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Deux ans de guerre en Ukraine : où en est la situation ?

L'armée ukrainienne a subi une lourde défaite à Avdiivka, près de Donetsk. [©Radio Free Europe/Radio Liberty/Serhii Nuzhnenko/REUTERS]

Dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 février, Vladimir Poutine annonçait le début de l’attaque militaire, assurant ne pas vouloir l’«occupation» de l’Ukraine, mais sa «démilitarisation». A l’aube du deuxième anniversaire de l’offensive russe, l'Ukraine se trouve en grande difficulté sur le champ de bataille. Les aides européennes ne suffisent pas à mener une contre-offensive efficace et le conflit s’enlise.

La mort d’Alexeï Navalny, principal opposant à Vladimir Poutine, le 16 février dans une colonie pénitentiaire où il était incarcéré, pourrait-elle être l’élément déclencheur dont l’Ukraine avait besoin ?

Au lendemain d’une rencontre à San Francisco avec Ioulia et Dacha Navalnaïa, veuve et fille d’Alexeï Navalny, le président américain Joe Biden, en campagne électorale, a détaillé ce vendredi 23 février l’entrée en vigueur de plus 500 nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie.

Celles-ci seraient «la tranche la plus importante depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par Poutine», le 24 février 2022, a détaillé une porte-parole du département du Trésor, interrogée par l’Agence France-Presse.

Une annonce qui concorde avec la venue de Chuck Schumer, chef de file de la majorité démocrate au Sénat américain, en Ukraine vendredi. Ce dernier doit rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky, au sujet de l’aide de Washington. Un nouveau plan d’aide de 60 milliards de dollars a été approuvé par le Sénat mais Mike Johnson, président républicain de la Chambre des représentants, s’y est opposé, arguant de la priorité migratoire à la frontière mexicaine.

101 attaques en vingt-quatre heures sur le front est

De son côté, le Conseil européen a annoncé vendredi, un 13e train de sanctions contre la Russie. «Aujourd’hui, nous renforçons encore les mesures restrictives à l’encontre du secteur militaire et de la défense russe, en ciblant d’autres entités de pays tiers qui fournissent des équipements, ainsi que les responsables de la déportation illégale et de la rééducation militaire d’enfants ukrainiens», a précisé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell, dans un communiqué.

Ces mesures de rétorsion n’ont malheureusement pas empêché l’armée russe de mener de nouvelles attaques : 101 en vingt-quatre heures sur le front est, dont 43 dans le seul secteur de Marïnka (Oblast de Donetsk), devenu l’épicentre des combats après la prise d’Avdiivka. Au même titre que Bakhmout, une des batailles les plus meurtrières a eu lieu à Avdiivka, de laquelle l’armée ukrainienne s’est retirée le 17 février après des mois de résistance.

«Les pertes ennemies estimées au cours de la journée écoulée s’élèvent au total à 1.000 occupants, trois chars, 37 véhicules blindés de combat, 49 systèmes d’artillerie, deux lance-roquettes multiples, deux systèmes de défense aérienne, 32 drones opérationnels et tactiques, 36 véhicules et neuf pièces d’équipement spécial», a expliqué l’état-major ukrainien dans un communiqué publié sur Facebook.

arsenal nucléaire russe modernisé à 95%, selon Vladimir Poutine

Cerné sur son front est et sud, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, s'est entretenu vendredi matin avec son état-major à propos du transfert des F-16 promis par ses alliés européens. «Les détails sont positifs. Cette année, notre armée de l’air deviendra plus forte, et il s’agit d’une tâche fondamentale», a-t-il assuré dans une allocution diffusée sur les réseaux sociaux. Le gouvernement danois, qui a promis dix-neuf F-16 à l’Ukraine, a fait savoir que leur livraison aurait lieu au cours du deuxième trimestre.

Malgré leurs efforts, les alliés occidentaux doivent affronter un arsenal nucléaire russe modernisé «à 95%» selon Vladimir Poutine. En campagne pour un nouveau mandat présidentiel, il s’est réjoui de ces progrès au cours d’un discours lors de la Journée du défenseur de la patrie : «Aujourd’hui, la part des armes et équipements modernes dans les forces nucléaires stratégiques [aériennes] a déjà atteint 95%, et près de 100% pour la composante navale.»

En déplacement jeudi au Brésil, où il a rencontré le président Luiz Inacio Lula da Silva, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dénoncé l’attitude des pays occidentaux, qui «agissent à la fois comme des procureurs, des accusateurs, des juges et des bourreaux».

Dans un rôle de médiateur, le président français Emmanuel Macron a annoncé une réunion internationale de soutien à l’Ukraine lundi à Paris. «Plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement ou leurs représentants ministériels» seront présents, a précisé l’Elysée. «Cette réunion de travail permettra d’étudier les moyens disponibles pour renforcer la coopération des partenaires en soutien à l’Ukraine», alors que les agriculteurs polonais opèrent un blocus à leur frontière envers les producteurs ukrainiens.

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