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Grèce : l'Assemblée approuve l'accord de Bruxelles

L'Assemblée Nationale doit se prononcer sur l'accord pour la Grèce. [BERTRAND GUAY / AFP]

L'Assemblée nationale a approuvé mercredi l'accord de Bruxelles sur la Grèce par 412 voix contre 69, ouvrant une série de votes de plusieurs Parlements nationaux prévus dans les prochains jours. Quelques minutes après, les sénateurs approuvaient à leur tour cet accord, par 260 voix contre 23.

 

Si le feu vert parlementaire en Allemagne et surtout en Finlande s'annonce plus houleux, l'issue du vote français ne faisait guère de doute, l'accord sur la Grèce étant, malgré des tiraillements, plutôt favorablement accueilli.  Les députés ont voté pour l'accord par 412 voix contre 69 (49 abstentions), tandis que les sénateurs l'ont adopté peu après par 260 voix contre 23 (60 abstentions).

Les députés Front de Gauche ont unanimement voté contre, ainsi qu'une quarantaine de députés Les Républicains, trois écologistes, deux élus chevènementistes, les deux députés FN et un UDI. Se sont abstenus une dizaine de socialistes frondeurs, 35 députés LR et 4 écologistes. 

 

La Droite acceuille cette nouvelle avec plaisir pour une grande majorité

Dans l'opposition, le chef de file du parti Les Républicains, Christian Jacob, juge ainsi que l'accord, qui ouvre la voie à des négociations pour un troisième plan d'aide en échange notamment de nouvelles mesures d'austérité, "va dans le bon sens". Il devrait toutefois s'en prendre au rôle joué par François Hollande, qu'il trouve "relativement mineur".

De même, Bruno Le Maire, possible candidat à la primaire de la droite, et qui votera pour l'accord, a reproché au chef de l'Etat de "tirer la couverture à soi". Le parti présidé par Nicolas Sarkozy ne devrait toutefois pas afficher un front uni. Thierry Mariani, l'une des têtes d'affiche de La Droite populaire, a déjà annoncé qu'avec notamment ses collègues Philippe Meunier, Jacques Myard et Nicolas Dhuicq, il voterait "contre un accord coûteux qui ne règle rien".

 

Malgré des réfractaires, la Gauche reste unie

Et Axel Poniatowski, vice-président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée, s'est déclaré opposé à un "très mauvais accord perdant-perdant". Henri Guaino a lui martelé son sentiment de "dégoût" et sa "honte" face à ce "tribunal terrifiant" qui a "humilié, piétiné" la Grèce. Sans surprise, le député non-inscrit Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, votera contre "un accord désastreux".

A gauche, les socialistes ne doutent pas que "le Parlement apportera (à François Hollande) son soutien le plus large lors du vote mercredi sur le projet d'accord", selon les mots du chef de file des députés Bruno Le Roux, qui a loué l'action d'un président "porteur d'une vision forte".

Le président (PS) de l'Assemblée, Claude Bartolone, s'est réjoui que "continuent de prévaloir les exigences qui fondent le projet européen" et qui appellent "autant à la discipline européenne qu'au respect de la souveraineté des Etats et de la dignité des peuples". Une large part des frondeurs devrait également voter en faveur du plan pour Athènes, même si le ton est loin d'être enthousiaste sur son contenu.

 

Les Verts s'opposent à cette solution

C'est du côté des écologistes et du Front de gauche que les bémols, voire les réticences, risquent d'être les plus forts. "Nos parlementaires vont voter soit oui, soit ne pas participer au vote mais avec une même ligne politique: soutenir Tsipras et en même temps dénoncer cet accord", a expliqué mercredi matin sur France Inter, la secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse.

Dans un billet publié sur le Huffington Post, l'ex-ministre EELV Cécile Duflot a dénoncé "la position intransigeante visant à faire avaler au gouvernement Tsipras ce que son peuple vient de rejeter par voie référendaire".
   

Front de Gauche ne rimera pas avec unanimité pour le texte

Les députés Front de gauche déterminent dans la matinée leur position, qui n'emportera sans doute pas l'unanimité pour le texte. Jacqueline Fraysse a déjà annoncé qu'elle voterait contre. Le Parti de gauche, membre du FG mais qui n'a pas de député, a appelé les parlementaires à voter contre "un coup d'Etat" réalisé "avec la complicité de François Hollande".

Face aux demandes en ce sens des députés, François Hollande avait promis la semaine dernière un vote en cas d'accord. La date avait été ensuite fixée à mercredi. Outre l'Assemblée nationale en France et le Parlement grec, sept autres Parlements nationaux de la zone euro seront impliqués: Finlande, Autriche, Estonie, Lettonie, Slovaquie, Allemagne, où le Bundestag devrait même se prononcer deux fois, et Espagne, le chef du gouvernement Mariano Rajoy ayant annoncé mercredi son souhait de consulter les députés.

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