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Obama et Romney : deux candidats face à un ouragan

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Les quinze derniers jours d’une campagne électorale sont un marathon éprouvant, lors duquel les candidats parcourent plusieurs Etats par jour pour convaincre les derniers indécis.

Cette année, le sprint final a été une nouvelle fois chamboulé par la «surprise d’octobre», cet événement qui vient se greffer au dernier moment à la campagne.

En 2008, ce fut la faillite de Lehman Brothers et l’effondrement des marchés que John McCain avait maladroitement minimisé, assurant que les fondamentaux de l’économie du pays étaient «robustes». Cette année, la surprise s’appelait Sandy.

 

Toujours à égalité

 

L’ouragan, qui a fait plus de cent morts dans le nord-est du pays la semaine dernière, a contraint le président sortant à vider – du moins pour quelques jours – son agenda électoral afin de se consacrer à la gestion des secours.

Il a ainsi endossé l’habit de «Commander in Chief» – plutôt à son avantage – face à un Romney qui a continué de sillonner le pays.

Malgré Sandy, un sondage national publié dimanche par ABC News/Washington Post, plaçait les deux candidats à égalité (48 %), à deux jours du scrutin.

Du coup, ces derniers sont repartis dans une course effrénée : entre vendredi et hier soir, Obama avait prévu de visiter quatorze villes dans huit Etats.

 

Menace de l’abstention

 

Si l’ouragan aura peut-être un impact sur la participation électorale – notamment chez les électeurs de la côte Nord-Est qui avaient prévu de voter par avance – il bouleverse concrètement la tenue des élections.

De nombreux bureaux de vote se retrouvent privés d’électricité, si bien que dans le New Jersey notamment, des camions militaires sont aménagés pour les remplacer. Mais Sandy n’est pas le seul facteur pouvant provoquer une forte abstention.

Car il ne s’agit pas d’une élection de changement : un président sortant se représente et il n’y a plus la nouveauté, comme en 2008, de voir le premier Noir briguer cette fonction.

En outre, l’engouement attisé par le " Yes we Can " d’Obama a disparu et il n’a pas réussi à rallumer la flamme. "Il n’a pas exprimé sa propre dimension", note Ghyslaine Pierrat, docteur en communication politique et économique.

 Selon elle, " ses “spin doctors” l’ont tellement mis en garde contre des gaffes éventuelles, qu’il ne s’est pas suffisamment “lâché” ", face à un Mitt Romney qui suscitait peu d’enthousiasme, mais qui a su opérer un recentrage.

Désormais, il ne reste plus qu’à savoir laquelle des deux stratégies était la bonne.

 

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