Seul son frère, Georg, le savait depuis plusieurs mois. Mais si l’annonce de la démission de Benoît XVI a pris tout le monde de court, elle ne surprend pas outre-mesure les observateurs du Vatican. A l'instar de Gérard Leclerc, rédacteur en chef de "France Catholique".
Gérard Leclerc, rédacteur en chef de "France Catholique"
Le renoncement de Benoît XVI vous a-t-il surpris ?
C’était inattendu. A son âge, on pouvait commencer à se demander s’il avait l’intention de mourir pape comme Jean-Paul II, mais là, il a pris sa décision sans prévenir. Il est intéressant de comparer les psychologies : Jean-Paul II ne s’imaginait pas ne pas mourir pape, malgré ses souffrances. Benoît XVI, lui, a dit «stop».
Que faut-il retenir du pontificat de Benoît XVI ?
Benoît XVI était un théologien, un intellectuel. Il a donné au cours de son pontificat un enseignement de grande qualité, toujours profond et limpide. Et il a pris des décisions courageuses, notamment sur la question de la pédophilie dans le clergé. Il s’est livré à un nettoyage qui n’avait pas été fait sous le précédent pontificat.
Quel pourrait être le profil de son successeur ?
Le jeu est plus ouvert qu’après Jean-Paul II. Il pourrait s’agir d’un Italien, d’un Européen, d’un Africain, d’un Sud-Américain… La direction de l’Eglise s’est internationalisée, avec des représentants des pays en développement. On devrait avoir quelqu’un doté d’une stature de théologien, et qui ait aussi une carrure de chef d’Etat.
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