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Copé revendique la victoire, Fillon aussi ...

Jean-François Copé vote à Meaux, le 18 novembre 2012 pour l'élection du président de l'UMP [Mehdi Fedouach / AFP] Jean-François Copé vote à Meaux, le 18 novembre 2012 pour l'élection du président de l'UMP [Mehdi Fedouach / AFP]

Le vote des adhérents pour désigner un à l' s'avérait très serré dimanche entre Jean-François Copé et François Fillon et l'ambiance s'est tendue dans la soirée, le camp Copé dénonçant des "irrégularités" à Nice et à Paris. A 23h30, Jean-François Copé revendiquait la victoire. Fillon le faisait à son tour à 23h50.

"Les militants et les militants de l'UMP viennent aujourd'hui de m'accorder la majorité de leurs suffrages et ainsi de m'élire comme président de l'UMP", a déclaré Jean-François Copé au siège du mouvement.

Dans une prise de parole quelques minutes plus tard, l'ex-Premier ministre a déclaré qu'il attendait "avec sérénité la proclamation des résultats par la commission" interne. Selon François Fillon, il emporterait la présidence de l'UMP avec "224 voix d'avance".

"Je ne laisserai pas voler la victoire aux militants", a-t-il ajouté.

Un peu après 22H00, selon des résultats communiqués à l'AFP par l'équipe Copé, sur 147.008 suffrages exprimés, le député-maire de Meaux disposait de 3.140 voix d'avance, soit 51,06% des voix. L'équipe Fillon a donné auprès de l'AFP les mêmes chiffres.

Mais alors que le dépouillement suivait son cours, les proches de Jean-François Copé ont constaté des "irrégularités" à Nice, fief des fillonistes Christian Estrosi et Eric Ciotti, et à Paris, où François Fillon est élu.

Dans la 1re circonscription des Alpes-Maritimes, comme dans le XVIe arrondissement de la capitale, c'est le décalage entre les bulletins comptabilisés et les émargements qui a jeté le trouble.

"Nous formulerons un certain nombre de contestations, bien supérieures à celles de Jean-François Copé", a rétorqué le député Bernard Debré, proche de François Fillon, sur BFMTV, laissant augurer une bataille difficile.

Parmi les quelque 300.000 adhérents, la participation a été bien au-delà de 50% pour ce scrutin destiné à élire le président du parti jusqu'en 2015 et organisé dans près de 650 bureaux de vote.

L'enjeu du scrutin est d'importance. Le vainqueur aura une longueur d'avance pour la présidentielle de 2017 même si l'échéance décisive sera la primaire de 2016 et si Nicolas Sarkozy pourrait vouloir troubler le jeu.

Bulletins de vote pour départager François Fillon et Jean-François Copé dans la course à la présidence de l'UMP, le 18 novembre 2012 à Paris [Thomas Coex / AFP]
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Bulletins de vote pour départager François Fillon et Jean-François Copé dans la course à la présidence de l'UMP, le 18 novembre 2012 à Paris
 

Le déroulement des opérations électorales avait donné lieu plus tôt dimanche à de premières frictions entre les deux camps. Dans les Alpes-Maritimes, l'une des plus grosses fédérations UMP, Michèle Tabarot, pro-Copé, avait déjà évoqué "un certain nombre d'irrégularités" avec "des procurations vierges ou de fausses procurations". "La fraude et le mensonge n'existent pas chez nous", s'était insurgé Christian Estrosi, pro-Fillon.

En prévision de contestations venant d'un camp ou d'un autre, des huissiers ont été mandatés dans les bureaux.

Autre objet de friction, les files d'attente devant certains bureaux. François Fillon a patienté durant près d'une heure et demie avant de pouvoir déposer son bulletin dans l'urne, peu après la clôture du scrutin, à Paris, où il est élu.

Il en a profité pour "regretter l'organisation" de l'élection, laissant entendre que la désorganisation était le fait de Jean-François Copé, secrétaire général du parti.

"Pique non justifiée", lui a répliqué Roger Karoutchi, pro-Copé, rappelant que le parti avait mis sur pied une structure, chargée de mener à bien cette élection, et à laquelle participent des pro-Fillon.

Peu après 22H30, il était encore impossible de désigner le vainqueur, en l'absence des résultats des grosses fédérations que sont l'Ile-de-France et le Sud-Est mais aussi le Rhône ou le Nord.

François Fillon vote lors de l'élection du président de l'UMP pour laquelle il est favori dans les sondages, le 18 novembre 2012 à Paris [Patrick Kovarik / AFP]
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François Fillon vote lors de l'élection du président de l'UMP pour laquelle il est favori dans les sondages, le 18 novembre 2012 à Paris
 

Dans la Marne, M. Fillon l'emporte sur M. Copé (675 voix, contre 635, selon Benoît Apparu). Dans le Nord (54%), les Bouches-du-Rhône (plus de 62%), la Seine-et-Marne (78,4%), fief de M. Copé, la Meurthe-et-Moselle (53%) ou le Rhône, Jean-François Copé l'emporte. A l'inverse, dans les Yvelines (59%), dans l'Essonne (51,6%), c'est M. Fillon qui gagne.

"On est en voie de gagner", avait déclaré à 21H30 le patron pro-Copé des députés UMP Christian Jacob.

"Je pense que l'on s'avance sereinement vers la victoire de François Fillon", avait assuré au même moment de son côté l'ex-ministre Patrick Ollier, pro-Fillon, tout comme Christian Estrosi qui s'est aussi montré optimiste pour son champion.

Avant la clôture du scrutin, François Fillon et Jean-François Copé avaient fait part tous deux de leur "confiance", se félicitant de la "mobilisation".

Favori des sondages réalisés auprès d'un public plus large - les sympathisants UMP - M. Fillon a achevé sa tournée en Vendée en invitant les militants à se poser une seule question: "Qui est le mieux placé pour rassembler les Français autour de l'UMP ?"

 
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En fin de campagne, le ton s'était durci entre les deux camps. M. Fillon a accusé son adversaire d'emprunter "tous les virages à droite", tandis que M. Copé a raillé son opposition "en pantoufles" et son côté "Hollande de droite".

Pas de divergences politiques fondamentales entre les deux hommes, qui revendiquent toutefois leurs "différences".

Après 5 ans passés à Matignon, M. Fillon se pose en "homme d'Etat" et se projette déjà dans le rendez-vous présidentiel de 2017. M. Copé revendique d'être "le premier des militants", promet une "vague bleue" aux municipales de 2014 et recourt aux formules-chocs ("racisme anti-Blancs", appel à manifester).

Outre l'élection du président, les adhérents UMP devaient reconnaître officiellement les "courants", une première à droite.
 

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