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Angelina Jolie, la star aux deux visages

Angelina Jolie[Capture d'écran youtube]

38 ans, dont déjà plus de 25 passés dans les studios de cinéma, Angelina Jolie est une actrice née et pourtant, le cinéma n’est pas toute sa vie. Mère de six enfants, femme de convictions, la fille de Jon Voight sait utiliser sa notoriété pour servir une cause. Elle se retire peu à peu du cinéma et entend se consacrer davantage à son rôle de mère et de femme engagée dans les causes humanitaire. 

 

(ARCHIVES)

 

Son état civil lui va comme un gant. C’est peu surprenant : elle l’a fait modifier elle-même. Si elle a choisi son deuxième prénom pour nom de famille officiel, ce n’est pas pour revendiquer sa beauté plastique. Elle a abandonné le patronyme Voight de son nom de baptême parce qu’elle est en froid avec son père. Longtemps, elle a reproché à l’acteur de Macadam Cowboy et de Delivrance d’avoir délaissé sa mère. Après une brève et timide réconciliation au début des années 2000, elle a définitivement choisi de couper les ponts et a tenu à faire entériner cette décision dans les registres. Pour le symbole, mais aussi, et surtout, pour ne pas transmettre à ses enfants l’héritage d’un homme qui, selon elle, ne lui a rien transmis. Pourtant, c’est en quelque sorte à son père, du moins à son absence, qu’elle doit son sens de la famille. Car le sentiment d’abandon paternel qui l’a longtemps habitée n’est pas étranger aux priorités qu’Angelina Jolie a choisies.

Cette fibre maternelle exacerbée, Angelina Jolie la tient de sa propre mère avec laquelle elle entretenait une relation privilégiée. Une relation qu’elle cherche à reproduire aujourd’hui avec ses propres enfants. Mais il est tout de même difficile de ne pas voir dans les manques qu’elle a ressentis dans sa jeunesse l’origine de son attachement à son rôle de mère. Le fait qu’elle ait eu recours à l’adoption avant même d’avoir ses premiers enfants biologiques est à ce titre assez révélateur. On peut imaginer qu’en recueillant trois orphelins, Angelina Jolie cherchait à leur éviter le sentiment d’être délaissés, dont elle avait fait l’expérience. Comme si elle voulait donner l’amour dont elle a pu manquer. Son engagement en faveur de l’enfance défavorisée en est un autre exemple. Avec Brad Pitt, son compagnon, elle œuvre pour venir en aide aux plus vulnérables. « Peut-être allons-nous ouvrir un foyer d’accueil, ou quelque chose dans cet esprit. Nous avons déjà une clinique qui s’occupe d’enfants (...) et nous voulons faire davantage dans ce domaine », révélait la star au quotidien Metro (version britannique) en mai 2010.

Désormais actrice réputée, elle est courtisée par les plus grands réalisateurs dont Clint Eastwood qui l’a dirigé sur le tournage de L’Échange et ne tarit pas d’éloges à son sujet : « Angelina est quelqu’un d’unique. Elle me fait beaucoup penser aux actrices de l’âge d’or du cinéma hollywoodien : Katharine Hepburn, Ingrid Bergman, Bette Davis, Susan Hayward, qui avaient toutes des personnalités très affirmées et une grande présence. C’est une actrice exceptionnelle ». La comparaison est déjà flateuse, mais dans la bouche du mythe du cinéma américain qu'est Clint Eastwood, elle prend d'autant plus de valeur que la vie d'Angelina Jolie ne fut jamais simple.

 

Enfant de la balle

Dans un Hollywood souvent policé et fade, elle a longtemps fait figure de rebelle. Elle est, pourtant, une enfant de la balle. Née à Los Angeles le 4 juin 1975, de parents tous deux acteurs, Jon Voight et Marcheline Bertrand, elle est également la filleule de Jacqueline Bisset. Un vrai conte de fées semble-t- il, avec une marraine prestigieuse penchée sur son berceau. Avec sa gueule atypique, son père, Jon Voight, mène dans les années soixante-dix une carrière du plus haut niveau. On le voit dans Macadam Cowboy (1969) ou Delivrance (1972). Il reçoit l’oscar du meilleur acteur pour son interprétation d’un vétéran du Vietnam devenu paraplégique dans Coming Home (1978).

