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Le PS accuse Placé de parler pour lui seul

Jean-Vincent Placé[JOEL SAGET / AFP]

Jean-Vincent Placé a jeté un pavé dans la mare vendredi en s'interrogeant sur la place de son parti au gouvernement, déclenchant un contrefeu méthodique du PS qui a accusé le sénateur de parler pour lui seul, peut-être frustré de ne pas être ministre.

Alors que Jean-Marc Ayrault s'attache à apaiser les tensions avec des communistes rétifs - mais eux ne sont pas au gouvernement - le chef de file d'EELV au Sénat a déclaré à Radio Classique: "nous nous posons la question de savoir ce que nous faisons au sein du gouvernement".

Il a invoqué, pour expliquer cette perplexité, un "virage post-rapport Gallois et les annonces très en faveur des entreprises sans contreparties et sans conversion écologique".

Deux EELV sont ministres, Cécile Duflot (Logement) et Pascal Canfin (Développement).

Les réponses socialistes ont fusé, brodant sur le même thème: le sénateur de l'Essonne - surnommé le "Richelieu des Verts" - parle en son nom propre, pas en celui de son parti, encore moins en celui des deux ministres écolos.

"Je crois qu'il n'y a que lui qui s'interroge", a commenté, sur France Info, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui constate "avec beaucoup de plaisir tous les mercredis la présence, l'implication de Cécile Duflot et de Pascal Canfin parmi nous dans le cadre du Conseil des ministres".

"Les Verts sont solidaires de la majorité, ils ont voté la loi de finance 2013, je crois qu'ils ont toute leur place au sein du gouvernement", a-t-il insisté.

Alors que le sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, s'est interrogé sur la "cohérence "de son collègue EELV, David Assouline, porte-parole du PS - lui aussi sénateur - a glissé : "Peut-être que Jean-Vincent Placé se poserait d'autant moins la question s'il était ministre lui-même".

Lors de la formation du gouvernement Ayrault, certains avaient supposé que le numéro deux du parti et proche de Cécile Duflot aurait beaucoup aimé figurer parmi les élus.

Harlem Désir, le premier secrétaire du PS, a parlé d'une "remarque personnelle, qui ne reflète pas l'état d'esprit du partenariat que nous avons avec EELV".

De fait, François de Rugy, co-président du groupe EELV à l'Assemblée nationale, a tempéré les propos de son alter ego au Sénat: "Je pense que notre participation au gouvernement et à la majorité n'a pas été faite à la légère, sur un coup de tête. Donc il n'est pas question pour nous de la remettre en cause tous les quatre matins".

Cependant, a admis le député de Loire-Atlantique, "il y a un certain trouble", parmi les écologistes, notamment sur les retards à l'allumage concernant la fiscalité écologique.

"C'est surtout l'écho d'une certaine impatience, mais il faut maintenant qu'on passe à l'action", a encore dit M. de Rugy.

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