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Mexique : Enrique Peña Nieto investi président

Des policiers à la lutte avec des manifestants à l'extérieur du Congrès avant les célébrations de l'investiture du président mexicain Enrique Peña Nieto, le 1er décembre 2012 à Mexico [Pedro Pardo / AFP] Des policiers à la lutte avec des manifestants à l'extérieur du Congrès avant les célébrations de l'investiture du président mexicain Enrique Peña Nieto, le 1er décembre 2012 à Mexico [Pedro Pardo / AFP]

Enrique Peña Nieto, un avocat de 46 ans, a été investi samedi président du Mexique au cours d'une session solennelle du Parlement mexicain marquée par de violentes manifestations à l'extérieur et des protestations de députés de gauche à l'intérieur de la Chambre des députés.

Cette investiture pour la période 2012-2018 marque officiellement le retour à la tête de l'Etat du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), qui avait exercé le pouvoir sans interruption et sans partage de 1929 à 2000.

Elle intervient après douze ans de présidence du Parti action nationale (PAN, conservateur) avec Vicente Fox de 2000 à 2006 et Felipe Calderon de 2006 à 2012. Ce dernier lègue à Enrique Peña Nieto un pays en bonne santé économique, mais confronté à des violences sans précédent, liées à la guerre déclenchée en 2006 contre les trafiquants de drogue et qui a fait quelque 60.000 morts en six ans.

"Je jure de défendre et de faire défendre la Constitution politique des Etats-Unis Mexicains et les lois qui en émanent et remplir loyalement et patriotiquement la charge de président de la République que le peuple m'a conféré", a notamment dit le nouveau chef de l'Etat, main droite tendue.

Des policiers à la lutte avec des manifestants à l'extérieur du Congrès avant les célébrations de l'investiture du président mexicain Enrique Peña Nieto, le 1er décembre 2012 à Mexico [Pedro Pardo / AFP]
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Des policiers à la lutte avec des manifestants à l'extérieur du Congrès avant les célébrations de l'investiture du président mexicain Enrique Peña Nieto, le 1er décembre 2012 à Mexico
 

Après la prestation de serment, le président sortant Felipe Calderon a retiré son écharpe présidentielle aux trois couleurs verte, blanche et rouge du drapeau mexicain pour la remettre à son successeur. Pendant les quelques minutes qu'a duré la cérémonie, les députés de gauche ont hué et sifflé tandis que les autres députés scandaient "Mexique! Mexique!".

A l'intérieur de la Chambre des députés, une immense banderole noire portant des croix blanches, avec pour légende "Le Mexique en deuil", avait été placée pour faire allusion à la guerre contre la drogue. Certains parlementaires portaient une pancarte sur laquelle était écrit "Peña Nieto candidat de téléprompteur, président fabriqué". D'autres étaient vêtus de noir en signe de deuil et arboraient une pancarte sur laquelle on pouvait lire "Calderon, tu laisses un siège baigné de sang".

"Nous ne nous attentdions pas à quelque chose de si violent"

Dans les rues avoisinantes, environ 3.000 manifestants ont protesté et quelques centaines d'entre eux ont tenté de renverser les hautes protections métalliques qui entouraient le secteur, lançant des cocktails molotov, des fumigènes, des pierres et des pétards contre les forces de l'ordre.

Selon les services d'urgence, il y a eu une vingtaine de blessés au cours des affrontements, dont cinq policiers.

"Nous ne nous attendions pas à quelque chose de si violent", a dit à l'AFP l'un des policiers déployés.

L'élection présidentielle du 1er juillet avait été marquée par la contestation devant la justice du candidat de la gauche, Andres Lopez Manuel Obrador, des résultats de l'élection présidentielle, validés au final par le Tribunal électoral.

Peña Nieto, qui avait obtenu 38,3% des voix contre 31,7% à Lopez Obrador, a été accusé par la gauche d'avoir "acheté" cinq millions de votes et Lopez Obrador n'a pas reconnu le résultat.

Des manifestant à l'extérieur du Congrès à Mexico durant l'investiture du président Enrique Peña Nieto, le 1er décembre 2012 [Pedro Pardo / AFP]
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Des manifestant à l'extérieur du Congrès à Mexico durant l'investiture du président Enrique Peña Nieto, le 1er décembre 2012
 

Pendant les cinq mois de transition entre l'élection et l'investiture, Peña Nieto a pris l'engagement de rapidement juguler les violences au Mexique avec leur cortège macabre de disparitions, de corps démembrés et jetés sur les voies publiques, de dizaines de personnes exécutées pendues à des ponts et de centaines de cadavres retrouvés dans des fosses clandestines.

Au cours d'une rencontre la semaine dernière aux Etats-Unis avec Barack Obama, M. Peña Nieto a souligné qu'il entendait poursuivre la lutte contre le crime organisé. "Mais la stratégie doit nécessairement changer", a-t-il souligné, le premier objectif étant la baisse rapide du nombre des victimes.

La composition du gouvernement, qui comprend quelques personnalités indépendantes, a été rendue publique par Enrique Peña Nieto vendredi, la veille de son investiture. Les deux hommes forts en sont Miguel Angel Osorio Chong, 48 ans, qui, en tant que ministre de l'Intérieur, sera en particulier chargé de la coordination de la politique de sécurité, et Luis Videgaray, 44 ans, ministre des Finances.

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