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Les raisons d'espérer du FN pour les municipales

Marine Le Pen le 10 juillet 2013 à Nanterre [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]

A six mois des élections municipales, le Front National semble s'acheminer vers un succès inédit pour un scrutin local. Voici pourquoi.

 

Des déclarations de François Fillon levant l'interdit sur le vote FN, au fait divers de Nice qui a vu un commerçant tuer son cambrioleur avec en toile de fond des sondages au beau fixe, le Front national dispose de plusieurs cartes dans son jeu à l'approche des municipales qui se tiendront les 23 et 30 mars 2014.

 

> Première carte, l'imbroglio qui règne à l'UMP sur la stratégie à définir vis-à-vis du FN. Bien qu'ils se soient entendus mardi sur une position consensuelle, les leaders de l'UMP n'ont pas cessé de se déchirer sur l'attitude à adopter en cas de duel PS-FN.

La sortie de François Fillon qui a écarté "le ni, ni" (ni FN, ni PS, qui est la ligne prônée par l'UMP) et le "front républicain" a suscité à l'UMP un déluge de déclarations tantôt indignées, tantôt alarmistes sur l'avenir du parti. C'est ce que Marine Le Pen a appelé ce week-end devant 4.000 militants frontistes réunis à Marseille, "l'implosion molle" de l'UMP.

 

> Autre atout dans le jeu des frontistes, les sondages, de plus en plus flatteurs pour le FN.

Le dernier, livré par CSA annonçait vendredi que si le premier tour des élections municipales avait lieu maintenant, le FN obtiendrait 16% des voix. C'est quatre points de plus en un mois. Mieux, à Marseille, le parti lepéniste recueillerait jusqu'à 25% des voix au premier tour, derrière une liste UMP et serait talonné par les socialistes.

Quand son parti ne gagnera pas des villes - des projections dans près de 75 villes des régions du Nord-Pas de Calais, du Languedoc-Roussillon et PACA lui en promettent quelques-unes, dont Cavaillon, Miramas et Hénin-Beaumont - Marine Le Pen espère faire du FN un arbitre incontournable. Une perspective que conforte  un sondage Ifop qui affirme que 34% des Français se sent "proche des idées" de Marine Le Pen.

 

> Dans sa stratégie de normalisation, le parti de Marine Le Pen bénéficie aussi de quelques ralliements médiatiques. Le week-end dernier, lors des universités d'été frontistes, c'est l'humoriste Jean Roucas, qui fit les belles heures du "Bébête show" qui s'est affiché au premier rang des "marinistes" lors des universités d'été du Front National, à Marseille.

L'année dernière, c'est l'omniprésent avocat Gilbert Collard qui était parvenu à se faire élire député du Gard. Avec ces soutiens, Marine Le Pen normalise l'adhésion aux idées frontistes des seniors, moins acquise aujourd'hui, par l'entremise de personnalités qui leur sont chères.

 

> Enfin, cette fois-ci, le FN semble armé pour batailler. Le parti de Marine Le Pen, qui revendique désormais 70.000 adhérents, assure que 623 têtes de liste ont déjà été investies dont beaucoup de jeunes et nouvelles têtes. De quoi espérer plusieurs centaines de conseillers municipaux.

A titre de comparaison, lors des derniers scrutins en 2008, le FN n'était parvenu à monter que 120 listes et faire élire 70 conseillers municipaux.

Et en plus, le FN débauche. Le parti assure que 49 candidats sont d'anciens militants, candidats ou élus locaux de l'UMP, de l'UDF ou du Modem. Et que 27 sont issus du PS, du PC ou du NPA.

 

Les villes que le FN pourrait gagner

 

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