Le secrétaire général de l'Elysée Pierre-René Lemas a dévoilé à 11H15 la liste des membres du gouvernement de Manuel Valls, une équipe plus compacte et paritaire composée de 16 ministres. Tout ce qu'il faut en savoir.
La liste complète des ministres du gouvernement de Manuel Valls
Les consacrés.
En accédant au poste de ministre de l'Education Nationale, Benoît Hamon est l'un des grands gagnants de cette recomposition gouvernementale. Relativement discret sous Jean-Marc Ayrault, sa proximité avec Manuel Valls est récompensée. Arnaud Montebourg, qui quitte le Redressement productif pour l'Economie (Michel Sapin gérera les Finances), est aussi l'un des gagnants dans ce nouveau gouvernement. Si les profils des deux hommes sont différents, ils incarnent tous deux "l'aile gauche" du PS, ce qui pourrait rassurer une partie de son électorat traditionnel. Najat Vallaud-Belkacem qui voit son portefeuille du Droit des femmes élargi à la Jeunesse, aux Sports et à la Ville, est également récompensée.
Ségolène Royal : la résurrection
En héritant d'un superministère de l'Ecologie et la Transition énergétique, Ségolène Royal revient par le haut. Avec ce portefeuille emblématique, à forte visibilité, elle peut bénéficier d'un tremplin efficace pour parachever son retour au coeur de l'arène politique. L'arrivée au sein du gouvernement de la mère des quatre enfants de François Hollande, plus anecdotiquement, est aussi rendue possible par l'éclipse de Valérie Trierweiler.
Les survivants
Reconduits à la tête de la Défense pour Jean-Yves Le Drian, de l'Agriculture pour Stéphane Le Foll et de la Culture pour Aurélie Filipetti, ces trois ministres se voient confortés à des postes où ils ont oeuvré sans trop de couacs sous Jean-Marc Ayrault. En revanche, le maintien de Christiane Taubira au ministère de la Justice, est une vraie surprise. Mise en position délicate à la suite de son mensonge sur les écoutes de Nicolas Sarkozy, destabilisée par les révélations sur ses diplômes, contestée pour son projet de réforme pénale, elle était donnée partante.
L'Intérieur : Valls gagne contre Hollande
Le choix du locataire de la Place Bauveau était l'objet d'âpres discussions entre François Hollande - qui poussait son ami François Rebsamen, recalé en 2012 - et Manuel Valls, qui était hostile à ce choix. Ce ministère ayant échu au consensuel Bernard Cazeneuve (qui poursuit ainsi son parcours ascendant), c'est le signe d'une victoire pour Manuel Valls. François Rebsamen fait néanmoins son entrée au gouvernement, au poste de ministre du Travail, de l'Emploi et du dialogue social. Un poste crucial.
Les grands perdants
Deux figures d'envergure sortent de ce nouveau gouvernement, manifestement sanctionnés pour les résultats contestables de leur action sous le précédent gouvernement. C'est le cas de Vincent Peillon, mis à mal par la réforme des rythmes scolaires, toujours contestée, ou par la polémique plus récente sur les théories du genre. C'est aussi le cas de Pierre Moscovici qui a eu du mal à défendre son bilan à l'Economie et aux Finances. Ministre emblématique, Cécile Duflot n'a pas été reconduite comme elle l'avait elle-même anoncée. Aucun ministre écologiste dans ce gouvernement : ce qui laisse supposer des lendemains difficiles au Parlement pour le gouvernement ou la majorité s'annonce de plus en plus ténue.
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