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Kirsten Dunst, super-girl

Kirsten Dunst[CC/david_shankbone]

On la surnomme Kiki, tellement elle semble familière, accessible. Direct Matin l’avait rencontré en 2007 à l’occasion de la sortie du troisième volet de la trilogie imaginée par Sam Raimi. Portrait d’une actrice américaine, représentative de la génération « adulescence ».

 

Archive – Article publié le mercredi 2 mai 2007

 

Depuis ses débuts, l’actrice a parcouru un long chemin. Elle a grandi et mûri, comme en témoignent ses récents films et projets : après avoir incarné Marie-Antoinette, puis Mary-Jane, la petite amie de Spider-Man, l’actrice s’oriente vers des films plus engagés politiquement : « Plus je vieillis, plus je suis passionnée par le monde dans lequel je vis, parce que je commence à penser à fonder une famille ».

 

Vidéo : Kirsten Dunst dans Entretien avec un vampire (1994)

 

 

Premiers succès

Les rôles d’enfant et d’adolescente ont pourtant porté aux nues la belle actrice. Sa carrière au cinéma commence sous les meilleurs auspices : elle débute à l’âge de 7 ans dans New York Stories, film à sketches signé Woody Allen, Martin Scorsese et Francis Ford Coppola. Elle avait auparavant tourné dans quelques spots publicitaires. Mais c’est avec Entretien avec un vampire de Neil Jordan qu’elle rencontre son premier succès. Kirsten tourne alors au côté de Tom Cruise et Brad Pitt et, pour son rôle de fillette sanguinaire, obtient une nomination aux Golden Globes. Elle n’a que 12 ans. Les rôles d’enfant au cinéma sont nombreux pour peu d’élus. Kirsten fait partie des gosses chéries d’Hollywood, à la manière de Leonardo DiCaprio. Elle enchaîne les tournages au côté d’acteurs prestigieux : Susan Sarandon (Les quatre filles du docteur March), Robin Williams (Jumanji) ou Robert De Niro (Des hommes d’influence).

Comme beaucoup d’enfants stars, la jeune femme n’a pas choisi le métier d’actrice. Poussée par une mère qui sentait sa fille destinée à briller sous le feu des projecteurs, Kirsten porte un regard parfois sombre sur son enfance hollywoodienne. Elle reconnaît s’être amusée lors des castings et des tournages mais affirme qu’« on ne peut pas grandir comme un enfant normal en faisant le travail d’acteur ». Et d’ajouter : « Je ne pousserai jamais mes enfants vers le cinéma, même si en tant qu’enfant, j’ai adoré faire l’actrice ». Kirsten en a voulu à sa mère. « Quand je pense au passé, je m’aperçois que ce n’était pas mon plaisir personnel et que j’essayais de satisfaire ma mère, mon agent ou mon coach », a-t-elle dit.

 

Vidéo : Kirsten Dunst dans Jumanji (1995)

 

 

La rencontre avec Sofia Coppola

Pour les enfants acteurs, l’adolescence s’avère souvent difficile, une période synonyme de passage à vide dans une carrière encore jeune. Là où d’autres errent, Kirsten a la chance de faire une rencontre : elle croise à Toronto le chemin de Sofia Coppola. Pour son premier film, celle-ci propose à l’actrice le rôle de Lux Lisbon, une jeune fille qui se désespère dans l’Amérique des années 70. Symbole d’une féminité naissante, l’actrice alors âgée de 16 ans, sait mettre son évanescence naturelle au service d’un rôle à mille lieux des teenagers-movies. Avec Virgin Suicides et le destin tragique de ces cinq sœurs en mal de vivre, Sofia Coppola promeut Kirsten en égérie de l’adolescence. La critique salue unanimement sa prestation. Entre la réalisatrice et son actrice, c’est le coup de foudre. Kirsten dira de Sofia : « Elle est la seule cinéaste à me filmer telle que je suis ». L’actrice se considère comme une « extension d’elle ».

 

Vidéo : Bande-annonce de Virgin Suicides (1999)

 

 

Les deux femmes, sans se ressembler, connaissent quelques similitudes dans leur vie. Comme son actrice fétiche, Sofia est jeune (28 ans au moment où elle tourne Virgin Suicides). Fille du réalisateur Francis F. Coppola, elle a, tout comme Kirsten, baigné dès sa plus tendre enfance dans le cinéma. Mais ce qui rapproche sans doute le plus les deux femmes, c’est le rapport qu’elles entretiennent avec ce que représente l’adolescence dans la vie d’un individu, comme si l’une vivait cet état pour que l’autre puisse mieux le filmer.

