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Salon de l'agriculture : débats autour des OGM

Un robot se sert dans la "cuisine" pour ensuite nourrir les vaches, dans une ferme d'Erbrée, le 18 février 2014 [Jean-François Monier / AFP] Un robot se sert dans la "cuisine" pour ensuite nourrir les vaches, dans une ferme d'Erbrée, le 18 février 2014 [Jean-François Monier / AFP]

Au salon de l'agriculture cette année, l'élevage industriel, les OGM ou la traçabilité des produits seront plus que jamais au cœur des débats, après de nombreux scandales alimentaires et des projets qui divisent, comme la ferme des 1.000 vaches.

Les nouvelles technologies et l'agriculture urbaine sont les deux thèmes de ce 51e salon qui s'ouvre samedi, en présence de François Hollande. "On voulait sortir de l'image d'Épinal de l'agriculteur car ce n'est pas ça l'agriculture compétitive", martèle Jean-Luc Poulain, président de l'événement.

L'agriculture compétitive ce sont selon lui les drones dans les champs qui aident à la gestion des parcelles, des machines agricoles ultra sophistiquée ou des robots pour nourrir ou traire les vaches.

"Si on veut rester dans la cour des grands, il faut s'appuyer sur ces technologies", plaide Jean-Luc Poulain.

Un tracteur de la FNSEA défile à Toulouse le 14février 2014 [Pascal Pavani / AFP/Archives]
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Un tracteur de la FNSEA défile à Toulouse le 14février 2014
 

Car si la France reste la première puissance agricole en Europe, elle ne cesse de reculer au niveau mondial, où elle est passée en quelques années du rang de 2e exportateur agroalimentaire au 5e.

Mais comment remonter la pente? D'un côté, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, croit en l'"agroécologie", certain que respect de l'environnement n'est pas incompatible avec productivité et compétitivité. De l'autre, la puissante FNSEA, syndicat agricole majoritaire, demande du "réalisme".

Le syndicat tiendra d'ailleurs, vendredi, des états généraux pour demander entre autre au gouvernement un allégement des normes environnementales pesant sur les exploitations et une simplification administrative, espérant obtenir des réponses du président de la République dés l'inauguration samedi.

La FNSEA demande par exemple que la simplification des procédures pour la création ou l'extension des porcheries soit accordée à tous les élevages, explique à l'AFP Xavier Beulin, son président.

 

- Des "fermes-usines"? -

 

Depuis janvier, les éleveurs de porcs (jusqu'à 2.000 têtes) n'ont plus besoin pour ouvrir ou agrandir une porcherie d'une "autorisation", qui s'accompagnait d'une longue enquête administrative destinée à en mesurer l'impact environnemental.

Une décision qui a offusqué les organisations environnementales, les rejets nitratés issus du lisier étant considérés comme une cause majeure de pollution des eaux et de prolifération des algues vertes sur le littoral.

Un employé contrôle des carcasses de boeuf dans un abattoir en Bretagne, le 4 décembre 2013 [Jean-François Monier / AFP/Archives]
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Un employé contrôle des carcasses de boeuf dans un abattoir en Bretagne, le 4 décembre 2013
 

Mais pour les filières d'élevage, qui souffrent économiquement, de telles mesures s'imposent pour se relancer.

Deux visions de l'agriculture s'opposent également sur le projet de la ferme des 1.000 vaches dans la Somme. Les "paysans" de la Confédération paysanne, les militants de protection de l'environnement et des animaux s'opposent vigoureusement à un projet d'élevage industriel qu'ils qualifient de "ferme-usine".

Xavier Beulin lui, ne veut pas diaboliser ce type de projets et objecte "que dans une exploitation (plus) grande, on maîtrise mieux les pollutions diffuses". Et puis, affirme-t-il, "on est dans une Europe à 28 et chez nos voisins, il y en a des fermes de 1.000 à 2.000 vaches".

 

- Consommateur déboussolé -

 

Et c'est sans compter sur le débat sur les OGM, ravivé cette semaine alors que le gouvernement a bien du mal à trouver un biais juridique pour assurer leur interdiction sur le territoire.

Stéphane Le Foll le 7 janvier 2014 à Paris [Eric Piermont / AFP/Archives]
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Stéphane Le Foll le 7 janvier 2014 à Paris
 

Au milieu de tout cela, reste le principal intéressé: le consommateur, qui a perdu ses repères face à des fraudes alimentaires de grande ampleur comme l'affaire des lasagnes au cheval l'hiver dernier.

"Pour rassurer le consommateur et lui donner une visibilité", le logo +Viande de France+ vient d'être lancé et sera un des gros axes de communication au salon", répond M. Le Foll.

Il demeure néanmoins que ce logo n'a aucune valeur contraignante et les industriels comme la grande distribution seront libres de l'utiliser ou pas. Car seule Bruxelles a le pouvoir de contraindre les pays européens à la transparence des étiquettes. Or la Commission ne semble pas prête à aller dans ce sens, arguant notamment qu'un étiquetage de l'origine des viandes sur les plats préparés coûterait trop cher.

M. Le Foll, de plus en plus isolé à Bruxelles ne cache pas du coup un certain agacement, estimant qu'après l'autorisation des farines animales pour nourrir les poissons d'élevage, l'autorisation en cours du maïs OGM TC1507 de Pioneer-Dupont, "il faudrait écouter ce que souhaite l'opinion européenne de temps en temps".

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