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Fillon et Copé au coude à coude, irrégularités à Nice

[[PATRICK KOVARIK / AFP]]

Les 300.000 adhérents de l'UMP, orphelins de Nicolas Sarkozy, votaient dimanche pour choisir leur entre François Fillon, 58 ans, favori des sondages et homme du "rassemblement", et Jean-François Copé, 48 ans, chantre d'une "droite décomplexée". Les deux hommes étaient au coude à coude en début de soirée. A Nice, on pointerait des irrégularités.

Les résultats partiels obtenus dimanche vers 20H15 étaient très serrés, chaque camp annonçant une légère avance pour son champion. Selon des résultats communiqués à l'AFP par l'équipe Copé, sur 60.625 suffrages exprimés, le député-maire de Meaux disposerait de 1.909 voix d'avance, soit 51,6% des voix. En revanche, selon des résultats donnés à l'AFP par l'équipe Fillon, sur 44.000 suffrages exprimés, l'ancien Premier ministre recueillerait 51,5% des voix.

Le scrutin organisé pour élire le président du parti jusqu'en 2015 s'est déroulé entre 9h et 18h dans près de 650 bureaux de vote répartis dans toute la France. M. Copé, l'actuel secrétaire général, a voté dans sa ville de Meaux (Seine-et-Marne), peu après 11H30, l'ex-Premier ministre, qui a passé la matinée dans son ancien fief de la Sarthe, a dû faire la queue en fin d'après-midi avant de pouvoir glisser son bulletin à Paris VIIe, dont il est l'élu depuis les dernières législatives.

L'enjeu du scrutin est d'importance. Le vainqueur aura une longueur d'avance pour la présidentielle de 2017 même si l'échéance décisive sera la primaire de 2016 et si Nicolas Sarkozy pourrait vouloir troubler le jeu.

Bulletins de vote pour départager François Fillon et Jean-François Copé dans la course à la présidence de l'UMP, le 18 novembre 2012 à Paris [Thomas Coex / AFP]
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Bulletins de vote pour départager François Fillon et Jean-François Copé dans la course à la présidence de l'UMP, le 18 novembre 2012 à Paris
 

 

François Fillon, qui affronte Jean-François Copé pour la présidence de l'UMP, a voté dimanche à Paris peu après 18H00 après avoir patienté pendant près d'une heure et demie dans la file d'attente de son bureau de vote, critiquant ensuite "l'organisation" du scrutin.

"Je suis très satisfait qu'il y ait autant de mobilisation, ce que je regrette c'est que l'organisation n'ait pas été plus fluide", a-t-il déclaré après avoir glissé son bulletin dans l'urne.

Il a affirmé avoir demandé "plus de bureaux" (quelque 650 ont été ouverts, ndlr), "ce qui (nous) a été refusé", a-t-il ajouté, laissant entendre que son rival Jean-François Copé, secrétaire général, aurait une responsabilité dans cette désorganisation.

"Il faudra tirer tous les enseignements de ce srutin", a prévenu l'ex-Premier ministre.

M. Copé, "confiant" en sa victoire, a dit "voir partout la mobilisation", assurant que "les gens n'ont pas envie de se faire dicter leur choix par les sondages".

Les résultats devraient être connus assez tard dans la soirée. Tout pronostic est aléatoire. Pour connaître le vainqueur, les regards se porteront sur les "grosses" fédérations, très disputées: l'Ile-de-France (Paris, Hauts-de-Seine, Seine-et-Marne...) et le Sud-Est (Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Gard...) mais aussi le Rhône ou le Nord.

"La logique veut que Fillon l'emporte, la droite a souvent un réflexe légitimiste en choisissant la sécurité et le grade le plus élevé. Mais Copé a fait indéniablement une très bonne campagne", selon un ex-ministre.

"J'attends le vote avec confiance, j'ai fait la campagne que je voulais faire, j'ai fait tout ce que j'ai pu, avec beaucoup d'énergie", a déclaré M. Fillon sur BFMTV.

Si tous deux ont salué dimanche cette campagne, les esprits se sont échauffés dans les Alpes-Maritimes, Michèle Tabarot, pro-Copé, évoquant "un certain nombre d'irrégularités". "La fraude et le mensonge n'existent pas chez nous", s'est insurgé Christian Estrosi, pro-Fillon.

Samedi, les duellistes ont jeté leurs dernières forces dans la bataille féroce pour le contrôle du premier parti d'opposition qu'ils livrent au quotidien depuis trois mois mais en réalité engagée au lendemain de la défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle.

François Fillon vote lors de l'élection du président de l'UMP pour laquelle il est favori dans les sondages, le 18 novembre 2012 à Paris [Patrick Kovarik / AFP]
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François Fillon vote lors de l'élection du président de l'UMP pour laquelle il est favori dans les sondages, le 18 novembre 2012 à Paris
 

Favori des sondages réalisés auprès d'un public plus large - les sympathisants UMP - M. Fillon a achevé sa tournée en Vendée en rendant hommage à Clemenceau, le "Père la Victoire" de la guerre 14-18, et en invitant les militants à se poser une seule question: "Qui est le mieux placé pour rassembler les Français autour de l'UMP ?"

De son côté, M. Copé, a mené campagne tambour battant jusqu'à la dernière minute en avalant les kilomètres - Eure, Seine-Maritime et Yvelines la même journée - et en envoyant un message audio, par téléphone, à chacun des adhérents pour les appeler à faire le choix d'un chef d'une opposition de "résistance", sur sa ligne d'une "droite décomplexée".

En cette fin de campagne, le ton s'était durci entre les deux camps. L'"inénervable" Fillon a lâché ses coups en accusant son adversaire d'emprunter "tous les virages à droite".

Pas en reste, M. Copé a raillé l'opposition "en pantoufles" qu'incarnerait M. Fillon, dépeint en "Hollande de droite".

 
BLOCKED

De ligne politique ou de posture ? M. Fillon se pose en "homme d'Etat" et de "rassemblement" et se projette déjà dans le rendez-vous présidentiel de 2017. M. Copé se présente en "premier des militants", promet une "vague bleue" aux municipales de 2014 et recourt aux formules-chocs ("racisme anti-Blancs", appel à manifester) pour convaincre un électorat qui n'a pas tourné la page Sarkozy.

Outre l'élection du président, les adhérents UMP doivent reconnaître officiellement les "courants" - une première à droite - en départageant six motions en lice (des "Humanistes" à la "Droite forte" en passant par la "Droite sociale").

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