Pour son troisième film, Sofia Coppola choisit une nouvelle fois d’évoquer la transition de l’enfance à l’âge adulte, le passage de l’insouciance à la responsabilité au travers du portrait de Marie-Antoinette. Naturellement, elle confie le rôle de la souveraine autrichienne à Kirsten Dunst. Pour la première fois, la jeune femme porte entièrement un film sur ses épaules. Elle illumine tous les plans de sa présence en incarnant une adolescente étrangère qui découvre un monde hostile et codifié, celui de la cour de Versailles. Présenté l’année dernière en compétition officielle à Cannes, Marie-Antoinette déroute le public par son postmodernisme. Kirsten vit mal ce désaveu : « Après Marie-Antoinette, je ne voulais plus tourner. Je me suis rendue malade à trop vouloir donner de ma personne ». Comme un enfant en mal d’amour, Kirsten déprime : « J’ai traversé une période horrible où plus rien de ce que je faisais ne m’intéressait ». Aujourd’hui, en partie grâce à la peinture, elle va mieux.

 

Vidéo : Kirsten Dunst dans Marie-Antoinette (2006)

 

 

La consécration

C’est en effet avec l’homme-araignée que Kirsten accède à la gloire en 2002 en interprétant Mary-Jane, la petite amie du super-héros. Pour le rôle, la blonde (Kirsten est d’origine allemande et suédoise) se mue en rousse sensuelle. Adaptation cinématographique des célèbres comics Marvel, il s’agit une fois de plus d’un film aux réminiscences adolescentes. Le premier volet de la saga est un cap dans la carrière de l’actrice qui s’était tenue jusque-là à l’abri des grosses productions. Spider-Man est l’un des super-héros les plus populaires au monde. Le film engrange plus de 400 millions de dollars sur le seul territoire américain. Voilà Kirsten Dunst propulsée au rang de star.

 

Vidéo : Kirsten Dunst dans Spider-Man (2002)

 

 

Régulièrement élue parmi les femmes les plus sexy du monde, elle doit désormais composer avec la presse people et les ados du monde entier qui se délectent de ses histoires de cœur ou du choix de ses tenues. La star devient l’icône des ados. On la voit dans les magazines au bras de jeunes acteurs comme Jake Gyllenhaal (Le secret de Brokeback Mountain) ou du chanteur Johnny Borrell. Bien qu’habituée à la médiatisation, Kirsten a du mal à vivre ce statut de célébrité : « Je devenais dépressive lorsqu’un magazine me tombait entre les mains avec de mauvaises photos de moi... Je préfère tout éviter ».

L’actrice décide d’emménager à New York pour fuir la folie des paparazzis d’Hollywood. Sa participation aux deux opus suivants de Spider-Man prouve que la comédienne a su s’adapter aux contraintes d’une vie médiatique intense. Pour Spider-Man 3, Kirsten confesse n’avoir jamais été aussi à l’aise et forte dans son jeu. Kirsten a pris du recul sur son métier et paraît plus sereine. « Etre actrice n’est pas ma vie. C’est juste mon métier. Il me passionne, j’adore jouer. [...] Si jamais je ne suis plus actrice demain, ma vie ne sera pas finie pour autant ». La fin de sa carrière ne semble heureusement pas pour tout de suite.

 

Vidéo : Kirsten Dunst dans Melancholia (2011)

 

 

Depuis la fin de la trilogie des Spider-Man, la jeune comédienne a multiplié les expériences et semblent délaisser les blockbusters. Après une cure dans un établissement spécialisé pour soigné une dépression en 2008, Kirsten Dunst a joué chez Lars Von Trier (Melancholia, 2011) qui lui a permis d’obtenir le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes 2011, dans une adaptation du célèbre roman de Jack Kerouac Sur la route (Walter Salles, 2012) et a retrouvé son amie Sofia Coppola le temps d’une apparition fugace dans The Bling Ring (2013).

 

Vidéo : Kirsten Dunst dans Sur la route (2012)

 

 

Kirsten Dunst, 31 ans, près de cinquante films, belle et bien dans sa peau, serait-elle la super-girl du cinéma ? « Je n’ai pas besoin d’avoir des pouvoirs pour être une super-girl. Je pense que nous connaissons tous des super-héros dans nos vies ; des gens qui aident les autres, qui ont un grand cœur... Je préfère ces héros-là à ceux des films ». L’enfant chérie d’Hollywood, l’égérie des rôles d’adolescente, au cinéma comme dans la vie, est devenue femme.

 

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