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Copé exige la transparence des partis et médias

Le président de l'UMP Jean-François Copé s'adressant à la presse lundi 3 mars 2014 au siège de l'UMP à Paris [Thomas Samson / AFP] Le président de l'UMP Jean-François Copé s'adressant à la presse lundi 3 mars 2014 au siège de l'UMP à Paris [Thomas Samson / AFP]

La meilleure défense, c'est l'attaque: Jean-François Copé, accusé par Le Point d'entretenir des relations d'argent avec le monde des affaires, a lancé lundi une contre-offensive en demandant "la transparence" financière des partis politiques mais aussi de la presse, sur un ton acerbe.

 

Le Parti socialiste a reproché au président de l'UMP d'"esquiver", un haut responsable du FN fustigeant "une stratégie de diversion".

Depuis la parution jeudi de l'hebdomadaire, qui l'accuse d'avoir favorisé une société de communication fondée par deux de ses proches au détriment des finances de son parti, M. Copé n'a eu de cesse de dénoncer des "accusations mensongères".

La plainte en diffamation qu'il a promise la semaine dernière contre le journal sera déposée mardi matin, selon son entourage.

Lundi, lors d'une "déclaration solennelle" au siège de l'UMP à Paris, montant le ton de plusieurs crans, il a dénoncé avec des mots au vitriol "certains organes de presse" aux "méthodes dignes de l'Inquisition", "le cirque médiatique" et son "lynchage public".

De manière inhabituelle, M. Copé, qui donne généralement l'image d'un homme plein d'assurance, est apparu "très tendu, la voix blanche", dixit l'ancien ministre UMP, Dominique Bussereau. "Jean-François a été blessé, heurté" et réagit comme "quelqu'un d'écorché", a commenté le sénateur Roger Karoutchi, qui se dit "sarkopéiste".

La Une de l'hebdomadaire Le Point du jeudi 27 février, où le président de l'UMP est accusé d'avoir favorisé une société amie aux frais de son parti [Joël Saget / AFP]
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La Une de l'hebdomadaire Le Point du jeudi 27 février, où le président de l'UMP est accusé d'avoir favorisé une société amie aux frais de son parti
 

Une cinquantaine de journalistes étaient venus écouter la déclaration du chef de l'UMP retransmise en direct sur les chaînes d'information en continu.

S'adressant à "(s)es chers compatriotes", M. Copé s'est dit victime d'une "véritable chasse à l'homme". "Depuis quelques jours, je fais l'objet d'une campagne de presse particulièrement agressive, je dirais même haineuse (...) L'UMP fait l'objet d'attaques incessantes qui ont quitté le champ de la politique pour se nourrir des armes des lâches, des armes que sont la rumeur, les insinuations et les manipulations", a-t-il lancé.

 

"Une manœuvre dilatoire à pleurer de rire" 

"Je veux dire aux Françaises et aux Français que j'ai toujours exercé mes fonctions avec droiture et honnêteté. Je ne suis dupe de rien, les Français non plus ne sont dupes de rien. Les ficelles sont tellement grosses, à quelques semaines de scrutins tellement importants pour notre pays", a-t-il ajouté, en référence aux municipales de fin mars et européennes de fin mai.

Comme "on exige de l'UMP, et de l'UMP seule, de faire preuve d'une transparence qu'aucun autre acteur politique ne s'impose à lui-même", M. Copé a voulu que chaque parti, à l'instar du sien, soit soumis aux mêmes exigences.

Il a annoncé deux propositions de lois: l'une exigeant la transparence financière de tous les partis politiques depuis 2007, l'autre soumettant les médias subventionnés par l’État "aux mêmes contrôles que ceux imposés aux parlementaires". La deuxième proposition de loi prévoit la mise en place d'une autorité indépendante chargée d'appliquer ces nouvelles règles.

Dans l'attente de l'éventuelle adoption de ces textes, M. Copé a donné immédiatement instruction à ses services "de bien vouloir mettre l'intégralité de la comptabilité de l'UMP, ainsi que les archives concernant les campagnes présidentielles de 2007 et 2012, dans une pièce qui sera scellée par un huissier" et "rouverte à l'adoption de ces deux lois".

Le patron du PS, Harlem Désir, a estimé que M. Copé avait "esquivé", d'autres responsables socialistes, raillant un "Copé délirant", ont rappelé qu'en septembre, il avait voté contre la législation sur la transparence de la vie publique élaborée après le scandale Cahuzac.

Lors du vote à l'Assemblée, seuls 4 des 198 députés UMP et apparentés avaient voté cette loi, dont l'ancien ministre Laurent Wauquiez, et 3 s'étaient abstenus (Gérald Darmanin, Thierry Mariani et Valérie Pécresse). De son côté, M. Copé avaient jugé les dispositions de cette loi "inutiles et dangereuses".

Dans un communiqué laconique à l'AFP, François Fillon, ancien rival de M. Copé à la présidence de l'UMP en 2012, a indiqué que les propositions de ce dernier seraient discutées "après les municipales".

Étienne Gernelle, directeur de publication du Point, a dénoncé une "manœuvre dilatoire pour ne pas publier les comptes de l'UMP (...) à pleurer de rire".

 

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