFCE, il faut au moins 1,5 % de croissance pour commencer à recréer des emplois.

 

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