Le succès, l’argent et les fêtes ne constituent pas la meilleure recette pour faire durer un couple, surtout lorsque l’on vit à Los Angeles. Lasse d’être trompée, Marcheline Bertrand demande le divorce en 1978. James, le grand frère d’Angelina, a cinq ans. La fillette n’a que trois ans, mais sera profondément marquée par cette séparation. C’est le début d’une relation orageuse avec son père.  Pourtant, c’est avec lui qu’elle fera ses premiers pas au cinéma, à l’âge de 7 ans, dans Lookin’ to get out de Hal Ashby. Mannequin pour l’agence Finess, elle passe sa vie entre Londres et New York, apparaît dans des clips de Lenny Kravitz, des Stones et commence à se faire tatouer.

 

Vidéo : À 7 ans, Angelina Jolie joue avec son père dans Lookin’ to get out de Hal Hashby

 

 

Provocante et impulsive

Angelina cultive en effet l’étrangeté depuis son plus jeune âge. Enfant, elle collectionne les lézards et les serpents. A 11 ans, elle est décidée à devenir actrice, comme ses parents, mais à 14 ans, elle se voit directrice de pompes funèbres. Les excès     d’Angelina      se multiplient : elle ne porte alors que des vêtements noirs et ses cheveux sont teints en violet. Pour montrer son mal-être, elle recourt à la scarification. «J’étais une adolescente agressive et paumée. A 14 ans, je terrorisais ma mère pour qu’elle accepte que mon petit copain vienne habiter chez moi», déclare-t-elle. Elle ajoute être toujours restée dans son cœur «une petite punk avec des tatouages».

Ses tatouages, précisément, sa sexualité et ses amours ont longtemps alimenté le tout Hollywood, bien plus que ses films. De ses déclarations fracassantes («Je ne veux pas quitter ce monde sans avoir essayé toutes les positions du Kamasutra») à ses histoires d’amour avec des hommes ou des femmes, tout concorde à faire d’Angelina Jolie une femme provocante et impulsive. Son mariage en 1996 avec l’acteur Johnny Lee Miller fait couler beaucoup d’encre. Le couple déborde d’excentricités : lors de la cérémonie de mariage, Angelina porte une chemise blanche au dos de laquelle on peut lire le nom de son mari écrit avec son propre sang. Ils divorceront trois ans plus tard. Tout aussi étonnante est sa relation amoureuse avec l’acteur Billy Bob Thornton. Déjà parce que son nouvel époux (ils se marient le 5 mai 2000) a vingt ans de plus qu’elle. Ensuite, parce que le couple affiche une sexualité décomplexée, n’hésitant pas à s’embrasser langoureusement en public ou à paraître avec une fiole de leur sang en pendentif.

 

La consécration

En marge : c’est ainsi qu’a toujours vécu Angelina. C’est encore un rôle de femme désaxée et perturbée qui fait décoller sa carrière cinématographique. L’année 2000 sera celle de la consécration : elle fait une entrée fracassante à Hollywood pour son interprétation d’une écorchée vive survoltée dans Girl Interrupted (Une Vie volée) et obtient l’oscar du meilleur second rôle féminin. À cette époque, Angelina Jolie a déjà tourné dans plusieurs productions et a même obtenu trois Golden Globes. Il lui manquait un grand rôle au cinéma pour que sa carrière s’envole.

 

Vidéo : bande-annonce d’Une Vie volée

 

 

Vidéo : Angelina Jolie remporte un oscar pour Une Vie Volée en 2000

 

 

Sa notoriété se renforce lorsqu’on lui propose le rôle de Lara Croft, l’héroïne du célèbre jeu vidéo Tomb Raider. Malgré le succès du film et de sa suite, Le Berceau de la vie, la carrière de l’actrice reste chaotique. Elle collabore avec de grands réalisateurs (Mike Newell pour Les aiguilleurs, Oliver Stone pour Alexandre) mais est aussi à l’affiche de nombreux films à oublier. Angelina Jolie se cherche. Ses prestations sont toujours le fruit d’un travail acharné. Mais elle ne met pas autant de ferveur à bâtir sa carrière. C’est qu’il manque quelque chose à la jeune femme, que le cinéma ne peut lui apporter : un enfant.

