La sortie de Jean-Vincent Placé était clairement dirigée contre le gouvernement, mais pas contre les ministres EELV qui l’ont intégré. "Depuis le virage post-rapport Gallois et les annonces très en faveur des entreprises sans contreparties et sans conversion écologique, je suis moi-même de plus en plus perplexe quant à cette participation gouvernementale", avait continué Jean-Vincent Placé, dans une charge assez virulente contre l’équipe Ayrault. Voir la vidéo.
Une réponse au rapport Gallois ?
Visiblement déçu par la réponse gouvernementale au rapport Gallois, Jean-Vincent Placé a néanmoins défendu le bilan des ministres écologistes : "Heureusement que nos ministres (ndlr : Cécile Duflot, ministre du Logement et Pascal Canfin, ministre délégué du Développement) sont bons et qu'ils font le boulot. Parce qu'il est vrai que la tournure et le virage, quelque part sinon idéologique, du moins d'une politique économique, fait depuis trois jours, nous laissent très perplexes".
Dans un entretien à l'hebodmadaire Marianne réalisé avant cette sortie, François Hollande avait jugé "possible" un départ des écologistes du gouvernement, même s'il "ne le souhaite pas".
La majorité réagit
Les déclarations de Jean-Vincent Placé viennent appuyer celles de Noël Mamère, qui a souligné mardi sa déception quant à l’absence de fiscalité écologique. Mais si les Verts se posent ouvertement la question de leur place au gouvernement, tous ne sont pas sur la même longeur d'onde. François de Rugy, le coprésident du groupe EELV à l'Assemblée nationale, a reconnu vendredi un "certain trouble" dans son parti, mais sans remettre en cause sa participation au gouvernement Ayrault.
Les socialistes de leur côté n'ont pas manqué de réagir aussi. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a estimé qu'il n'y avait que Jean-Vincent Placé à s'interroger sur la présence de son parti au gouvernement. Harlem Désir, le premier secrétaire du PS, a parlé de "remarque personnelle", après la sortie, "décalée" selon lui, du sénateur EELV.
Plus ironique, David Assouline, le porte-parole du PS, a supposé que Jean-Vincent Placé s'interrogeait sur la présence de son parti au gouvernement parce qu'il n'est pas ministre, ceux qui le sont ayant "l'air épanoui".
L'opposition s'engouffre dans la brèche
Valérie Pécresse, ex-ministre UMP, a commenté sur France 2 cette sortie en estimant que la majorité "continue de se fissurer", privée de son "ciment" anti-sarkozyste.
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Pour Assouline, Placé s'interroge parce qu'il n'est pas ministre