L'annonce de la démission du pape Benoît XVI lundi en fin de matinée a déclenché une vaste onde de choc. La réaction de l'abbé Pierre-Hervé Grosjean, prêtre du diocèse de Versailles.
Comment avez-vous réagi en apprenant le prochain départ de Benoît XVI ?
Comme tous les catholiques, je suis bouleversé. Personne ne s'y attendait. Benoît XVI avait dit que s'il pensait ne plus avoir les forces suffisantes, il remettrait sa charge. Mais rien ne laissait présager cette décision. Derrière cette annonce, on distingue à nouveau une grande humilité qui transparaît. Ce grand, ce puissant, reconnaît toute sa fragilité et dépose sa charge. Il s'efface pour le bien de l'Église et se fait humble serviteur jusqu'au bout.
Peut-on dresser un premier bilan de son pontificat ?
Il va falloir du temps pour mesurer tout ce qu'il a apporté. Il a su prendre la suite de Jean-Paul II, sans verser dans l'imitation pour autant. Tout au long de son pontificat, il a révélé un coeur de père, comme en a témoigné son souci de rassembler l'Église et de refaire son unité. Benoît XVI avait aussi un souci d'exemplarité : il a su demander pardon pour les fautes commises par certains pasteurs de l'Église. Je retiendrai enfin sa droiture intellectuelle et son amour de la Vérité. Il avait d'ailleurs choisi la formule "coopérateur de la Vérité" comme devise de son pontificat.
Vous avez été ordonné sous Jean-Paul II. Mais quel héritage Benoît XVI laisse t-il à un jeune prêtre comme vous dans l'exercice quotidien du sacerdoce ?
Lors des JMJ, j'ai été très marqué par la façon dont il allait à la rencontre des jeunes générations : il savait articuler son exigeance de vérité avec une étonnante bienveillance qui émanait de sa personne, bien loin des caricatures du début de son pontificat. C'est un modèle pour nous tous, prêtres. Il ne cherchait pas à plaire, mais à donner des répères, à être clair sur la vérité, toujours avec bonté et bienveillance.
Quelles seraient vos attentes à l'égard du prochain pape ?
Je crois surtout que tous les catholiques vont se mettre en prière pour que le Seigneur accompagne l'Église et donne à Benoît XVI le successeur dont elle a besoin. Nous n'entrons pas en campagne électorale, dans le jeu des pronostics et des petites phrases. Nous allons attendre les prochaines échéances dans la foi, la confiance et le recueillement.
Bouleversé par l'annonce de la démission de #BenoîtXVI : l'exemple d'un humble serviteur jusqu'au bout. Merci mon Dieu de nous l'avoir donné
— Abbé Grosjean (@abbegrosjean) 11 février 2013
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