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La bataille des municipales

Jean-Luc Mélenchon. Jean-Luc Mélenchon.[FRANCK PENNANT / AFP]

Conserver à tout prix ses bastions, reconquérir les mairies perdues en 2008 ou créer la surprise : chaque parti va tenter à sa manière de tirer son épingle du jeu les 23 et 30 mars prochain.

 

La gauche en défense

> Objectif

«Conserver» les villes déjà à gauche et en «conquérir de nouvelles», «beaucoup d’autres». C’est l’objectif affiché par le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir. Officieusement, le PS espère surtout limiter les pertes. Après avoir remporté 55 % des villes de plus de 9 000 habitants en 2008, devenant majoritaire, la gauche sait qu’un reflux est inévitable.

> Stratégie

Pour sauver son pré carré, le PS compte sur sa «bonne gestion» des villes. A Lille par exemple, Martine Aubry, dont le bilan est plébiscité par ses administrés, devrait être réélue sans difficulté. Pour s’assurer la victoire, la gauche mise aussi sur l’union, notamment avec le Parti communiste, mais aussi avec Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et le Front de gauche (FG).

Dans certaines villes, comme à Paris ou à Toulouse, EELV et le FG font toutefois cavalier seul au premier tour. Pour se prémunir contre une éventuelle défaite, les militants socialistes tentent enfin de mobiliser les abstentionnistes, qui pourraient être nombreux, notamment parmi les électeurs déçus de François Hollande.

Officieusement, pour sauver leur fauteuil, certains élus s’évertuent à prendre leur distance avec le gouvernement, ôtant le logo du PS de leurs affiches. Paradoxalement, d’autres misent, eux, sur la venue de poids lourds du gouvernement pour les aider à convaincre les électeurs.

> Villes ciblées

Marseille, détenue par la droite depuis 1995, serait une prise de choix. Mais aussi Aix-en-Provence, Avignon, Nancy, Calais, Bayonne, Châteauroux, Albi, Montauban…

 

L’UMP en reconquête

> Objectif

Le parti d’opposition ne croit plus à une vague bleue mais espère bien sortir vainqueur du scrutin en «améliorant» ses positions. La cerise sur le gâteau serait de récupérer les mairies que le PS lui avait ravies en 2008.

> Stratégie

Pour obtenir sa revanche, l’UMP mise sur l’impopularité record de l’exécutif. Les angles d’attaque sont multiples : ras-le-bol fiscal, échec de l’inversion de la courbe du chômage ou encore contestation suite à la réforme des rythmes scolaires… Le président du parti, Jean-François Copé, compte aussi sur une «forte» abstention à gauche.

> Villes ciblées

L’UMP sait que gagner Paris sera très difficile. Elle espère toutefois reconquérir Toulouse et Strasbourg, perdues en 2008. Mais aussi Saint-Etienne, Caen, Metz, Reims, Angers, Auxerre, Ajaccio, Valence, Poissy…

 

Le centre à l’épreuve

> Objectif

L’UDI de Jean-Louis Borloo et le Modem de François Bayrou (alliés en novembre dernier au sein d’une formation baptisée l’Alternative) espèrent prouver que le centre est une force d’appoint indispensable aux deux grands partis, notamment face à la montée du Front national ; voire une alternative politique crédible.

> Stratégie

C’est là le paradoxe, l’UDI et le Modem n’ont pas adopté de stratégie commune. Dans certaines villes, les deux partis font alliance avec l’UMP (comme à Paris), mais dans de nombreux cas (84 % des villes de plus de 30 000 habitants, soit 220 communes), seule l’UDI fait liste commune avec l’UMP. Et pour cause, certains élus Modem se lancent dans la course au côté du PS, avec qui ils gèrent déjà plusieurs villes (comme Dijon).

Ce qui provoque des tensions, comme en a témoigné la semaine dernière un échange houleux entre François Bayrou et Jean-Luc Bennahmias, chef de file du Modem marseillais.

> Ville ciblée

Au soir du premier tour, tous les centristes auront les yeux braqués sur Pau, que François Bayrou tentera de ravir à la gauche pour la troisième fois ; cette fois avec l’aide de l’UMP.

 

Le FG tente de résister

> Objectif

Le Front de gauche (FG), notamment formé par le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon et le Parti communiste (PC) de Pierre Laurent, espère renouer avec l’élan de la présidentielle. Côté PG, l’objectif est aussi de prouver que la formation peut exister de façon autonome. Mais côté PC, on espère surtout limiter les pertes pour la gauche.

> Stratégie

C’est là où le bât blesse, le Front de gauche est divisé sur la tactique à adopter. Au grand dam de Jean-Luc Mélenchon, qui exigeait des candidatures autonomes du FG dans toute la France (il devrait y en avoir 600 en tout), le PC, lui, a choisi de nouer des alliances au cas par cas, ville par ville, quitte à faire l’union de la gauche avec le PS dès le premier tour dans de nombreuses communes, comme à Paris.

Une situation qui pourrait mettre à mal la crédibilité du Front de gauche auprès des électeurs, surtout quand un des arguments de campagne de la formation consiste précisément à critiquer le gouvernement.

> Villes ciblées

Le Front de gauche se concentre sur les villes moyennes comme Nancy, Besançon, Dole, Caen, Rouen, Tours, Limoges… Là où il se lance en solo, le PG jouera, lui, son va-tout, comme à Toulouse.

 

Le FN en embuscade

> Objectif

Se maintenir au second tour dans de nombreuses villes pour défier le «système UMPS» et confirmer l’enracinement local du FN en dépassant «la barre des 1 000 conseillers municipaux», contre 59 en 2008. C’est l’objectif de la présidente du parti, Marine Le Pen.

Mais elle espère aussi «faire un coup» en remportant une ou plusieurs mairies. En 1995, le parti d’extrême droite avait atteint son record en gagnant trois communes (Toulon, Orange et Marignane).

> Stratégie

Pour parvenir à ses fins, le FN mise sur au moins «500 listes» dans les villes de plus de 3 500 habitants (contre 130 en 2008). Principale difficulté : le parti frontiste ne dispose pas d’un large vivier de cadres. Il a donc dû recruter des candidats parfois inexpérimentés, dont certains ont depuis été exclus pour des dérapages racistes.

Certains candidats, choisis pour leur profil universitaire ou professionnel, ont, eux, été parachutés (comme à Avignon).

> Villes ciblées

Le FN fonde de grands espoirs sur Hénin-Beaumont (fief de Marine Le Pen), Brignoles, Forbach ou encore Saint-Gilles (où le député Gilbert Collard se présente). Mais aussi sur Tarascon, Carpentras, Fréjus, Beaucaire, Perpignan, L’Ile-sur-la-Sorgue, Sainte-Maxime…

 

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