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Stéphane Le Foll : "Il faut valoriser l'enseignement agricole"

Stéphane Le Foll le 7 janvier 2014 à Paris. [Eric Piermont / AFP/Archives]

Alors que le Salon de l’agriculture a ouvert ses portes samedi dernier, Porte de Versailles, à Paris, le ministre de tutelle, Stéphane Le Foll, y sera présent mardi pour promouvoir l’enseignement agricole. Il en profitera aussi pour défendre les orientations du secteur.

 

L’enseignement agricole est-il un enjeu important ?

C’est le deuxième réseau d’enseignement de notre pays, avec près d’un demi-million d’élèves. Neuf sur dix en sortent avec un diplôme et un emploi. Il faut donc le valoriser, le faire connaître à tous les jeunes qui cherchent leur voie et lui donner plus de moyens. Avec la loi d’avenir agricole, nous allons encourager la mobilité sociale et l’accès à l’enseignement supérieur, ouvrir à l’international et orienter vers l’agro-écologie.

 

Vous avez fait de ce dernier point une priorité…

L’agro-écologie consiste à intégrer l’environnement comme un facteur de compétitivité de notre agriculture. Son avenir passe par cette nouvelle approche, sur laquelle la France peut prendre le leadership. Nous comptons valoriser notre innovation et notre recherche à l’international.

 

Pourquoi avoir favorisé les éleveurs lors des discussions sur la Politique agricole commune ?

Nous avons voulu privilégier l’élevage, qui souffrait le plus, sans pour autant déséquilibrer les autres productions. La culture des céréales se développait mais l’élevage accusait les retards les plus importants. Il fallait donc rééquilibrer les aides.

 

Y a-t-il selon vous une crise de confiance des consommateurs à l’égard de leur alimentation ?

On a eu récemment affaire à des scandales, dont celui de la viande de cheval, qui sèment le doute. Mais il ne faut pas oublier qu’au regard des quantités considérables de nourriture produites et consommées en France, seule une infime partie peut poser problème. Mais chaque faille est regrettable et fait courir des risques à toutes les filières. Il faut donc lutter contre les fraudes et les tricheurs, et nous avons renforcé les sanctions pour les dissuader.

 

Et ce malgré la diminution des effectifs chargés des contrôles ?

Lorsque je suis arrivé à la tête du ministère de l’Agriculture, 620 emplois avaient été supprimés dans le précédent quinquennat. On a donc d’abord stoppé l’hémorragie, et nous allons maintenant nous réorganiser pour rendre ces contrôles plus efficaces. Enfin, nous favorisons l’organisation des producteurs pour valoriser l’excellence de la traçabilité française. Nous venons donc de lancer avec eux le label  " Viandes de France", qui assure aux consommateurs l’origine des viandes : issues d’animaux nés, élevés, abattus et transformés en France.

 

Quelle est la position du gouvernement sur les OGM ? Avez-vous bon espoir d’arriver à négocier au niveau européen ?

Aujourd’hui, le gouvernement refuse la mise en culture en France des OGM autorisés à l’échelle européenne. Nous faisons le nécessaire pour maintenir l’interdiction. Mais à plus long-terme, notre objectif est de renégocier le cadre européen qui régit les autorisations sur les OGM. Il s’agit de donner aux Etats membres un cadre juridique qui leur permette de faire des choix clairs, en analysant coûts et bénéfices qui peuvent être attendus ou non des OGM. Ce cadre n’existe pas aujourd’hui et ce n’est pas normal.

 

Le traité de libre-échange transatlantique suscite de nombreuses inquiétudes chez ceux qui craignent que des produits alimentaires autorisés en Amérique du Nord mais pas en France viennent inonder le marché français…

Ces inquiétudes sont fondées et nous restons extrêmement vigilants. Nous n’accepterons pas un accord qui remettrait en cause notre conception de l’alimentation, notamment les règles sanitaires, l’interdiction du clonage et des hormones de croissance... Nous avons négocié avec la Commission européenne un mandat  qui intègre ces lignes rouges, c’est à dire des choses que nous n’accepterons pas.

 

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