 

La révélation de l’adoption

En 2001, sur le tournage de Tomb Raider, tout bascule, elle découvre un pays, le Cambodge, et se découvre une vocation humanitaire. Entre deux prises, elle visite un orphelinat et tombe sous le charme d’un petit garçon. Son second mariage avec Billy Bob Thornton bat de l’aile, elle divorce peu après, mais qu’importe, la jeune femme est décidée à adopter. En mars 2002, elle devient légalement la maman du petit Maddox.

Ce voyage au Cambodge marque le début de l’implication active de l’actrice dans les œuvres humanitaires. Angelina Jolie a trouvé un sens à sa vie : «Je pense que lorsque j’avais 20 ans, j’étais intimement convaincue de ne pas vivre une vie sensationnelle. Je pensais ne pas m’être trop égarée de mon chemin, mais ne pas l’avoir totalement trouvé non plus. Je ne donnais pas beaucoup. Ma vie ne profitait à personne ». Dans les mois qui suivent le tournage, elle visite des camps de réfugiés pour en apprendre plus sur la situation et les conditions de vie dans ces zones, la jeune femme a compris ce qu’était la misère : « Il m’est apparu très clairement qu’il y avait beaucoup de choses qui se passaient dans le monde et que l’on ne m’avait pas apprises à l’école ».

L’actrice commence alors à donner de son temps et de son argent. Elle choisit de soutenir la cause des réfugiés. Angelina part en mission au Sierra Leone, en Tanzanie, au Cambodge pour la deuxième fois et au Pakistan. Elle cherche à comprendre les tenants et les aboutissants des troubles internationaux. Choquée parce qu’elle voit à travers le monde, elle accepte d’être l’ambassadrice du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Ses voyages et ses dons se multiplient. En 2002, elle visite la Namibie et les camps de réfugiés en Angola. En 2003, elle est auprès des réfugiés soudanais installés près du Caire et en 2004, elle se déplace dans les provinces environnantes du Darfour. «Mon métier m’aide à faire du bien dans certaines parties du monde. Je ne suis pas contre Hollywood et le divertissement. Mais je pense que nous devons être responsables de l’argent que nous gagnons. J’utilise ma célébrité à bon escient», déclare-t-elle.

 

Vidéo : Tomb Raider

 

 

Engagement, amour et cinéma

Angelina n’en oublie pas pour autant le cinéma, mais elle s’y exerce à un rythme moins soutenu: un seul film tourné en 2002 (Lara Croft Tomb Raider : le berceau de la vie) ; un seul également pour l’année 2003 (Beyond Borders). 2004 voit le grand retour d’Angelina sur les écrans. Elle est à l’affiche d’Alexandre, de Capitaine Sky et le monde de demain, de Gang de requins (elle prête sa voix à l’un des personnages) et de Taking Lives. Entre son fils, son engagement humanitaire et sa carrière au cinéma, la vie d’Angelina est bien remplie.

Ce qui fait dire à l’actrice qu’elle est prête à rester seule. Serait-il possible qu’une des plus belles femmes au monde ne trouve pas un homme pour elle? En 2005, commence le tournage du film Mr et Mrs Smith, dans lequel elle a pour partenaire Brad Pitt. Ce dernier est alors marié, depuis cinq ans, à Jennifer Aniston. Entre les deux acteurs, l’attirance est forte. Et réciproque. Ils tenteront de la refréner. En vain.

 

Vidéo : Mr et Mrs Smith 

 

 

Et la bad girl devint la Brad girl

Depuis, Angelina partage sa vie entre les tournages, l’éducation de ses enfants et sa fonction d’ambassadrice du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés. C’est d’ailleurs avec les enfants des camps de réfugiés, qu’elle visite régulièrement, que l’actrice semble le plus à l’aise. En 2005, elle est devenue citoyenne d’honneur du Cambodge. Maddox aura une petite sœur adoptive, Zahara, une Ethiopienne de 18 mois. Avec Brad Pitt, ils forment le couple le plus médiatique du monde, le couple «Brangelina». Le 27 mai 2006, Shiloh Nouvel Jolie-Pitt arrive dans la famille, une petite fille dont le prénom signifie en hébreu «son cadeau»...

