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Sarah Jessica Parker, une actrice fidèle à sa passion

Sarah Jessica Parker en 2008[CC/Rubenstein]

A elle seule, Sarah Jessica Parker, «SJP» pour les intimes, incarne le succès de Sex and the City. De ses débuts sur le petit écran à la consécration avec «Sex and The City», retour sur la trajectoire de la «petite fiancée de l’Amérique».

 

Archive – article publié le mercredi 28 mai 2008

 

Le parcours de Sarah Jessica Parker est une illustration parfaite de «l’American dream». Le rêve américain. Ce mythe fondateur des Etats-Unis où, depuis l’arrivée des premiers colons, chacun peut, quelles que soient ses chances de départ, s’élever socialement. C’est le cas de Sarah Jessica Parker, «SJP» pour les fans et les intimes. Venue du fin fond des Etats-Unis, (Nelsonville, Ohio), issue d’une famille recomposée (sa mère épouse un chauffeur routier en secondes noces) que ses biographes qualifient de digne et simple. Enfant, elle connaît les coupures d’électricité pour factures impayées, ou les paires de chaussures usées jusqu’à la corde. Cette quatrième enfant d’une fratrie de huit ne sortira pas du ruisseau grâce à de gentilles marraines penchées sur son berceau, mais par un travail opiniâtre, une persévérance inextinguible et une volonté sans faille. Sarah Jessica est une femme déterminée qui a les pieds sur terre, et non dans les futiles escarpins Manolo Blahnik que chausse Carrie Bradshaw, qu’elle incarne à l’écran.

 

Vidéo : Sarah Jessica Parker dans Ed Wood (Tim Burton, 1994)

 

 

La petite fiancée de l’Amérique

Sarah Jessica Parker attrape très tôt le virus de la scène. Née le 25 mars 1965, elle fait sa première apparition sur le petit écran à l’âge de huit ans dans La petite fille aux allumettes. Puis ce sont les planches de Broadway qui l’accueillent à onze ans dans Les innocents, dirigé par Harold Pinter au côté de la comédienne Claire Bloom. Soucieuse de l’encourager, toute sa famille déménage alors dans le New Jersey. A douze ans, on peut l’applaudir dans la comédie musicale Annie. En 1982, elle quitte les planches et Broadway. Choisie pour jouer le premier rôle de la série télé Square Pegs, elle entre dans l’univers artistique qui lui apportera la notoriété. Le cinéma finit à son tour par lui ouvrir ses portes. Plusieurs rôles secondaires lui sont offerts, notamment dans Footloose en 1984 aux côtés de Kevin Bacon.

Le réalisateur Tim Burton la choisit pour Ed Wood (1994),  où elle incarne la femme du célèbre réalisateur Ed Wood, interprété par Johnny Depp. L'actrice retrouve le réalisateur d'Alice au Pays des merveilles dans Mars Attacks ! (1996), un film mêlant comédie burlesque et science-fiction. Mais c’est le producteur Darren Star qui lui offre en 1998 le rôle de sa vie.

 

Vidéo : Sarah Jessica Parker dans Mars Attacks ! (Tim Burton, 1996)

 

 

Le rôle de sa vie

En 1998, Darren Star, magicien américain de la série télé (Beverly Hills 90210, Melrose Place) la choisit pour le rôle principal d’une nouvelle série diffusée sur la chaîne privée HBO. Sex and The City raconte l’histoire de quatre «célibattantes» trentenaires vivant à Manhattan. Sociologiquement, le concept est bien vu. La révolution sexuelle des années 1960 et 1970 s’essouffle, beaucoup en sont revenus. Au tournant du siècle, nombreux sont les jeunes adultes qui tiennent un nouveau discours sur le sexe, sans tabou, dépassionné, utilitaire parfois, égocentrique souvent.

C’est précisément à ce public, prescripteur de modes et «key opinion leader», que s’adresse Sex and The City. Le pari était audacieux. Il a été largement couronné en retour. Et «SJP» alias Carrie Bradshaw est pour beaucoup dans ce succès d’audience international. Elle devient Carrie Bradshaw, chroniqueuse branchée du New York Star, l’une des quatre célibataires trentenaires de la série Sex and the City, diffusée initialement sur la chaîne privée américaine HBO. Plus qu’un divertissement, ce programme devient un véritable phénomène.

Sex and The City a révolutionné le monde des séries. Imposant un ton nouveau et impertinent – pour la première fois à la télévision les femmes parlent de sexe de façon libérée – et une esthétique glamour, Sex and The City va remporter de nombreuses récompenses. Nommée cinquante fois aux Emmy Awards, la série en obtient sept, dont un pour «SJP». La série est également récompensée par huit Golden Globes, dont celui de la meilleure série, celui de la meilleure actrice pour Sarah Jessica Parker (à quatre reprises: 2000, 2001, 2002, et 2004) et celui de la meilleure actrice dans un second rôle pour Kim Cattrall, qui interprète le personnage de Samantha Jones.

