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L'épine verte du président

Cécile Duflot le 5 septembre 2012. Cécile Duflot le 5 septembre 2012.[ERIC PIERMONT / AFP]

François Hollande n’avait pas besoin de cela. Alors que sa popularité connaît une chute brutale, le chef de l’Etat doit faire face à une cassure, au sein de sa majorité.

Le refus d’Europe Ecologie de ratifier le traité budgétaire européen fragilise sa coalition rose-verte, allant jusqu’à poser la question de la démission des ministres écologistes. Une hypothèse rejetée hier par Matignon et Cécile Duflot elle-même. Invitée du JT de France 2, la ministre du Logement a réaffirmé son engagement au gouvernement. Sa loyauté envers Jean-Marc Ayrault sera même mise en scène mardi matin ; elle accompagnera le Premier ministre à Rennes pour le congrès des HLM. La conclusion d’un psychodrame de 48 heures dont la majorité ne sortira pas indemne.

Ayrault dramatise l’enjeu

«Les écologistes ne rendent pas service, bien entendu. Il y a un ricochet, toujours», a averti ce matin sur Europe 1 Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée et proche de François Hollande. Certes, ce traité «n’est pas l’alpha et l’oméga de la politique économique» du chef de l’Etat mais il symbolise le cap à tenir. C’est pour cela que Jean-Marc Ayrault multiplie les consignes et rappels à l’ordre visant les écologistes et l’aile gauche du PS. «La conséquence logique de leur démarche, (c’est) la sortie de l’euro, ce qui provoquerait une crise politique en Europe», a-t-il mis en garde dans un entretien à Mediapart. Traduction dans les rangs ministériels: «Quand on soutient, on vote oui, car le non de soutien, ça n’existe pas».

Les poids lourds de la majorité vont donc continuer à convaincre les récalcitrants de rejoindre le camp du oui pour ne pas affaiblir François Hollande. Dans le cas contraire, c’est sur les voix de la droite que l’exécutif devra compter pour ratifier le texte. «Mais ce traité est à la virgule près le texte écrit par Nicolas Sarkozy», s’indigne un parlementaire écologiste, rappelant qu’il n’est pas mentionné dans le contrat de gouvernement signé entre EELV et le PS.

Hollande a choyé les écologistes

Pour les écologistes, c’est le vote du budget de l’Etat et lui seul, après le débat européen,  qui symbolise l’appartenance à la majorité. Pas le traité européen. «Nous ne prendrons pas la responsabilité de rompre sur ce sujet-là, personne ne comprendrait», a réagi François de Rugy, hier sur Canal+. Et le patron des députés écolos d’ajouter : «depuis que nous sommes au gouvernement, les journalistes guettent le moment du clash». Durant l’été déjà, la question du nucléaire avait causé des tensions. «Si ce gouvernement, qui se veut un gouvernement du redressement productif, devient un gouvernement du conservatisme productiviste, le divorce va arriver vite», déclarait fin août l’eurodéputé Yannick Jadot sur France Info. Mais on croyait les relations réchauffées depuis la conférence environnementale, il y a deux semaines. «On a eu un moment de satisfaction, même de plaisir», s’était réjoui Pascal Durand, le patron d’EELV après le discours de François Hollande. Il aura été de courte durée.

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