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Paris et Madrid plaident pour une rapide union bancaire

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy (g) et le président de la République François Hollande, le 10 octobre 2012 à Paris [Patrick Kovarik / AFP] Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy (g) et le président de la République François Hollande, le 10 octobre 2012 à Paris [Patrick Kovarik / AFP]

François Hollande et Mariano Rajoy ont plaidé de concert mercredi à Paris pour le respect des engagements européens en faveur de la croissance, et demandé que des décisions soient prises pour l'union bancaire avant la fin de l'année.

"Entre la France et l'Espagne nous avons la même conception de ce qu'il y a à faire dans les semaines qui nous séparent d'un certain nombre de rendez-vous", a déclaré le président français à l'issue du 21ème sommet franco-espagnol à Paris. Il a cité notamment le Conseil européen des 18 et 19 octobre à Bruxelles et celui prévu les 13 et 14 décembre

Dès le conseil d'octobre, "nous devons avancer autant qu'il sera possible sur l'union bancaire, sur la supervision des banques, la BCE en ayant la responsabilité au niveau de la zone euro et l'ensemble des banques devant être couvertes", a déclaré M. Hollande lors d'une conférence de presse conjointe avec le chef du gouvernement espagnol.

"Ensuite d'autres étapes devront être franchies pour l'union bancaire", a-t-il ajouté plaidant pour le respect du pacte de croissance dont il avait été un ardent défenseur lors du conseil européen de juin pour accompagner les mesures de rigueur budgétaire

En juin, "des décisions ont été adoptées, nous voulons que ces décisions soient respectées et nous voulons que cela se fasse avant de la fin de l'année", a renchéri M. Rajoy. "Il n'y a aucune raison pour que ce que nous avons décidé en juin ne puisse pas se faire en décembre", a-t-il plaidé.

M. Hollande a affiché sa solidarité vis-à-vis de la quatrième économie de la zone euro confronté à un endettement record. "Quand il n'y a pas de croissance en espagne il ne peut pas y en avoir non plus de fortes en France. Quand il y a des problèmes de liquidité en espagne (...) il y a des conséquences" sur l'activité économique en France, a-t-il souligné. "Donc nous sommes liés" et "nous avons décidé d'agir en commun".

 

Prévisions du FMI minimisées

Les deux dirigeants ont relativisé les prévisions pessimistes du FMI pour 2013. "Le FMI fait une projection par rapport à ce qui existe aujourd'hui mais le rôle des politiques c'est de faire en sorte que demain ne ressemble pas à aujourd'hui, parce que sinon aujourd'hui, c'est comme hier", a lancé M. Hollande. Le Fonds monétaire international prévoit une croissance de 0,4% dans l'Hexagone, alors que le gouvernement table sur une croissance de 0,8%.

M. Rajoy a dit espérer que les prévisions concernant son pays "ne vont pas se réaliser", alors que le FMI prévoit une nouvelle contraction de la croissance en Espagne de 1,3% en 2013 alors qu'il tablait jusque-là sur -0,6%. Les prévisions du FMI ne sont "pas non plus satisfaisantes pour les autres pays européens", a-t-il dit.

Interrogé à propos d'un éventuel plan de sauvetage, sur lequel l'Espagne est très réticente par crainte des mesures d'austérité qui pourraient lui être réclamées en contrepartie le Premier ministre espagnol a éludé la question.

Les dirigeants ont aussi plaidé pour un maintien de la Grèce dans la zone euro, M. Rajoy estimant que sa sortie serait "un échec collectif" pour l'Europe.

Sur le plan bilatéral, ils se sont réjouis de projets communs.

Un accord qualifié de "très important" par M. Hollande a ainsi été conclu mercredi entre les ministres de l'Intérieur français et espagnol, Manuel Valls et Jorge Fernandez Diaz, pour lutter contre le terrorisme mais aussi le trafic de drogue, sous la forme d'"un plan triennal".

Dans le domaine des transports, MM. Hollande et Rajoy ont salué l'avancée de deux projets : celui de la ligne de TGV Perpignan-Barcelone et une autoroute de la mer Le Havre-Algésiras complétant celle existant déjà entre le Gijon et Nantes.

Dans les domaine énergétique, la décision a été prise de créer deux lignes de haute tension entre les deux pays, l'une côté atlantique l'autre côté méditerranéen.

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