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Grande-Bretagne : les anti-Brexit prennent la rue

Des manifestantes pro-européennes à Edindhurg, en Ecosse, le 28 juin 2016 [Andy Buchanan / AFP/Archives] Des manifestantes pro-européennes à Edimbourg, en Ecosse, le 28 juin 2016 [Andy Buchanan / AFP/Archives]

Des dizaines de milliers de Britanniques ont défilé ce samedi à Londres pour manifester leur opposition à la sortie du Royaume-Uni de l'UE, alors que la question de leur leadership agite les partis conservateur et travailliste.

Les manifestants sont partis à 11 heures de Park Lane, dans le centre de Londres, pour se rendre jusqu'au parlement. Selon les organisateurs, quelque 40.000 personnes devaient être présentes au départ du cortège.

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«Nous pouvons retirer notre doigt du bouton d'autodestruction et empêcher le Brexit en refusant que le référendum ait valeur de dernier mot», a écrit l'organisateur de la marche, Keiran MacDermott, sur la page Facebook de l'événement. «N'abandonnons pas la prochaine génération. Manifestons, protestons et stoppons le Brexit».

Selon un sondage Ipsos Mori pour la BBC, 16% des Britanniques ayant voté au référendum pensent que la Grande-Bretagne restera dans l'UE, 22% ne sachant pas si le pays sortira du giron européen. Et 48% des votants estiment que des élections législatives doivent avoir lieu avant l'ouverture des négociations de sortie de l'UE.

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Les ministres Theresa May (Intérieur) et Michael Gove (Justice), tout deux engagés dans la course à la succession du Premier ministre démissionnaire David Cameron, ont annoncé qu'ils ne déclencheraient pas la procédure du Brexit avant fin 2016, voire en 2017, suscitant l'agacement du président français François Hollande vendredi.

La décision du Brexit «a été prise» et «elle ne peut pas être reportée ou elle ne peut pas être annulée», a-t-il déclaré, les dirigeants européens appelant également à l’activation la plus rapide possible de l'article 50 pour mettre fin à l'incertitude ambiante. Pour le chef de la diplomatie vaticane, Mgr Paul Richard Gallagher, interrogé samedi par l'AFP, le choc du Brexit doit provoquer une «refondation» de l'Europe et «renforcer» ses objectifs.

«Besoin de platitude et de compétence»

Chez les conservateurs, Theresa May, 59 ans, conforte son statut de favorite pour succéder à David Cameron : une centaine de députés lui ont d'ores et déjà apporté leur soutien, contre une vingtaine pour Michael Gove, selon les médias britanniques.«Après l'énorme choc du vote pro-Brexit, le pays a besoin de stabilité et de quelqu'un de compétent et d'habile dans les négociations. Elle (Theresa May) est peut-être plate (...) mais la platitude et la compétence est sans doute ce dont nous avons besoin aujourd'hui», écrit John Rentoul, commentateur du journal en ligne The Independent.

Alors que le successeur de David Cameron doit être intronisé le 9 septembre, certains appellent déjà dans les rangs conservateurs à installer Theresa May à la tête du parti sans attendre le vote des 150.000 militants, la ministre étant susceptible de s'assurer d'ici peu le soutien de la majorité des 330 députés conservateurs. Le ministre de la Justice Michael Gove risque, lui, de pâtir de sa double trahison - d'abord de son ami David Cameron, puis de Boris Johnson - qui lui vaut nombre d'inimitiés au sein des députés conservateurs, dont 60% ont voté pour un maintien dans l'UE.

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Côté Labour, des membres du cabinet fantôme ont mis sur pied une stratégie qui permettrait au très décrié leader travailliste Jeremy Corbyn de se «retirer en toute dignité», selon la BBC. Afin d'obtenir le départ rapide du chef du Labour, qui fait face à une fronde de 80% de ses troupes, les candidats à sa succession devraient s'engager à tenir certaines des promesses clés de M. Corbyn, notamment sur la question des inégalités sociales.

Consolation face aux divisions et à un climat morose, la victoire historique du pays de Galles vendredi soir en quart de finale de l'Euro contre la Belgique aura redonné le moral à certains.

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