Angelina Jolie et Brad Pitt s’entendent aussi bien sur la question d’une famille nombreuse que sur l’importance de leur engagement humanitaire. «Nous nous sommes rejoints parce que nous nous ressemblions. Il ne parlait jamais de politique ni d’œuvres caritatives auxquelles il se consacrait mais, très vite, j’ai compris qu’il se sentait très concerné», dit Angelina à propos de Brad.

 

Vidéo : Un Cœur invaincu

 

 

Avec la maternité, ses choix de films se diversifient. En 2006, elle est à l’affiche de Raisons d’Etat. Sous la direction de Robert De Niro, Angelina Jolie ouvre un nouveau chapitre de sa carrière d’actrice. Sa filmographie était encore démunie de longs métrages de haut niveau, en dépit de plusieurs succès au Box office. Elle enchaine en 2007 avec Un Cœur invaincu où elle se métamorphose pour incarner Mariane Pearl, la femme du journaliste américain Daniel Pearl, assassiné par des membres d’Al-Qaida.

Puis elle tourne pour Clint Eastwood, dans L’Échange.  Dans ce film adapté d'un fait divers de la fin des années 1920 qui retrace le parcours d’une mère pour retrouver son fils disparu et, surtout, son combat contre la police corrompue du Los Angeles, Angelina Jolie s'y montre poignante, habitée par le rôle. Elle reçoit sa prestation sa seconde nomination pour l’Oscar de meilleure actrice. Le rôle ne pouvait que séduire la femme d’engagement n’hésitant pas à monter au créneau qu’est Angelina Jolie, même si elle a hésité avant d’accepter le script. « J’admirais cette femme, mais je ne voulais pas faire un film sur un enlèvement d’enfant car ce n’est pas le genre de situation que je souhaite vivre dans ma tête ou voir prendre place dans mon univers. Finalement, c’est l’obstination de Christine, sa ténacité qui m’ont fait changer d’avis. J’aime tout spécialement cette histoire à cause de la manière dont elle dénonce la corruption des hommes de pouvoir. Elle est à cet égard d’une grande actualité »

Elle enchaine avec deux succès au box Office : Salt, un thriller musclé, et The Tourist, avec Johnny Depp, pour lequel elle est reçoit une nomination aux Golden Globes

 

Vidéo : Bande-annonce de L’Échange

 

 

Roméo, Juliette et surtout Angelina

« Je n’ai jamais eu l’intention de mettre en scène », affirme Angelina Jolie. Mais lorsque la star, engagée dans l’humanitaire, s’intéresse à la guerre en Bosnie, et à la violence faite aux femmes, elle se dit qu’elle doit agir. C’est ainsi qu’Au pays du sang et du miel est né et que l’actrice est devenue scénariste et réalisatrice. Alors que la guerre fait rage, Danijel, soldat serbe, et Ajla, prisonnière bosniaque, se retrouvent dans des camps opposés malgré leurs sentiments l’un pour l’autre. Avec cette histoire à la Roméo et Juliette, Angelina Jolie veut rendre compte de la contradiction et de la barbarie de la guerre. D’où l’âpreté du ton, car selon elle, « il était impossible de faire ce film sans cette violence, que le spectateur s’assoit et ressente un peu de ce qui s’est passé là-bas ». Loin du glamour, l’actrice dévoile un nouveau talent pour ce qu’elle qualifie de « plus belle expérience de sa vie ».

 

Vidéo : Bande-annonce d'Au pays du sang et du miel

 

 

Après une pose de deux ans, elle sera à l’affiche de trois films en 2014 : Maléfique, relatant la vie de la méchante du classique La Belle au bois dormant, une suite de Salt et Unbroken, d’après la vie de l’athlète américain Louis Zamperini. En 2015 devrait sortir Cléopâtre – projet qu’elle est attachée depuis des années. Elle a annoncé que ce film, réalisé par Ang Lee, serait son dernier film. Elle a annoncé sa décision de passer désormais plus de temps avec ses enfants. Une décision qui n’est pas sans lien avec le décès de sa mère en 2007 et de son ablation préventive des seins qu’elle a révélé dans une tribune du New York Times le 14 mai 2013.

 

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