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Quelles sont les conséquences de la récession ?

Photo d'illustration de Bercy.[LOIC VENANCE / AFP]

La France est  entrée en récession avec le recul de 0,2% de son produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre, selon l'Insee. Est-ce grave ? Oui, et voici pourquoi.

La Grèce, l'Espagne, l'Italie, Chypre, les Pays-Bas, le Portugal et la Slovénie… Voici la longue liste des pays de la zone euro qui seront à coup sûr en récession cette année. Il faut désormais ajouter la France.

 

Plus personne ne souhaite prendre de risque

Pour entrer "officiellement" en récession un pays doit afficher au moins deux trimestres consécutifs de PIB en baisse. En d'autres termes, un pays produit moins de richesse qu'auparavant. La France affiche un recul de 0,2% de son PIB au premier trimestre. L'économie française est à l'arrêt, l'activité des entreprises est grippée.

Une situation qui résulte bien souvent du comportement des agents économiques. Les ménages, les entreprises ou les collectivités diminuent leur consommation ou leurs investissements. Plus personne ne souhaite prendre de risque sur l'avenir. Les biens durables comme l'automobile mais aussi l'immobilier sont les premiers touchés. On le constate déjà aujourd'hui avec la chute des prix immobiliers, l'attentisme des candidats à la propriété et la dégringolade des ventes automobiles.

Or en réduisant leurs interventions dans l'économie, les ménages et les entreprises provoquent une baisse générale d'activité. Si ce n'est qu'avec une consommation en berne et des carnets de commandes qui fondent, les entreprises touchées réagissent et adaptent leurs coûts… en mettant en place des plans sociaux. En d'autres termes, la récession est synonyme de plus de chômage. La litanie des plans sociaux en est une traduction cinglante.

 

Des solutions, mais des sacrifices

Pour sortir de cette mauvaise passe que la France a déjà connu en 2009 et en 1993, les solutions existent, mais ne sont pas très aisées à mettre en œuvre. 

Il y a la solution du plan de relance. Ce qu'avait fait Nicolas Sarkozy en 2009. Mais le très haut niveau de la dette (90%) ne permet pas au gouvernement d'envisager un plan massif avec de l'argent public pour soutenir l'activité. Il n'en n'a plus les moyens et l'Etat ne peut pas jouer cette carte au risque de voir la note de sa dette bondir et se retrouver dans une situation comparable à l'Espagne ou la Grèce.

L'autre porte de sortie, c'est l'exportation qui peut relancer l'activité des entreprises. Aujourd'hui la France est très loin du compte avec une balance commerciale négative de 67 milliards d'euro en 2012. Faudrait-il encore que la France soit compétitive. Elle ne l'est plus.

Pour le redevenir, elle doit rendre plus souple son marché du travail. Syndicats et patronats se sont mis d'accord sur un pacte début janvier, et il devrait connaître une traduction législative avant l'été.  

Mais la meilleure parade c'est la dévaluation. Dévaluer permettrait de redonner immédiatement de la compétitivité aux produits fabriqués en Europe et donc à nos entreprises. Mais avec l'Euro, c'est parfaitement impossible. Les 17 pays de la zone euro doivent se concerter et aucun consensus ne semble poindre à ce sujet.

 

L'austérité assurée ?

Reste la solution de l'austérité et de la réduction des dépenses. C'est celle vers laquelle le gouvernement, sans le dire, est en train de se résoudre. La commission européenne l'exhorte à le faire : "poursuivre ses efforts budgétaires et ses réformes structurelles pour la croissance et l'emploi", rappelant que "sa santé est au cœur de la stabilité de toute la zone" euro.

Sur ce front, le gouvernement a affiché son ambition de réaliser 60 milliards d'euros d'économies sur le quinquennat. Plusieurs secteurs très dépensiers sont explorés, même si l'exécutif se montre peu disert sur ses pistes : à commencer par la politique familiale pour lesquelles les allocations pourraient être fiscalisées et plafonnées.

Une réforme des retraites est également dans les cartons avant la fin de l'année. Parallèlement, patronat et syndicats débattent des régimes complémentaires Agirc Arrco et envisagent de décider que les revalorisations des pensions puissent être, pendant cinq ans, inférieures à l'inflation. Les autres pistes sont connues mais pas consensuelles : hausse des cotisations, allongement de leur durée, report de l'âge de départ en retraite.

Les collectivités locales devront également se serrer la ceinture : la dotation que leur verse l'Etat sera réduite de 3 milliards en tout sur 2014-2015, le double de ce qui était initialement prévu. Enfin le gel des salaires des fonctionnaires a l'air inscrit dans le marbre. Le ministère de la Fonction publique a souligné que "le retour de la croissance et de la compétitivité" bénéficierait aux agents du public, laissant entendre que faute de croissance, ce gel se poursuivrait.

 

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