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L'armée syrienne gagne du terrain dans la partie rebelle d'Alep

Des Casques blancs de la Défense civile syrienne sauvent un enfant des décombres d'un bâtiment détruit par un bombardement, à Bab al-Nairab, dans le nord d'Alep, le 24 novembre 2016 [AMEER ALHALBI / AFP] Des Casques blancs de la Défense civile syrienne sauvent un enfant des décombres d'un bâtiment détruit par un bombardement, à Bab al-Nairab, dans le nord d'Alep, le 24 novembre 2016 [AMEER ALHALBI / AFP]

L'armée syrienne a encore gagné du terrain vendredi dans la partie rebelle d'Alep, où plus de 30 civils ont été tués la veille dans des bombardements, ajoutant au désespoir des habitants assiégés.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), l'armée contrôle désormais 60% de Massaken Hanano, le plus grand des quartiers contrôlés par les rebelles dans l'est d'Alep, et avance rapidement. Si l'armée parvient à prendre Massaken Hanano, elle pourrait avoir dans sa ligne de tir le quartier voisin de Sakhour, ce qui lui permettrait de couper le secteur rebelle en deux, en isolant le nord du sud.

Les combats et les bombardements se poursuivaient vendredi matin dans le secteur rebelle, dont les 250.000 habitants subissent en plus depuis juillet un siège implacable du régime.

Des Casques blancs syriens évacuent une femme d'un immeuble touché par des frappes aériennes, le 20 novembre 2016 à Alep [THAER MOHAMMED / AFP]

"C'est devenu dangereux et difficile de sortir dans les rues à la recherche de nourriture à cause de l'intensité des bombardements", témoigne Abou Raed, 50 ans, du quartier de Ferdous.

"J'ai peur de l'avancée de l'armée et de l'intensification des bombardements. Il y a nulle part où ma famille et moi pouvons être en sécurité", ajoute ce père de quatre enfants.

Certains pestent contre l'inaction de la communauté internationale qui, en raison de ses divisions, se révèle incapable de mettre fin au bain de sang en Syrie, et notamment à Alep.

'Pluie' d'obus

Des enfants pleurent et s'enfuient après que leur école a été touchée par des tirs de roquettes de rebelles, le 20 novembre 2016 à Alep-ouest contrôlé par le gouvernement syrien [GEORGE OURFALIAN / AFP]

"Les obus de mortiers tombent dans les rues alentours comme de la pluie (...) je ne sais pas ce que l'ONU attend. Pourquoi ils n'évacuent pas au moins les enfants et les femmes ?", déplore Abou Hussein, 38 ans, du quartier de Bab al-Nayrab. Les bombardements aériens et d'artillerie du régime ont tué jeudi au moins 32 civils, dont cinq enfants, selon l'OSDH.

Il s'agit de l'un des bilans les plus élevés depuis le début, le 15 novembre, de la campagne de bombardements de l'armée sur Alep-Est, dont l'objectif est de reprendre la totalité de la ville aux insurgés. Bab al-Nayrab a notamment été visé jeudi par un baril d'explosifs largué par un hélicoptère, selon les secouristes de la Défense civile en zone rebelle.

Des Casques blancs de la Défense civile syrienne sauvent un enfant des décombres d'un bâtiment détruit par un bombardement, à Bab al-Nairab, dans le nord d'Alep, le 24 novembre 2016 [AMEER ALHALBI / AFP]

Des décombres engendrées par cette frappe, les Casques blancs sont parvenus à dégager après plus d'une heure d'efforts un garçon grièvement blessé à la tête, selon des images filmées par un vidéaste de l'AFP.

Ses jambes bloquées encore sous les décombres, l'enfant à la face ensanglantée hurlait de douleur. "Papa! papa!", criait-il, avant d'être finalement dégagé.

Localisation des quartiers d'Alep assiégés par le régime d'où des familles ont tenté de fuir, et zones de contrôle des différents belligérants  [Thomas SAINT-CRICQ, Kun TIAN, Sabrina BLANCHARD / AFP]

Au total, selon l'OSDH, 188 civils dont 27 enfants ont péri depuis le 15 novembre à Alep-Est tandis que 18 civils, dont 10 enfants, ont été tués par les tirs rebelles sur Alep-Ouest, partie de la ville aux mains du régime.

Au moins 122 combattants rebelles ont été tués durant la même période à Alep-Est.

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