 

Vidéo : Sarah Jessica Parker dans Sex and the City

 

 

Icône malgré elle

Objet de réflexion sociologique passionnante sur les acquis et les mirages de la sexualité contemporaine, Sex and The City est aussi, plus futilement, un laboratoire des modes contemporaines. C’est à la styliste Patricia Field (Le diable s’habille en Prada, mais aussi Ugly Betty) que la production a confié le soin de créer un look à cette nouvelle héroïne. A 70 ans, «Pat» est aujourd’hui une incontournable de la mode «made in USA». Et sans elle, Sex and The City n’aurait sans doute pas la saveur qu’offre le subtil mélange déjanté et glamour. Mélange de vêtements haute couture et vintage soigneusement choisis : Carrie Bradshaw est née.

Avec ce rôle, Sarah Jessica Parker devient une icône de la mode. Et ses trois comparses aussi. Il n’est pas rare dans la rue aujourd’hui de croiser des fashionistas que l’on croirait toutes droites sorties de la série. Et dans Sex and The City, on ose. Les imprimés, les cotonnades, les touches hippies, les petites tenues en boîte, les tutus, les couleurs flashy et les accessoires – même les plus intimes – tout est bon pourvu qu’on assume avec décontraction. Souvent comparée à son personnage, Sarah Jessica Parker estime cependant n’avoir pas grand-chose en commun avec le personnage qu’elle a incarné pendant six ans à la télévision et à deux reprises au cinéma. Elle ne se maquille quasiment pas et ne porte pas de talons hauts. «Prude et pudique», comme elle se qualifie elle-même, l’actrice ne ressemble en effet pas à Carrie, modèle de femme libérée, capable de toutes les absurdités et coups de tête.

 

Vidéo : Bande-annonce de Mais comment font les femmes ?

 

 

Working girl

Si Sarah Jessica Parker sait incarner avec talent les personnages les plus fantaisistes, elle devient rationnelle hors des plateaux et sait gérer sa carrière avec le professionnalisme le plus rigoureux. L’actrice est ainsi devenue productrice exécutive de la série Sex and The City en 2001. Cette nouvelle responsabilité lui a permis d’orienter les choix artistiques de la série. Elle saura tirer parti de la notoriété que celle-ci lui a apportée, en particulier dans le domaine... de la mode ! Elle devient l’égérie de la marque Gap en 2004. Influencée par les affectueux encouragements de son mari, Matthew Broderick, elle crée ensuite sa propre fragrance en 2005 : Lovely, concrétisant ainsi un rêve qui remontait à près de vingt ans, et drainant un chèque substantiel d’un million de dollars, réglé rubis sur l’ongle par son partenaire Coty.

Comme son personnage, Sarah Jessica Parker s’intéresse à l’univers de la mode. Même si elle avoue ne pas prêter grande attention au maquillage ni aux talons hauts au quotidien, il n’est pas rare de l’apercevoir vêtue de sublimes tenues de grands créateurs sur le tapis rouge des avant-premières. En témoigne la robe de tulle noir signée Alexander McQueen que l’actrice américaine portait récemment à Londres. La jeune femme a même créé sa propre ligne de vêtements, Bitten. «Quand la série s’est achevée, j’ai eu la chance qu’on me le propose, expliquait-elle à Direct Matin lors d’une rencontre à New York en 2008, pour la promotion de Sex and the City, le film. Démocratiser la mode me motive particulièrement. Cela signifie quelque chose pour moi. Spécialement compte tenu du milieu dont je viens.»

La star revendique sa fierté de démocratiser la mode, et n’oublie pas l’époque où sa mère avait les plus grandes difficultés à lui payer une garde-robe convenable. Ambassadrice de l’Unicef, Sarah Jessica Parker semble donc avoir conservé la tête froide, le cœur généreux et une volonté de fer. Comme Carrie Bradshaw, «SJP» est un visage représentatif de la femme contemporaine. Mariée à l’acteur Matthew Broderick et mère de trois enfants (elle a fait appel à une mère porteuse pour la naissance de ses jumeaux), «SJP» accède à la notoriété et devient l’idole de toute une génération de it girls. «Il est presque impossible de trouver une personne qui vous aimera pour vous. J’ai été assez chanceuse pour en trouver trois», confie Carrie Bradshaw. Sarah Jessica Parker peut, quant à elle, se vanter d’en avoir des milliers.

 

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